HomeA la uneCHANGEMENT DE GOUVERNEMENT SUR FOND DE TENSIONS AU BURUNDI : Silence, Ndayishimiye fait place nette !

CHANGEMENT DE GOUVERNEMENT SUR FOND DE TENSIONS AU BURUNDI : Silence, Ndayishimiye fait place nette !


Silence, le président burundais, Evariste Ndayishimiye, fait place nette. C’est le moins que l’on puisse dire avec l’éviction, pour le moins spectaculaire, du désormais ex-Premier ministre burundais, Alain Guillaume Bunyoni et du chef de cabinet civil qu’est le général Gabriel Nizigama. Les deux hommes, considérés comme les fidèles parmi les plus fidèles du chef de l’Etat, ont été limogés, l’un après l’autre. Quant au Premier ministre, il a été remplacé, dans la foulée, par le tout-puissant ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, en la personne de Gervais Ndirakobuca qui fait aussi partie du premier cercle des généraux  issus de l’ex-rébellion, qui dirigent actuellement le pays. En effet, convoqués tard dans la nuit, les députés, réunis en plénière, ont approuvé à l’unanimité la candidature de celui-là qui, dans un passé pas si lointain que cela, dirigeait le très redouté Service national de renseignement (SNR). A priori, le changement d’un Premier ministre dans un pays, n’a rien d’extraordinaire puisqu’il relève du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat, du moins pour ce qui est des régimes présidentiels et semi-présidentiels. Mais dans le cas d’espèce du Burundi, ce changement cache mal un malaise au sommet de l’Etat. Car, on se rappelle, il n’y a pas longtemps, que le président Ndayishimye dénonçait l’attitude de certains officiels qui, disait-il, se croient « tout-puissants » au point qu’ils n’hésitent pas à ourdir un « coup d’Etat ». Sans le citer nommément, le chef de l’Etat burundais visait manifestement son Premier ministre d’alors qui, jusqu’à son débarquement du gouvernement, était considéré comme le véritable numéro deux du régime et ce, depuis la crise politique de 2015.

 

 

En plus de la disgrâce, l’ex-Premier ministre doit s’attendre à subir les foudres de la Justice

 

 

Que s’est-il passé pour que les deux hommes qui s’entendaient comme larrons en foire, en viennent à étaler leurs divergences sur la place publique au point d’en arriver à un divorce ? Difficile de répondre à cette question que se posent actuellement bien des Burundais. Pour le moins, on sait qu’en matière de gestion du pouvoir, les alliés d’hier deviennent parfois encombrants au point que certains dirigeants n’hésitent pas à s’en séparer. Le plus souvent, quand on ne les accuse pas de corruption ou de détournement de deniers publics, ces dignitaires devenus subitement des parias, sont accusés de menées subversives, comme c’est le cas au Burundi. Cela dit, le désormais ex-Premier ministre burundais, en plus de la disgrâce, doit s’attendre, dans les jours qui suivent, à subir les foudres de la Justice qui ne manquera pas de sceller son sort en le jetant en prison. Autrement dit, la descente aux enfers ne fait que commencer pour lui. Toute chose qui pourrait, on le sait, avoir aussi des conséquences fâcheuses sur le régime qui, en choisissant de se séparer du général, sait mieux que quiconque, que ce dernier dispose de partisans aussi bien au sein de l’armée que dans l’appareil d’Etat, qui se sentiront frustrés, et qui ne manqueront pas de le venger, s’ils en ont l’occasion. Or, les Burundais ont tellement souffert le martyre qu’ils n’ont plus besoin d’une querelle de personnes qui viendrait prendre en otage la vie de la Nation.

 

Boundi OUOBA


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