CAMPAGNE COTONNIERE 2017-2018 : L’ODJ recommande aux paysans de « refuser de payer les crédits des intrants»:
Les sections de l’Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso (ODJ) de la Léraba, du Kénédougou, du Poni, des Balé, des Banwa, de la Comoé, du Houet, du Mouhoun, du Tuy, du Ioba, de la Bougouriba, du Noumbiel, du Nayala, du Sourou et de la Kossi, ont tenu une conférence de presse le 30 janvier 2018 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre est de dénoncer « la mauvaise qualité des intrants mis à la disposition des cotonculteurs par la SOFITEX ».
Des producteurs de coton du grand-Ouest ne sont pas contents de la qualité des intrants qui leur ont été livrés par la SOFITEX durant la campagne agricole 2017-2018. Ils l’ont fait savoir le mardi 30 janvier dernier au siège de l’ODJ, lors d’une conférence de presse. A les entendre, la situation est préoccupante, puisque « la mauvaise qualité des intrants, pris à crédit à la SOFITEX, a entraîné une mauvaise récolte ». Comment les producteurs ont-ils su que les intrants étaient de mauvaise qualité ? Adama Camara, Secrétaire général adjoint de la section provinciale du Tuy, fait comprendre aux Hommes de médias qu’aucun doute ne plane sur le fait que les intrants étaient de mauvaise qualité. « Nous avons remarqué qu’il y avait des cailloux dans l’engrais, mais on nous a rassurés que ce sont des dolomites. Mais nous avons aussi constaté que l’engrais de qualité douteuse ne se dissolvait pas, même
dans l’eau », argue-t-il. Comme pour étayer l’affirmation selon laquelle l’engrais d’AGRO PRO est de qualité douteuse, Adama Camara ajoute : « Le Bureau national de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) a reconnu que les intrants octroyés par la SOFITEX dans certaines régions ne sont pas de bonne qualité, mais elle n’y pouvait rien car la SOFITEX serait plus forte qu’elle. Le Bureau de l’UNPCB a aussi dit s’en remettre au président du Faso pour résoudre le problème », a déclaré Adama Camara, porte-parole du groupe. Certes AGRO PRO, fournisseur de l’engrais incriminé, a fait une analyse dudit engrais, mais les «paysans, les militants de l’ODJ exigent une vérification scientifique conjointe de l’engrais avec l’implication de l’ASCE-LC et du REN-LAC ». Craignant de ne pouvoir rembourser les crédits qu’ils ont contracté auprès de la SOFITEX pendant la campagne agricole 2017-2018, Adama Camara a demandé purement et simplement « l’annulation de ces crédits, le dédommagement des paysans producteurs de coton qui ont reçu des intrants de mauvaise qualité de la part de la SOFITEX, tout comme le suivi de l’identification et la sanction de tous les acteurs impliqués ». Par ailleurs, le porte-parole des producteurs de coton du grand-Ouest a aussi exigé qu’une suite judiciaire soit donnée aux rapports de l’ASCE-LC sur l’UNPCB où des milliards de F CFA ont été détournés par des dirigeants dont certains sont toujours dans les instances actuelles de l’UNPCB. A entendre les conférenciers, l’engrais de qualité douteuse a été disséminé dans les provinces des Balé et du Tuy.
« Une contre-expertise indépendante et inclusive de l’engrais »
Et même qu’une mission conjointe SOFITEX, UPSCOOPS-PC/Tuy a été effectuée du 5 au 8 septembre 2017, à ce propos, sans qu’une « vérification scientifique » de l’engrais ne soit faite. A cet effet, les producteurs exigent que les autorités provinciales s’impliquent dans la recherche de la vérité, relativement à l’affaire. Aussi, demandent-ils une contre-expertise indépendante et inclusive de l’analyse d’échantillons d’engrais déjà réalisée par BUNASOL sous la commande du fournisseur AGRO PRO, et que l’UNPCB prenne toutes les mesures nécessaires pour garantir les intérêts des paysans. Pour le moment, les producteurs militants de l’ODJ recommandent aux paysans de « refuser de payer les crédits des intrants de la campagne 2017-2018 en cours, jusqu’à ce que les résultats de l’analyse conjointe soient connus et acceptés par tous, sous réserve des demandes de dommages et intérêts que ce préjudice a fait subir aux paysans ».
Au cours de la conférence de presse, Adama Camara a aussi relevé qu’en réalité, « les paysans burkinabè souffrent de la politique agricole nationale inadaptée aux réalités socioéconomiques ».
Par ailleurs, les producteurs militants de l’ODJ tiennent à préciser qu’ils sont membres de l’UNPCB et de ses démembrements, mais que les sorties qu’ils effectuent s’inscrivent dans la défense des intérêts des producteurs.
Françoise DEMBELE
Sieni Alexis
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Commentaire… Je Souligne Le Meme Mot Du Port-parole Adama Camara L’engrais Est Plein De Caoux Et La Qualité De La Semence Conventionnel Est Tres Mauvaise Que Le Gouvernemen Et La Justice Soit Responsable Et Veridique Que Sauve Les Paysan Amen
21 mars 2018