CERTIFICAT D’ETUDES PRIMAIRES : Des innovations pour la session 2015

La session 2015 du Certificat d’études primaire (CEP) a débuté hier, 9 juin 2015, sur toute l’étendue du territoire national. Ils sont 330 634 candidats à convoiter le précieux parchemin qui leur ouvrira les portes de la classe de 6^e. C’est à l’école Sin Yiri, dans la Circonscription d’éducation de base (CEB) Ouaga 18, que le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Samadou Coulibaly, a procédé au lancement officiel des épreuves.

 

« Je veux être ministre de la Santé », répondait Rasmata Dabo, élève de 12 ans, à la question de savoir ce qu’elle souhaitait faire plus tard. Inutile de préciser que pour elle, réussir au Certificat d’études primaires est une simple formalité. Imperturbable, elle attendait le début des épreuves avec impatience. C’était le 9 juin dernier, au centre de Sin Yiri. Tout comme Rasmata Dabo, Zebrou Yann Octave Amaury Daboné, né en 2004, est certain de réussir à son examen car il souhaite plus que tout porter le titre de “docteur”. Et pour y parvenir, il faut d’abord réussir au CEP. Comme ces 2 candidats, ils sont 330 634 à convoiter le premier diplôme du cursus scolaire, sur l’ensemble du territoire national, dont 171 324 filles. Parmi eux, 1 651 candidats composeront la rédaction en langues nationales. Donc, dès les premières heures du matin du 9 juin, les candidats ont pris d’assaut les 1 669 centres de composition du pays.

Au centre de la cité 1200 logements, dans la CEB Ouaga 9, l’ambiance était sereine à notre passage. Selon la présidente du centre, Philomène Ki, tout va pour le mieux. Sur les 285 candidats inscrits, aucune absence n’a été signalée. Les candidats sont prêts à affronter l’examen, qui le CEP seul, qui avec option enseignement général ou enseignement technique.

Au centre de Sin Yiri, en attendant le début des épreuves, les examinateurs les aident à remplir correctement les feuilles de composition. Mieux vaut éviter les erreurs, car le centre ne dispose que d’une marge de 20 feuilles, explique Mohamadi Congo, président du centre. Sur les 146 élèves inscrits pour prendre part aux épreuves, un seul manque à l’appel. Parlant des difficultés rencontrées, Mohamadi Congo explique qu’elles sont d’ordre matériel ; les feuilles de compositions ne sont pas suffisantes et la craie est souvent de mauvaise qualité. «  Nous rencontrons des difficultés d’organisation, en ce qui concerne la capacité d’accueil de certains centres. Il n’y a pas suffisamment de salles pour contenir tous les candidats et leur permettre de composer dans des conditions optimales », a, pour sa part, dit le président de jury, Mohamed Ouédraogo, inspecteur de l’enseignement du premier degré, en charge de 17 centres avec 4 929 candidats dont 516 candidats libres. Et d’ajouter que certains candidats libres se présentent sans leurs pièces d’identité, contrairement aux dispositions en vigueur.

Un silence total

La première épreuve du CEP est celle de la rédaction. Avant l’ouverture de l’enveloppe contenant le sujet, le ministre Samadou Coulibaly a fait le tour des salles de composition du centre de Sin Yiri, pour féliciter les candidats pour le travail jusque là abattu, et les encourager. Conscient que le stress est un important facteur d’échec des élèves aux examens, il a prodigué des conseils à ces derniers. A 7h, le top de départ de l’examen est donné. « Écris une lettre à un de tes parents pour lui annoncer les nouvelles de la famille », recommande le sujet de rédaction. Silence total dans les salles, les choses sérieuses ont débuté. Après cette épreuve, suivront la dictée et l’étude de texte, puis dans la soirée, les épreuves de sciences et d’histoire –géographie.

Pour cette session 2015, des innovations telle la sélection des candidats aux concours d’entrée en classe de 6^e, option enseignement général, qui se fera en fonction des possibilités d’accueil des régions. L’année dernière, a dit le MENA, il y a eu des problèmes de places après le certificat, car le nombre d’admis à l’entrée en 6^e n’avait pas tenu compte des capacités d’accueil des établissements secondaires du pays. « Cette année, nous allons essayer de maîtriser les effectifs pour éviter que des enfants se retrouvent sous des arbres, sans le moindre repère », a-t-il assuré.

Les résultats de la session 2015 du CEP sont attendus le 26 juin prochain et ceux du concours d’entrée en 6^e pour le 15 juillet au plus tard. Pour respecter ces délais, ce sont 52 366 acteurs qui sont mobilisés.

Thierry Sami SOU