CENTRE POLYTECHNIQUE DE L’UNIVERSITE DE OUAHIGOUYA : Les étudiants expriment leurs ras-le-bol et interpellent les autorités face aux difficultés qu’ils vivent
Le mercredi 9 mars 2016, les étudiants du Centre polytechnique de l’université de Ouahigouya (CUPO) ont tenu une conférence de presse pour dénoncer la situation précaire dans laquelle ils vivent. Conférence rendue possible par le comité exécutif de l’ANEB/Ouahigouya avec à sa tête John Rodrigue Goungounga, président de la section ANEB/Ouahigouya représentant ses camarades étudiants.
Le Centre polytechnique de l’université de Ouahigouya (CUPO) est situé dans l’enceinte du lycée professionnel Naaba Kango de Ouahigouya. Il a ouvert ses portes en 2010 et ses filières de formations sont entre autres, la médecine, la Gestion de Ressources Humaines, la Finance comptabilité et la Gestion financière. La situation du campus de Ouahigouya part du fait de l’absence de locaux propres au CUPO. Ceci oblige les étudiants à faire la navette entre le lycée professionnel Naaba Kango de Ouahigouya et l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) où ils prennent leurs cours. Depuis la pose de la première pierre en 2010, le chantier de construction de l’Université de Ouahigouya est aux arrêts. L’absence de salles d’informatique, de bibliothèques, l’insuffisance de volumes horaires alloués aux enseignants sont autant de préoccupations énumérées par le comité exécutif de l’Association nationale des étudiants burkinabè de la section de Ouahigouya (ANEB/OHG). Le comble est que la fermeture du restaurant universitaire le 31 janvier 2015 a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. De même, les étudiants se voient écœurés et mortifiés de savoir leurs cours d’informatique interrompus pour des questions de retard de payement. Le SG de l’ANEB/ Yatenga, Tinta B. Karim de préciser «les séances de cours d’informatique de l’Université se déroulaient au sein des locaux de deux instituts de la ville avec lesquels le CUPO a signé un partenariat. Mais voyant improductive cette collaboration, ces derniers ont décidé d’y mettre fin cette année tant que les arriérés de payement sont toujours d’actualité ». Les difficultés des étudiants ne sont pas seulement d’ordre pédagogique et social ; à ceux-là s’ajoutent des problèmes administratifs. Il faut également dire qu’une insuffisance du personnel administratif se fait sentir. Plus de 500 étudiants administrés par 5 agents dont 2 permanents. La mauvaise prise en charge des professeurs, l’absence de cartes d’étudiants depuis 2013, le refus catégorique de l’administration de livrer des lettres de recommandations aux étudiants pour leurs stages de fin de cycle, et surtout la privation de la liberté d’expression sont en outre les aspects de mauvaise gouvernance constatés au niveau du campus de ladite université. Les étudiants veulent tenir ainsi à témoin l’opinion publique de la situation réelle qui prévaut au CUPO après 6 ans d’existence. Une grève de 48h est observée à compter de ce jour 9 mars 2016. Ils disent attendre avec impatience la réaction du gouvernement de Paul Kaba Thiéba dans les prochains jours. Convaincus de parvenir à une issue favorable, les étudiants attendent de reprendre les cours quand le restaurant universitaire sera à mesure de reprendre ses activités quotidiennes car, « ventre creux n’a point d’oreille », a laissé entendre John Rodrigue Goungounga, président de l’ANEB/Ouahigouya.
Rimedo SEVERIN
(Correspondant Ouahigouya)