HomeA la uneCHRISTIAN DURAINCIE (président du Stade lavallois de la ligue 2 française) : « Nous envisageons une collaboration très étroite avec le RCK »

CHRISTIAN DURAINCIE (président du Stade lavallois de la ligue 2 française) : « Nous envisageons une collaboration très étroite avec le RCK »


Depuis quarante ans qu’il est dans le milieu du football professionnel, Christian Duraincie a joué au foot mais pas à un niveau important, avant de traîner sa bosse comme entraîneur de courte durée en Arabie Saoudite et en Côte d’Ivoire. Il a été dirigeant et conseiller dans plusieurs clubs en France et même sur le continent africain. Et depuis 2014, il est président du Stade lavallois, club de ligue 2 en France. Ami du président du Rail club du Kadiogo (RCK), Amado Traoré, Christian Duraincie a séjourné à Ouagadougou où il a suivi le match de la deuxième journée du Championnat national de football de D1 entre le RCK et l’EFO (2 à 1), le samedi 3 décembre 2016 au Stade du 4-Août. Pour la circonstance, il était accompagné de Mickaël Buzaré, directeur sportif du Stade lavallois. Nous avons saisi l’opportunité pour échanger avec Christian Duraincie qui évoque, entre autres, les possibilités de partenariat entre Laval et le RCK.

 

Le Pays : Quelles sont les raisons de votre séjour au Burkina ?

 

Christian Duraincie : Ce n’est pas la première fois que je viens au Burkina où je séjourne régulièrement. Et cela fait suite à une amitié très forte avec Amado Traoré, président du RCK, qui date de bien des années. Je suis venu voir, d’une part, le RCK jouer et revoir le centre de formation Académie foot plus (AFP) fondé par Amado Traoré, et d’autre part, apprécier comment les choses évoluent. Je me rends compte que tout évolue très bien et même très vite. Nous envisageons une collaboration très étroite de la section professionnelle du Stade lavallois avec le RCK et le centre de formation. Cela va être un partenariat bien évidemment sportif, avec des contreparties qui resteront à déterminer. Dans ce sens, il y a forcément des joueurs qui vont nous intéresser, parce que vu la façon dont ils sont recrutés et comment ils travaillent, il y a des choses intéressantes.

 

Qu’est-ce que vous retenez de la visite du centre de formation et quelles sont vos impressions sur l’équipe du RCK suite à son match de championnat national contre l’EFO ?

 

Je retiens qu’il y a des éléments qui ont de grosses qualités. Dans le contexte ici, c’est un peu différent de ce que nous vivons dans notre centre de formation à Laval, mais nous avons vu des jeunes qui sont très intéressants. Malheureusement, intégrer notre centre de formation n’est pas aussi simple que cela, parce que la réglementation FIFA nous interdit d’enregistrer des joueurs de moins de 18 ans. Mais dans tous les cas, nous allons essayer de faire venir des joueurs pendant les vacances scolaires pour qu’ils puissent voir les conditions dans lesquelles nous travaillons. C’est là que nous jugerons de leur qualité par rapport à nos joueurs.

Je connais bien le football africain, et les joueurs de qualité, on en voit partout. Ici comme ailleurs, il y a des joueurs qui représentent cette qualité, mais on se rend compte qu’il y a toujours un déficit tactique par rapport à ce que nous faisons. C’est dans le sens de la tactique et de l’organisation qu’il faut beaucoup travailler sur le continent. Au centre de formation de l’Académie foot plus, j’ai vu une bonne formation qui tend à combler ce déficit qui existe il y a quelques années et qui va se réduire au fil du temps. Il y a déjà un bon environnement pour travailler, des enfants bien éduqués qui travaillent bien à l’école, des entraîneurs qui connaissent bien le football et qui savent parler aux jeunes. Il y a de bonnes choses dans cette académie et l’avenir sera peut-être meilleur d’année en année.  

 

Quelles sont les ambitions de votre club pour cette saison, parce qu’il y a bien longtemps que nous ne voyons pas Laval en ligue 1 ?

 

Nous avons eu un début de saison un peu difficile et cela a amené les dirigeants et moi- même à changer d’entraîneur. C’est ainsi que nous avons recruté un nouvel entraîneur bien connu, Marco Simone. Il a insufflé une nouvelle dynamique et nous sentons déjà que cela porte des fruits. Ainsi, nous pensons pouvoir faire une bonne deuxième partie de championnat. L’idéal pour nous, c’est de terminer aux alentours de la 10e place. Pour accéder en ligue 1, il faut un budget nettement supérieur au nôtre. Pourtant, nous ne l’avons pas pour l’instant, mais nous avons une bonne équipe de ligue 2 avec la possibilité d’ici là d’envisager de voir un peu plus haut.

 

Avez-vous des Africains dans votre club et vous donnent-ils satisfaction ?

 

Nous avons deux internationaux africains qui nous donnent satisfaction. Ce sont le défenseur central gabonais, Aaron Appindangoyé et le milieu de la RD Congo, Chris Malonga. Mais, il y a bien d’autres Africains qui nous font énormément plaisir.

 

Parlez-nous de votre expérience sur le continent africain !

 

Le football africain est quelque chose d’agréable à voir et à sentir, où il y a une spontanéité. J’ai entraîné une demi-saison, le club de l’Union sportive de Yamoussoukro de Côte d’Ivoire et je devais revenir, mais cela n’a pas marché. Dans ma vie, j’ai été beaucoup en Côte d’Ivoire parce que j’avais créé une société qui organisait essentiellement des matchs amicaux et dans ce sens, j’ai participé à l’inauguration du Stade Félix Houphouët Boigny à travers plusieurs tournois, avec de grands clubs européens dont des clubs français tels que l’AS Saint-Etienne, l’Olympique de Marseille et Bastia.

 

Pour avoir connu des dirigeants du football africain, si nous vous demandons de dire ce que vous pensez de Amado Traoré ?

 

C’est un homme passionné, avec qui je me suis entendu tout de suite et cela dure depuis un peu plus de huit ans maintenant. Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes des amis très proches et c’est un monsieur qui fait du très bon boulot.

 

Propos recueillis par Antoine BATTIONO

 

 

Mickaël Buzaré, directeur sportif du Stade lavallois

 

« Mohamed Sydney Sylla est un joueur que nous allons suivre de près »

 

A l’issue de l’entretien avec le président Christian Duraincie, nous avons arraché quelques mots au directeur sportif du Stade lavallois, Mickaël Buzaré.

 

« Au niveau de l’académie, j’ai été agréablement surpris par l’environnement, les infrastructures et j’étais très heureux de suivre les matchs des jeunes. Dans un premier temps, nous avons un match, des joueurs de même catégorie et cela s’est avéré très intéressant. Ce qui était surprenant, le lendemain, c’est de voir les jeunes joueurs de 16 – 17 ans  de l’Académie foot plus, affronter un club de troisième division et les pensionnaires de l’académie ont fait plus que rivaliser en gagnant par 4 buts à 0. La difficulté pour nous, c’est de transposer les valeurs individuelles des joueurs dans notre environnement, puisque c’est totalement différent. Pour nous, il s’agit de repérer deux ou trois joueurs et essayer de les faire venir chez nous, pourquoi pas pendant les vacances, pour qu’ils voient, s’adaptent aussi facilement. Ainsi, nous pourrions les évaluer aux côtés des joueurs de leur âge de chez nous. Au niveau de l’équipe professionnelle du RCK, nous avons suivi le match de championnat national contre l’EFO et il y a eu énormément d’engagement, beaucoup de contacts. Mais après, il faut ressortir deux ou trois joueurs du RCK qui sont au-dessus du lot avec la même difficulté qui est de voir si dans notre effectif, ils pourraient s’adapter. Si nous faisons venir des joueurs du Burkina, il faut qu’ils soient meilleurs que ceux qui sont avec nous aujourd’hui pour essayer d’améliorer notre effectif. Je ne voudrais pas citer de noms mais, s’il y a un joueur, c’est Mohamed Sydney Sylla dont nous avons parlé avec le président Amado Traoré. C’est un bon joueur que nous allons suivre de près et voir si cela peut être intéressant, pour nous et pour le RCK, de le faire venir chez nous ».

 

Propos recueillis par A.B



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