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CARRIERE DE PISSY : Alassane Bala Sakandé promet des microcrédits aux exploitantes du site


Les exploitants de la carrière de granit de Pissy, située côté Sud de la SONABHY (Société nationale burkinabè des hydrocarbures), ont reçu une visite bien spéciale dans la matinée du lundi 20 août 2018. C’était celle de Alassane Bala Sakandé, président de l’Assemblée nationale. Le premier responsable du Parlement burkinabè a confié être venu s’imprégner des réalités de cet univers qui nourrit des milliers de familles.

 

Il est 9h10 lorsque Alassane Bala Sakandé, président de l’Assemblée nationale (PAN), au volant d’un véhicule de service, accompagné de son aide de camp, stationne juste devant ce qui sert d’entrée au site de la carrière de Pissy. Décontracté et tout à son aise, dans une bonne ambiance sans protocole, le premier responsable du Parlement burkinabè présente ses respects aux nombreuses femmes et à quelques hommes qui font de cet endroit leur gagne-pain quotidien, endroit qui ressemble à un trou créé par la détonation d’une charge explosive dans la roche, un véritable cratère. Ce fut ensuite une visite guidée des lieux sous la direction de Edouard Sawadogo, président de l’Association La Roche du Kadiogo, pour la découverte du cratère. A ce niveau, le président Alassane Bala Sakandé fait savoir aux uns et aux autres que ce trou a véritablement été transformé. Il  confie y être venu il y a de cela une dizaine d’années, pour acheter du granit concassé. A l’époque, ce trou n’avait pas atteint cette gigantesque forme. Aujourd’hui, la carrière de Pissy a changé et le nombre des exploitants s’est accru avec des conditions de travail de plus en plus difficiles. Lors de cette visite, le PAN découvre des jeunes, des femmes et des personnes âgées en train d’extraire des blocs de granit du cratère pendant que d’autres les concassent sous diverses formes, en fonction de l’utilisation qui en sera faite. Le temps d’apprendre de la part de Mathias Kabré que cela fait 26 ans aujourd’hui qu’il y travaille. Sabané Sini, lui, dit avoir commencé à y travailler à l’âge de 10 ans. Il en a 30 aujourd’hui. Une jeune dame du nom de Zalissa Compaoré nous apprend qu’elle a maintenant 7 ans de vie sur ce site où elle se bat au quotidien pour subvenir aux besoins de sa petite famille. Et de dire : « nous payons les personnes qui cassent dans le trou, celles qui transportent jusqu’à la surface et les autres qui concassent par la suite ». Tout un processus qui, à la fin, peut lui rapporter entre 500 F CFA et 1 500 F CFA par cuvette vendue, en fonction de la taille. Avant de soupirer et lâcher que ce n’est pas toujours évident. Près d’une demi-heure de visite et le président Alassane Bala Sakandé découvre les réalités du quotidien des exploitants de cette carrière. Il avoue être touché par ce qu’il venait de constater. Il dit être impressionné par ce trou de plus de 50 mètres de profondeur, dans lequel, tous les jours que Dieu fait, des femmes et des hommes  descendent pour sortir des tonnes et des tonnes de granit cassé à la main. Que faire face à cette situation très risquée ? A cette question, Alassane Bala Sakandé réagit : « que voulez-vous que ces personnes fassent ? » Et de demander s’il y a une proposition de travail pour elles. En attendant, en tant qu’autorités, déclare-t-il, c’est de travailler à mettre en place les conditions nécessaires pour qu’il y ait moins de risques pour les exploitants tout en œuvrant à trouver des solutions.

Le président Alassane Bala Sakandé décide de prendre en charge 100 enfants de la maternelle

 

Il fut, par la suite, conduit à l’école préscolaire de la Roche, située à quelques encablures du site. Une école fondée par des prêtres, qui comprend une garderie et une maternelle et n’accueille que les enfants des exploitants de la carrière. Sur ce lieu, le président de l’Association la Roche, Edouard Sawadogo, exprime toute la reconnaissance des exploitants de la carrière avant de remettre au président de l’Assemblée nationale, leurs doléances consignées dans un document et qui ont eu des réponses immédiates. Entre autres doléances, les femmes ont sollicité des microcrédits à hauteur de 5 millions de F CFA pour mener des activités rémunératrices de revenus avec pour objectif de quitter un jour ce site. On peut aussi citer le besoin en kits scolaires d’une valeur de 2 750 000 F CFA, des tables- bancs à 2 000 000 de FCFA, la clôture de l’infirmerie et de l’école pour des raisons de sécurité d’un montant de 33 000 000 de F CFA. Tous ces besoins sont estimés à 43 millions de F CFA. L’Assemblée nationale ne possédant pas suffisamment de moyens, a-t-il souligné, le président Alassane Bala Sakandé a fait la promesse d’y revenir avec des membres du gouvernement pour que chacun prenne ses responsabilités. Au cas où pour certaines raisons, cela n’est pas pris en compte par le gouvernement, il prend l’engagement que l’Assemblée nationale va déployer des efforts et solliciter des partenaires. Tout en faisant la promesse ferme que toutes ces questions vont trouver des solutions. Dans l’urgence, le premier responsable du Parlement burkinabè promet la construction de toilettes parce qu’il n’y en a que deux pour environ 4 000 personnes, de donner des lunettes de protection, des gants, des appareils de montée de gravats. Avant de prendre congé de ses hôtes, le président Alassane Bala Sakandé a fait don, au nom de l’Assemblée nationale, de 7 tonnes de riz pour la cantine de l’école de la Roche et 13 tonnes de bien d’autres vivres aux femmes du site. Tout en décidant d’octroyer la somme de 5 millions de F CFA pour la prise en charge des bénévoles de l’école et de l’infirmerie. A titre personnel, Alassane Bala Sakandé a décidé de prendre en charge 100 enfants de l’école maternelle à raison de 20 000 F CFA comme bourse par enfant, soit un montant de 2 millions de FCFA par an jusqu’à la fin de son mandat. Il espère que toutes ces promesses vont se tenir dans un bref délai afin de permettre à certains exploitants de sortir de cette zone et pouvoir gagner leur vie ailleurs.

Antoine BATTIONO

 Quand le président Alassane Bala Sakandé savoure un plat de « Benga »

 

A l’issue de la visite de la carrière de Pissy et de l’entretien avec les exploitants du site, le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a marqué un arrêt auprès d’une dame qui vend du haricot, du pois de terre et bien d’autres mets. Il a commandé du haricot accompagné de couscous à base du petit mil, le tout bien arrosé d’huile. La dame a savamment fait le mélange avant que Alassane Bala Sakandé ne mange avec appétit, sous le regard de ses collaborateurs, des journalistes et autres exploitants de la carrière. Et des personnes dans la foule d’évoquer le « Benga » (NDLR : nom en langue mooré du haricot) qui a marqué une certaine époque de certains élèves et étudiants. C’est avec le sourire que le président Alassane Bala Sakandé a également réagi en parlant de l’internat et du campus, avant de payer son plat à 5 000 FCFA et de prendre congé de tous. Une façon, disent les uns et les autres, d’encourager la dame qui n’a pas manqué de le remercier avec quelques bénédictions.

A.B

 

 


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