HomeA la uneBOYCOTT ANNONCE DE LA PRESIDENTIELLE PAR L’OPPOSITION CONGOLAISE :Une décision qui ne fait ni chaud ni froid à Sassou

BOYCOTT ANNONCE DE LA PRESIDENTIELLE PAR L’OPPOSITION CONGOLAISE :Une décision qui ne fait ni chaud ni froid à Sassou


L’opposition du Congo Brazzaville vient d’annoncer son intention de boycotter la présidentielle de mars prochain parce que, dit-elle, les conditions d’un scrutin transparent ne sont pas réunies. Et on ne saurait la blâmer. Certes, il est vrai que sous nos tropiques, la politique de la chaise vide ne paie pas mais à quoi sert-il de participer à ce jeu électoral quand on sait que les dés sont déjà pipés ? On le sait, le président Denis Sassou Nguesso qui dirige son pays d’une main de fer depuis plus d’un demi-siècle, n’a jamais voulu d’élections crédibles. C’est vrai que l’adage nous enseigne qu’ « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Mais en bon satrape, Sassou n’en a cure. Tout ce qui l’intéresse, c’est d’organiser des élections qu’il est sûr de remporter, peu importent les conditions. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce boycott annoncé des élections par les opposants congolais, notamment Guy-Brice Parfait Kolélas et Mathias Dzon qui s’étaient déjà déclarés candidats, ne fait ni chaud ni froid à Sassou. C’est d’autant plus vrai qu’ils lui ouvrent ainsi un boulevard. Cela dit, faut-il donc désespérer du Congo Brazza ? Tout laisse croire que oui. En tout cas, tant que Sassou restera aux affaires, il ne faut pas rêver d’une alternance au Congo Brazzaville. On est d’autant plus fondé à le penser que les satrapes du continent ont bien assimilé cette phrase de Omar Bongo, selon laquelle « on n’organise pas des élections en Afrique pour les perdre ».

En tout cas, ne comptez pas sur la CENI dirigée par Henri Bouka, par ailleurs premier président de la Cour suprême congolaise, pour invalider une victoire douteuse et mal venue de Sassou Nguesso. Ce d’autant que sous nos tropiques, les présidents d’institutions font très peu preuve d’ingratitude vis-à-vis des chefs d’Etat qui les nomment.

L’homme se prend pour l’Alpha et l’Omega de son pays 

Car, tout porte à croire que le rêve de Sassou, c’est de mourir au pouvoir ou à défaut, se faire succéder par son fils Denis Christel s’il en est rassasié. On est d’autant plus fondé à le penser que l’homme aura travaillé à réduire l’opposition à sa plus simple expression. Et ce n’est pas le général Jean-Marie Michel Mokoko qui a été jeté en prison, tel un vulgaire bandit pour avoir contesté la victoire de Sassou à la présidentielle de 2016, qui dira le contraire. Du reste, n’eût été la forte mobilisation des mouvements de défense des droits de l’Homme, cet ancien compagnon du maître de Brazzaville, devenu son plus farouche opposant, aurait déjà passé l’arme à gauche en prison.

Après 36 ans de règne, Sassou devrait pourtant avoir la décence de passer la main. Mais hélas ! L’homme se prend pour l’Alpha et l’Omega de son pays. Le hic, c’est que sa longévité au pouvoir n’aura pas apporté grand-chose au peuple congolais. Car, malgré ses immenses richesses, le Congo Brazzaville peine à nourrir, à soigner et à éduquer ses filles et fils du fait de la mal gouvernance qui aura caractérisé le long et sanguinaire règne de l’enfant d’Edou. A 77 ans, que peut-il encore donner au Congo, qu’il n’ait pas pu lui apporter en 36 ans de pouvoir ? C’est dire qu’une éventuelle réélection de Denis Sassou Nguesso ne ferait que prolonger la souffrance des Congolais.

 

Dabadi ZOUMBARA

 


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