BUREAU BURKINABE DU DROIT D’AUTEUR : Le personnel demande le départ du DG
Le personnel du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) demande à son Directeur général de rendre le tablier. Cela, il l’a fait savoir aux Hommes de médias lors d’une conférence de presse qu’il a animée le 23 décembre 2015, à Ran Hôtel Somketa. Ce personnel a, par la voix de son porte-parole, Ousmane Sawadogo, rejeté certaines déclarations faites par le premier responsable de cette structure dans la presse.
Le Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) connaît, depuis quelque temps, des remous et son personnel n’est pas en marge de cette affaire. Un personnel qui n’entend pas se laisser faire et qui a donc décidé de rencontrer la presse pour donner sa version des faits et demander, du même coup, le départ pur et simple de son Directeur général (DG). C’était le 23 décembre dernier à Ran Hôtel Somketa à Ouagadougou. En délocalisant cette rencontre avec les Hommes de médias, le personnel a, selon son porte-parole, Ousmane Sawadogo, voulu éviter toute interférence de certains acteurs de la culture qui auraient pu perturber la rencontre. Les animateurs de la rencontre se sont dit étonnés d’entendre le DG dire qu’il a trouvé à son arrivée, un déficit de 500 millions de francs CFA. Ils se posent en outre la question de savoir d’où vient cette somme dont ni le conseil ni son prédécesseur n’ont fait cas. Ils en veulent pour preuve le procès-verbal de passation de service qui ne présente pas les mêmes chiffres. De plus, le DG a, ont-ils laissé entendre, affirmé dans un organe de la place, être venu trouver 117 millions alors qu’il devait y avoir 408 millions ; les calculs donnant une différence de 291 millions, ils veulent donc comprendre.
Ces agents ont aussi noté que selon le DG, le taux de 35% consacré au fonctionnement du BBDA est passé à 51%. Et les conférenciers de se demander pourquoi leur DG remet-il en cause des documents qu’il a lui-même validés. Le personnel a par ailleurs estimé que ce dernier, contrairement à ses prédécesseurs, n’a pris aucune initiative pour augmenter les droits des artistes. « Il consacre plus de temps à l’université et à l’enseignement qu’au BBDA et à la gestion du droit d’auteur », a-t-il dit.
« Que les artistes ne tombent pas dans la confusion, ni dans l’amalgame »
« Le BBDA vit au jour le jour, des pratiques et dépenses hasardeuses adoptées depuis des années », tels sont, entre autres, des propos que le premier responsable du BBDA a, selon le personnel, avancés dans les médias et qui ne sont pas fondés. Et de souligner que les 50 000 francs CFA dont il parle concernant les frais de communication pour le personnel ne sont pas exacts mais plutôt 20 000 francs CFA ; frais qui, d’ailleurs, ont été, à leur avis, supprimés sans aucune note de service. Pour ce qui est des prêts scolaires, les animateurs de la conférence de presse ont estimé qu’ils n’ont jamais dépassé 25 millions par an et que le remboursement n’a jamais posé de problème car la coupure se fait à la source. En ce qui les concerne, ils ont estimé que « les dépenses hasardeuses, ce sont les achats de packs d’eau minérale, de thé et de café de haute qualité qui coûtent plus de 100 000 francs par mois au BBDA et aussi le carburant de 235 000 francs par mois qu’il utilise à sa guise ».
« Le DG affirme que les salaires s’élèvent à 22 millions de F CFA par mois pour les 77 agents. Les salaires avoisinent 20 millions de francs par mois et, à lui seul, il consomme plus de 4% du budget mensuel ; les 76 autres agents se partagent le reste », a déclaré Ousmane Sawadogo. Par ailleurs, les agents estiment n’avoir pas été impliqués dans l’audit technique et disent n’avoir connaissance d’aucun plan de redressement. Ils dénoncent également le fait que la DAAF à elle seule se retrouve avec deux contrats de travail avec des contenus différents. Si des journalistes ont estimé que le personnel s’y est pris assez tardivement dans sa réaction, les conférenciers eux, se défendent par le fait qu’ils ont voulu d’abord faire les choses dans les règles de l’art. « Que les artistes ne tombent pas dans la confusion ni dans l’amalgame. Nous n’avons jamais touché à leurs droits ; nous ne sommes pas des voleurs », ont-ils laissé entendre.
Christine SAWADOGO