BISSA GOLD SA : Employeurs et travailleurs toujours à couteaux tirés
La société minière Bissa Gold dans le Bam est toujours fermée après la manifestation des travailleurs suivie du pillage des locaux intervenu le 1er novembre 2014. Le 4 novembre dernier, les travailleurs se sont de nouveau retrouvés devant l’entrée principale de Bissa pour entamer des négociations avec leurs employeurs.
Les employés de la mine se sont retrouvés devant l’entrée principale le 4 novembre 2014 pour manifester leur mécontentement contre les premiers responsables de Bissa Gold, selon Moctar Ouédraogo, un des représentants des travailleurs. A l’en croire, quatre points sont inscrits dans leur plateforme revendicative et font l’objet de toutes les tractations. Il s’agit de la révision du système de rotation de 4/4 à 7/7, de l’augmentation des salaires à 100 % (négociable), de l’arrêt de l’externalisation des employés dont 80% du personnel est concerné et de la transformation des Contrats à durée déterminée (CDD) en Contrat à durée indéterminée (CDI). A titre d’exemple, il a laissé entendre que les CDD ne permettent pas aux employés de la mine d’avoir des crédits en banque. Et de déplorer, l’externalisation qui consiste à faire signer des contrats avec une société privée dénommée EXTERNUM qui engage l’employé pour le mettre à la disposition de la mine et l’interdit de tout droit de revendication. Pour lui, cette façon de procéder réduit considérablement le traitement salarial au préjudice du travailleur. Les agents de la sécurité se plaignent également. « Nous avons été employés par SGS et mis à la disposition de Bissa Gold. Ce qui veut dire qu’on nous sous-traite », a laissé entendre un membre de la securité. Moctar Ouédraogo a également déploré le pillage de la mine et nié toute implication des travailleurs dans ce qu’il qualifie d’acte de vandalisme. Selon toujours ses dires, les revendications de Bissa ont débuté avant les événements en cours dans le pays. Il a aussi indiqué que certains travailleurs en arrêt de travail ont même aidé à éteindre le feu dans la mine toute chose qui prouve qu’ils ne sont pas des pilleurs. Réagissant aux questions revendicatives, le directeur général adjoint de la mine, Docteur Christian Ouédraogo, a déploré le manque de concertation, toute chose qui a plongé la société dans une crise. «Quand nous étions en train de statuer sur les différents points avec bien entendu, le concours de Moscou où est basé le siège de Nord Gold, les agents ont arrêté le travail. Cet arrêt de travail qui est suivi d’un pillage a affecté la mine. Nos machines et autres équipements de valeur ont été saccagés et notre grand magasin de la logistique a été systématiquement pillé. Mais notre grande inquiétude est que les pilleurs ont même emporté des produits nuisibles à la santé et à la l’environnement. Nous avons alors avec l’administration locale, diffusé des communiqués radio pour les inviter à ne pas manipuler ces emballages et ces produits qui peuvent leur coûter la vie», a confié le numéro 2 de la mine. Mais selon certaines indiscrétions, des pilleurs arrêtés sur place par les forces de l’ordre auraient dit avoir été instrumentalisés par certains travailleurs moyennant une rémunération. Interrogé sur la question, le DGA a confié qu’il est sûr que la majorité des employés de Bissa est de bonne foi et dit laisser les investigations à la sécurité. Sur les questions des revendications, le DGA a répondu que : « Moscou a déjà donné son accord pour qu’on revoie tous les points revendicatifs, excepté le système de rotation qui est commun au groupe Nord Gold. En plus de cela, le siège a accepté l’octroi d’un bonus pour 2014 en plus du 13e mois qui est déjà un acquis ». Mais la situation est toujours tendue sur le terrain au 5e jour de l’arrêt des travaux. Les travailleurs au nombre de 887, toutes catégories confondues, n’entendent plus faire tourner les machines si leurs revendications ne sont pas acceptées. Et selon la direction de la mine, la société perd 1 million de dollar chaque jour que la mine ne fonctionne pas. Pour l’instant, un important dispositif sécuritaire composé de policiers et de gendarmes venus de Kaya veille au grain pour empêcher tout débordement. En début de matinée du 5 novembre, les travailleurs qui étaient toujours en mouvement devant la mine ont été dispersés par les forces de l’ordre. Pour l’heure, les travailleurs ont le regard tourné vers la direction du travail et de la sécurité sociale du Centre Nord dont le premier responsable Loukmana Zono a joué au médiateur le 4 novembre, entre employeurs et travailleurs.
Asmado RABO (Correspondant)
Uncitoyen
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Il y’ a trop de problème dans les sociétés minières. Il ne faudrait pas que les travailleurs tirent trop sur la corde sinon si elle venait à se casser ils seront plus perdant que la société. En matière de négociation il faut savoir faire des concessions sinon naitra un bras de fer qui sera nuisible au plus faible.
6 novembre 2014