CIMETIERE DE GOUNGHIN : Dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Norbert Zongo
Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont rendu hommage, le 13 décembre 2017 à Ouagadougou, au journaliste d’investigation Norbert Zongo, tué à la même date en 1998. A l’occasion, des gerbes de fleurs ont été déposées aussi bien sur sa tombe que sur celles de ses trois autres compagnons d’infortune, de l’élève Flavien Nebié, des martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat manqué de septembre 2015. Le CODMPP et la CCVC ont appelé le peuple burkinabè à persévérer et à rester vigilant jusqu’à la victoire finale.
Le 13 décembre 1998, le journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune ont été tués et brûlés à quelques encablures de Sapouy. 19 ans après, ses camarades, compagnons de lutte, confères ainsi que sa famille s’en souviennent comme si c’était hier ! Ils se sont encore mobilisés, pour la énième fois le 13 décembre 2017 pour lui rendre un vibrant hommage. Tôt le matin, ils se sont donné rendez-vous au cimetière municipal de Gounghin de Ouagadougou où repose l’illustre disparu. Après l’annonce du chronogramme suivie de chants dédiés à ces derniers, place a été faite aux actes. Ainsi, les tombes de ses trois autres compagnons d’infortune, à savoir Blaise Ilboudo, Ernest Zongo et Abdoulaye Nikiéma, de même que celles de l’élève Flavien Nebié, mort le 6 décembre 2000 du fait de cette même affaire, des martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat manqué de septembre 2015 ont reçu chacune, une gerbe de fleurs. Puis, ce fut le tour de celui-là même pour qui le monde entier réclame justice ! Et c’est conjointement que Bassolma Bazié, Chrysogone Zougmoré, président du Collectif, et la veuve de Norbert Zongo, ont déposé la gerbe de fleurs sur la tombe de Norbert Zongo. Avant de faire ce même geste sur les autres tombes susmentionnées, Guézouma Sanogo président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), a livré le message de l’AJB. De Blaise Compaoré à Roch Marc Christian Kaboré, a-t-il rappelé, la détermination du peuple est restée la même dans sa quête de vérité et de justice. Pour lui, même si le dossier est avancé, il est important de rester vigilant et déterminé, afin que la lumière soit faite sur cette affaire. « Le régime de Blaise Compaoré balayé par le peuple insurgé, le dossier a été rouvert sous la Transition. Trois parmi les suspects sérieux identifiés par la Commission d’enquête indépendante ont été inculpés. Une rue t’a été dédiée. Mais l’essentiel piétine toujours. Ton dossier n’a pas été jugé. Le pouvoir de Roch Marc Christian a rebaptisé l’Université de Koudougou en ton nom. Mais il reste la justice. Le dossier suit son cours, nous dit–on. Voilà 19 ans qu’on nous sert la même réponse. La récente interpellation de François Comparoé à Paris, suivie de sa demande d’extradition par les autorités burkinabè peut constituer un motif d’espoir, mais nous devrions redoubler de vigilance jusqu’à ce que le peuple burkinabè et le monde entier connaissent la verité sur cet horrible crime », a lancé Guézouma Sanogo.
Même son de cloche chez Chrysogone Zougmoré pour qui le peuple doit rester debout ! « 19 ans que nous luttons pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo », a-t-il laissé entendre. Grâce à l’action du Collectif et de la CCVC, a-t-il poursuivi, il ne se passe pas une année sans que nous nous remémorions ces moments difficiles dans la vie de notre Nation à travers l’assassinat barbare et crapuleux de Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune. « L’appel que nous allons lancer aujourd’hui à l’endroit du peuple, c’est la persévérance dans la lutte parce que nous avons bon espoir que la victoire est presqu’au bout. Le dossier a relativement évolué. Cet après-midi même (NDLR : 13 décembre 2017), François Compaoré, le principal suspect dans cet assassinat barbare, va répondre devant la Justice française. Nous ne désespérons pas », a-t-il conclu.
Issa SIGUIRE