BITUMAGE DE L’AXE DEDOUGOU –TOUGAN : Les travailleurs de SOROUBAT mécontents
Les travailleurs de SOROUBAT, du nom de cette société chargée du bitumage de la RN10 Dédougou–Tougan, ont marqué un arrêt de travail pour dénoncer le comportement de ladite société suite au décès d’un des leurs, la semaine dernière.
C’est des travailleurs remontés contre leur administration que nous avons trouvés hier lundi 11 septembre aux environs de 8h30mn à la base de la société chargée du bitumage de la RN10 Dédougou–Tougan, SOROUBAT. Camions, camionnettes et autres engins étaient parqués et l’heure était aux pourparlers.
Tout a commencé le jeudi 7 septembre dernier, nous dit Wilfrid Ilboudo, un des délégués du personnel de la société SOROUBAT. « Suite au décès d’un de nos camarades du nom de Hoin Tiénssi, avec l’ensemble du personnel nous avons demandé l’autorisation à la société de nous permettre d’aller assister à son enterrement. La société nous a fait comprendre qu’elle allait former une délégation pour y aller. Les ouvriers ont alors décidé, dans une synergie d’action, d’aller à l’enterrement. On a marché de la base au cimetière qui fait environ 11 kilomètres, pour assister à l’enterrement. Quand on est revenu, nous avons eu des informations comme quoi ladite journée ne sera pas pointée. Donc, nos camarades nous ont fait appeler pour qu’on demande des éclaircissements à l’administration», a-t-il expliqué. Poursuivant, le porte-parole des travailleurs a laissé entendre que de surcroît, « le contrat de l’ouvrier défunt a été arrêté pendant qu’il était sur son lit d’hôpital ». C’est au vu de cette situation que les travailleurs veulent un éclaircissement sur 3 points, à savoir pourquoi le malade a été licencié ? Qui a pris la décision de le licencier ? Pourquoi a-t-il été licencié sans aviser les délégués de personnel ?
L’autre point qui a provoqué la colère des travailleurs de SOROUBAT, c’est le refus de pointer la journée de l’enterrement de leur camarade. Comme raison, l’administration dit que nous n’avons pas travaillé. C’est comme si les responsables de SOROUBAT ne compatissaient pas à cette douleur, a indiqué Wilfrid Ilboudo.
A l’occasion, monsieur Ali Sangla, délégué du personnel, s’est posé les questions suivantes : Si un de nos collègues meurt et n’a pas de parent ici, où le corps sera-t-il déposé? Etant donné que beaucoup de personnes viennent d’horizons divers et que leur seule famille c’est leurs collègues de travail, quelles sont les procédures prévues en la matière ?
Et Sylvain Dakyo, un autre délégué, d’indiquer que pour le moment, le défunt a des ordonnances impayées. « Ce n’est pas parce qu’il est décédé qu’il faut laisser tout cela. Nous souhaitons que SOROUBAT prenne cela en compte afin qu’il y ait un consensus. Cela permettra de pallier les éventuels problèmes qui pourront survenir après », a-t-il fait comprendre.
Pendant que nous nous entretenions avec les mécontents du jour, aucune réponse ne leur avait encore été donnée venant de l’administration.
Nous avons voulu avoir la version des faits de l’administration, mais le chef du personnel, Abdoul Karim Traoré, n’a pas voulu se prononcer car sa hiérarchie ne l’autorise pas à le faire. Au moment où nous quittions la base aux environs de 9h30, le travail n’avait pas encore repris.
Arnaud Lassina LOUGUE (Correspondant )