CANCER DU COL DE L’UTERUS : Ces signes qui doivent alerter
C’est le mois d’octobre, mois dédié à la lutte contre les cancers féminins, à savoir les cancers du sein et du col de l’utérus. Au Burkina, plusieurs actions sont menées dans le cadre de cette lutte. Après quelques informations sur le cancer du sein dans nos deux précédentes éditions, votre rubrique Semaine de Poko s’intéresse aujourd’hui au cancer du col de l’utérus. Comment contracte-t-on la maladie? Quels sont les signes qui doivent alerter ? Et quels traitements proposés en fonction du stade de la maladie ?
Qu’est-ce que le col de l’utérus ?
Le col de l’utérus est le point de communication entre l’utérus et le vagin. Il comprend deux parties :
– une partie haute, appelée endocol ou canal endocervical, située du côté du corps de l’utérus ;
– une partie basse, appelée exocol. Situé du côté du vagin, l’exocol est visible à l’œil nu lors de l’examen gynécologique.
Comment se développe un cancer du col de l’utérus ?
La quasi-totalité des cancers du col de l’utérus sont des carcinomes, c’est-à-dire des tumeurs qui se développent à partir de l’épithélium, qui recouvre la surface interne du col de l’utérus. Dans la très grande majorité des cas, le cancer du col de l’utérus est dû à une famille de virus qui se transmettent par voie sexuelle : les papillomavirus humains ou HPV. L’infection par ce virus est fréquente puisqu’elle touche 9 personnes sur 10. Elle est, le plus souvent, sans conséquence, puisqu’elle disparaît spontanément.
Il arrive que le HPV persiste pendant plusieurs années au niveau du col de l’utérus. Il peut alors provoquer des lésions dites précancéreuses qui se traduisent par des modifications des cellules de l’épithélium. Elles peuvent évoluer de différentes manières : disparaître spontanément, persister ou évoluer vers un cancer. Le passage d’une lésion précancéreuse au cancer s’opère lorsque les cellules transformées ont totalement envahi l’épaisseur de l’épithélium, limité par une structure que l’on appelle membrane basale. Si ces cellules n’ont pas franchi la membrane basale, on parle de cancer in situ. En revanche, si les cellules transformées ont franchi la membrane basale, la tumeur s’étend plus profondément dans la muqueuse ; on parle alors de cancer invasif.
Quels peuvent être les signes d’un cancer du col de l’utérus ?
Un cancer du col de l’utérus peut être suspecté lorsqu’une anomalie est décelée lors d’un examen de dépistage sur prélèvement cervico-utérin.
A un stade plus avancé, il peut également être suspecté devant plusieurs signes non spécifiques :
– saignements après les rapports sexuels et/ou en dehors des périodes de règles ;
– douleurs pendant les rapports sexuels ;
– pertes nouvelles, abondantes, blanches ou plus colorées, parfois malodorantes ;
– douleurs dans la zone pelvienne, gêne pour uriner, tension douloureuse avec une envie pressante et continuelle d’aller à la selle (ténesme) ;
– douleurs lombaires.
Ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer du col de l’utérus et peuvent avoir d’autres causes. Il est important de les signaler à votre médecin afin qu’il en détermine l’origine.
La détermination du stade de développement de la tumeur permet d’établir le traitement anticancéreux adapté :
Le stade I : la tumeur est strictement localisée au col.
Le stade II : la tumeur s’est développée dans les régions avoisinantes (vagin, tissus enveloppant l’utérus).
Le stade III : la tumeur affecte les 2/3 du vagin et/ou le tissu péri-utérin.
Le stade IV : le cancer commence à se propager dans les organes voisins (vessie, rectum…).
Dans la majorité des cas, le cancer du col utérin est détecté très tôt, voire à un stade précancéreux. Aussi, un traitement local permettra d’avoir une guérison. De plus, ce cancer se développe très lentement, il gardera donc longtemps une extension strictement locale.
Quels sont les traitements ?
Le traitement du cancer du col de l’utérus peut apparaître déstabilisant devant le nombre de possibilités thérapeutiques.
Au stade précancéreux, la guérison du cancer du col de l’utérus est obtenue quasi-systématiquement. Le traitement de choix est chirurgical et consiste en l’ablation de la partie du col portant les lésions (conisation). Cette intervention est réalisée par voie vaginale. Elle n’affecte pas la fécondité. Une surveillance particulière lors de grossesses futures sera réalisée.
Aux stades I et II (sans atteinte de l’enveloppe utérine), la tumeur est strictement localisée. Plusieurs traitements du cancer du col utérin pourront être proposés :
-la chirurgie, en traitement unique, permettra d’enlever l’utérus (hystérectomie) ainsi que les ganglions pelviens et souvent les ovaires. Ce traitement sera proposé, selon les caractéristiques de la tumeur, préférentiellement aux femmes sans projet d’enfant. Dans certains cas, il s’agira d’une chirurgie dite conservatrice permettant de conserver l’utérus ;
-la radiothérapie consiste en l’application endovaginale de césium (curiethérapie) associée à des irradiations externes.
Dans certains cas, une chimiothérapie peut être prescrite en complément ;
-un traitement combinant la curiethérapie, la chirurgie et la radiothérapie externe, la radiochimiothérapie concomitante, peut être réalisé.
Aux stades II (avec atteinte de l’enveloppe utérine), III et IV, bien que plus rares, le traitement consiste principalement en une combinaison de radiothérapie et de chimiothérapie.
L’immunothérapie, un médicament capable de réactiver le système immunitaire contre les cellules cancéreuses, pourrait également être envisagée aux stades avancés de la maladie.
Source : roche.fr, e-cancer
Rassemblés par Colette DRABO