CAN U20 : Ces Etalons qui déçoivent
Le Burkina Faso ne gardera pas un bon souvenir de la Coupe d’Afrique des moins de 20 ans qui se déroule au Niger du 2 au 17 février 2019. Son équipe nationale n’a pas été à la hauteur des événements. Ses failles ont été trop visibles. Des failles qu’il va falloir vite évacuer pour redonner au football burkinabè la place qu’il mérite.
Décidément, les Etalons sont devenus le symbole vivant de la désillusion. Et les Burkinabè commencent à s’habituer aux déconvenues de leurs équipes nationales. Après les “grands” Etalons qui sont en ballotage dans leur poule pour la CAN 2019, ce sont leurs « petits frères » qui viennent de couvrir le pays de honte. Leur débâcle à la Coupe d’Afrique des moins de 20 ans au Niger 2019 est un terrible déshonneur pour un peuple si passionné du ballon rond. Au terme d’un parcours désastreux, les poulains de Séraphin Dargani ont dit adieu à la CAN 2019. Leur bilan : trois défaites. Huit buts encaissés pour un but inscrit. Une véritable humiliation. Avec en plus, la place de lanterne rouge du groupe B.
Des vendeurs d’illusions
Pourtant, les Etalons et leurs encadreurs nous avaient fait rêver. Ils nous ont bercés d’illusions, pour ensuite nous couvrir de honte. La plus grosse des humiliations restera cette cuisante défaite qu’ils ont concédée face au Sénégal (1-5). L’incroyable prestation des Etalons suscite de nombreuses interrogations légitimes. Cette équipe des Etalons était-elle bien préparée pour faire face à l’adversité continentale ? L’entraîneur, Séraphin Dargani, a-t-il choisi les meilleurs éléments ? Les joueurs sélectionnés avaient-ils le cœur à l’ouvrage ? Avaient-ils le talent requis pour une compétition d’une telle envergure ? Sûrement non.
Une préparation en trompe-l’œil
Malgré des stages ponctués de matchs amicaux, le visage présenté par les Etalons démontre bien que la sélection burkinabè n’a pas effectué la préparation adéquate. Séraphin Dargani a presque travaillé dans l’informel, changeant continuellement son effectif. Et la prestation de l’équipe s’en est ressentie. Le jeu des Etalons a ainsi manqué d’homogénéité, de punch et de mordant. Les joueurs sont apparus physiquement émoussés.
Un entraîneur corrompu ?
La polémique fait actuellement rage sur les critères de sélection des Etalons qui ont pris part à cette CAN. Il se murmure, par exemple, que l’entraîneur aurait convoqué les joueurs en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes. Est-ce vrai ? Nous ne saurions répondre par l’affirmative, mais au regard de ce que nous avons constaté, on a eu la nette impression que les joueurs convoqués sous la bannière du drapeau national n’avaient pas le niveau. Certains joueurs comme Tall Sekoi Seva Ulrich, Diarrassouba Salifou, Marquis Virgile Seydou ou encore Tiendrébéogo Yaël ont montré trop de carences et de déchets techniques. Seul Cheick Ouattara a eu une prestation honorable. Evidemment, il ne pouvait pas tout faire, à lui seul.
Quelles perspectives?
Les Burkinabè sont unanimes. Il faut une véritable révolution au sein des Etalons. Une nécessaire rupture doit être opérée. Il faut se tourner résolument vers la politique des jeunes, comme le font le Ghana, le Nigeria, le Mali et la Côte d’Ivoire. Notre Pays n’a jamais privilégié la formation des jeunes. Résultat, nos cadets et nos juniors ne brillent guère dans les CAN de leurs catégories. Parfois, on ne prend pas la peine de les engager dans les compétitions internationales de leurs catégories. Il est donc temps pour le colonel Sita Sangaré de faire le ménage. Sinon, son règne à la tête de la fédération prendra fin sur une note d’échec. Sans aucun trophée.
Seydou TRAORE