CAMPAGNE PRESIDENTIELLE AU NIGER : Mahamadou Issoufou en marche pour la « Renaissance II »

C’est dans un Palais des Congrès archi-comble que le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) – Tarayya, le parti de Mahamadou Issoufou, a procédé, en ce dimanche frais de 31 janvier 2016, à Niamey, à la présentation du programme «Renaissance II », le programme que propose aux Nigériens, Mahamadou Issoufou, pour les cinq années à venir, s’il est réélu à la tête de l’Etat.

Candidat à sa propre succession à la présidentielle du 21 février prochain, il est soutenu par une quarantaine de formations politiques. La cérémonie de présentation du programme, tout en couleur (le rose, la couleur du Parti) et en sons, a été présidée par le candidat Mahamadou Issoufou himself, en présence du Premier ministre nigérien, Birgi Rafini, de membres du gouvernement et des leaders de la quarantaine de partis politiques soutenant la candidature de Mahamadou Issoufou dès le premier tour. «Je ne savais pas que la présentation du programme allait se transformer en meeting. Cette chaleur militante et cet enthousiasme militant m’avaient manqué», a lancé le président sortant du haut de la tribune du Palais du Congrès, sous les fortes acclamations et ovations de militants et sympathisants de l’ensemble des partis fortement mobilisés pour la circonstance. Avant de décliner le programme « Renaissance II », le candidat Mahamadou Issoufou a dressé le bilan des cinq années du mandat écoulé. Et le moins qu’on
puisse dire, c’est qu’il n’en est pas peu fier. Du reste, il invite ses concitoyens à en prendre connaissance. «En cinq ans, le gouvernement a abattu un travail colossal», foi du président sortant pour qui «le bilan n’est pas globalement positif». Bien plus, « il est positif ». Il faut dire que la campagne pour le premier tour de l’élection présidentielle a été lancée le samedi 30 janvier dernier à 00 heure.

Le président sortant vante ses atouts

A partir de ce jour jusqu’au vendredi 19 février prochain, le Niger vibrera donc au rythme de manifestations liées à la propagande des partis politiques. Quinze candidats sont en lice pour la présidentielle qui sera couplée aux législatives. Mahamadou Issoufou est confiant quant à ses chances de reconduire son bail à la tête de l’Etat. D’autant qu’il dit disposer d’atouts qui devraient lui permettre « de passer dès le premier tour». Le 1er atout : il se réjouit d’être le candidat d’une large coalition de quarante partis politiques. 2e atout : il déclare avoir un « bilan à défendre ». Et enfin 3e atout : il évoque son nouveau programme qui devrait consolider les acquis de son premier mandat.

Objectif visé : passer dès le premier tour de la présidentielle

Au total, le candidat du PNDS-Tarayya espère réaliser, au sortir de cette consultation électorale, un résultat « sans précédent ». Autrement dit, le … « coup KO », comme ont du reste crié à tue-tête dans la salle, certains nombreux militants et sympathisants gonflés à bloc, qui n’ont pas manqué de rappeler que le président guinéen, Alpha Condé, est passé dès le premier, que son homologue de Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouatttara, en a fait de même et que le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, a tout autant réalisé l’exploit. La stratégie est toute tracée : faire de «Zaki », comme l’ont surnommé ses concitoyens, le quatrième président à rempiler dès le premier tour.
Revenant sur son bilan, Mahamadou Issoufou a montré à quel point le Niger a fait un prodigieux bond en avant. Notamment en matière de liberté de presse à propos de laquelle le Niger « est passé de la 139e place en 2009, à la 47e place » à ce jour. En matière de lutte contre la corruption, il se réjouit que son pays soit passé de la 134e place à la 90e place », selon le récent classement de l’ONG, Transparency International.

Le Niger en marche

Renforcement des institutions de la République et de la sécurité, satisfécit quant à l’initiative 3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens) dans la mesure où, désormais, selon Mahamadou
Issoufou, au Niger, « sécheresse n’est plus synonyme de famine », bien au contraire ; avancées également dans les domaines des infrastructures routières, révolution dans celui des infrastructures ferroviaires, bref, pour le président sortant, Mahamadou Issoufou, le Niger est en marche. Même si en matière d’électrification rurale, notamment, des efforts restent à faire, comme il le concède lui-même, tout en justifiant toutefois ce retard par une sous-évaluation de la situation. Qu’à cela ne tienne, le Programme « Renaissance II » est justement fait pour rectifier le tir, et devrait permettre d’accélérer les chantiers du développement. Un programme qu’il a du reste bâti autour de trois priorités majeures : la renaissance culturelle, la consolidation des institutions républicaines à travers notamment la lutte contre la corruption, et enfin le renforcement de la sécurité. Dans ce cadre, les Forces de défense et de sécurité, dira-t-il, seront mobilisées pour lutter contre le terrorisme. En somme, c’est un programme ambitieux qu’il a décliné lors de la cérémonie. Où trouver les moyens pour le financer ? Il dit compter non seulement sur une prévision de croissance de 7%, mais aussi sur les partenaires étrangers auprès desquels, dit-il, « nous sommes crédibles. Ceux-ci croient en nos capacités de répondre aux aspirations du peuple nigérien ».
( Nous y reviendrons)

Cheick Beldh’or SIGUE (envoyé spécial à Niamey)