HomeA la uneBURUNDI : Nkurunziza sème la violence et les Burundais récoltent la mort  

BURUNDI : Nkurunziza sème la violence et les Burundais récoltent la mort  


Les violations répétées des droits de l’Homme au Burundi ont  fini par convaincre la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) de la nécessité de jeter un coup d’œil sur ce qui se passe dans ce petit pays des Grands lacs. En effet, Fatou Bensouda a annoncé, hier, l’ouverture d’un examen préliminaire sur les violences au Burundi. Et ce n’est pas trop tôt, pourrait-on dire. Car, la crise burundaise aura coûté la vie à plus de 500 personnes et mis plus de 200 000 autres sur le chemin de l’exil. Mais comme un adage le dit, « il n’est jamais tard pour bien faire ». Si Fatou Bensouda a finalement compris qu’il est temps de voler au secours du peuple burundais qui souffre le martyre depuis près d’un an, c’est tant mieux. Car, depuis que Nkurunziza a décidé de s’octroyer un troisième mandat au grand dam de son peuple et au mépris des textes fondamentaux de son pays, le Burundi est devenu le tombeau des opposants à son 3e mandat.  Il faut bien le dire, en moins d’une année, le Burundi s’est transformé en un Far West où les gens se tirent dessus comme des lapins. En tout cas, il ne se passe pas une semaine sans qu’on ne ramasse des macchabées dans les rues de Bujumbura. Et le principal responsable du malheur qui frappe ce pays, n’est autre que Pierre Nkurunziza. Il a semé la violence et les Burundais récoltent la mort. Et tout cela ne l’émeut guère. Depuis qu’il a compris qu’aucun Burundais n’est en sécurité nulle part dans le pays depuis sa forfaiture, Nkurunziza ne se déplace plus sans gilet pare-balles. Et pendant ce temps, ses concitoyens y compris ceux de son propre camp, sont à la merci des balles assassines. A preuve, le général Kararuza, sa femme et sa fille qu’il partait déposer au lycée, ont été tués hier par des hommes armés non identifiés. Bien avant lui, c’est le ministre des Droits de l’Homme, Martin Nivyabandi et son épouse, qui échappaient de justesse à la mort, le 24 avril dernier. Alors qu’ils sortaient d’une messe dans une église de la capitale, ils ont été la cible d’une attaque à la grenade. Ces attaques dans des lieux de culte et d’apprentissage, traduisent la gravité de la situation au Burundi. Et Fatou Bensouda ne perdrait rien à mener en urgence des investigations pour situer les responsabilités.

Il faut craindre que Nkurunziza ne cherche à faire échec à la CPI

Il est plus que jamais nécessaire d’élucider les différents crimes qui ont été commis jusque-là. Car, tant que la lumière ne sera pas faite sur les multiples exactions contre les populations civiles, le risque que le Burundi bascule dans une guerre civile est bien grand. Quelle indécence que Nkurunziza se considère  comme la victime ! En effet, il n’a de cesse d’attribuer les assassinats de certains hauts gradés de l’armée à la rébellion ou à l’opposition politique. Et qui dit d’ailleurs que certains de ces hommes n’ont pas été tués par Nkurunziza lui-même ?  La paranoïa qui s’est emparée de lui pourrait bien le pousser à éliminer certains de son propre camp, pour peu qu’il les soupçonne de vouloir le lâcher. En tous les cas, Nkurunziza ne peut pas nier sa  responsabilité dans ces tueries. S’il ne s’était pas essuyé les pieds sur les accords d’Arusha et sur la Constitution de son pays, on n’en serait pas là. Cela dit, il faut souhaiter que la CPI qui veut voir plus clair sur ce qui se passe au Burundi, aille jusqu’au bout. Seulement, il faut craindre que Nkurunziza qui a déjà réussi à faire obstruction à d’autres initiatives, ne cherche à faire échec à la CPI. Ou à tout le moins, à se vêtir du manteau de la victime. Car en vérité, la victime, c’est le peuple burundais et le bourreau, Nkurunziza.

Dabadi ZOUMBARA 


Comments
  • Est il vrai que ce serait ce Nkurunziza qui tue ses propres proches? Il nous faut en tout cas, beaucoup de preuves pour convaincre Zoumbara?

    30 avril 2016

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