CNRST : Des agents interpellent le Premier ministre
Ceci est une lettre ouverte que des agents recrutés par le MESRSI adressent au Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, pour l’interpeller sur la situation qu’ils vivent. Liszez plutôt !
Jour pour jour, voilà déjà 16 mois passés sans solution à notre problème. Nos multiples démarches auprès des autorités, qu’il s’agisse du CNRST, des ministères MESRSI, MFPTPS et MINEFID ainsi que de la Primature sont demeurées vaines. Comment expliquer ce statu quo et ce fait que nous n’ayons pas encore pris service depuis près de 15 mois que nous végétons, devenant ainsi des victimes d’un arbitraire injustifié et injustifiable ? Comment comprendre qu’en dépit du besoin criard de ressources humaines au CNRST et des instructions clairement données par le Premier ministre, l’administration burkinabè continue de nous brimer et nous livrer à la souffrance?
En rappel, nous concernant, les décisions d’engagement ont été élaborées par le MFPTPS depuis les 19 et 20 décembre 2016. D’aucuns, en qualité de professeur des Lycées et collèges et d’autres en qualité de professeurs des collèges d’enseignement général, selon les niveaux Bac +3 au moins et Bac+2.
Transmises depuis le 21 décembre 2016 à la DGCMEF pour traitement, celle-ci aurait à son tour retardé ou bloqué son traitement vu que le recrutement date de 2015. Aussi, aux dernières observations formulées, elle faisait cas des Décisions d’Engagement devant être élaborées en fonction de la date du PV de délibération du 12 Novembre 2015 puis reverser sur la loi 081, tâche réservée au MFPTPS; ainsi que la justification de l’existence de la ligne budgétaire et la justification de l’interversion des niveaux de recrutement par le MESRSI et le CNRST et aurait renvoyé lesdites Décisions au MFPTPS.
Pourtant, le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a rassuré qu’une résolution définitive de la situation était imminente lors d’une émission radio. C’était suite à la question d’un auditeur sur ce sujet des 57 agents du CNRST. Devant le peuple burkinabè, le ministre avait tenu ces affirmations allant jusqu’à faire une précision de taille à savoir qu’une dernière rencontre des acteurs ( CNRST, MESRSI et DGCMEF) avait eu lieu le 05 janvier 2017. Nous nous sommes réjouis après cette profession de foi, croyant être au bout de notre peine. Mais depuis, plus d’un mois après, c’est silence radio. Rien n’y fît.
Nous en sommes à douter qu’il existe une réelle volonté et de la considération pour ledit dossier de la part des responsables qui ont en charge notre préoccupation, notamment ceux du MESRSI, du MFPTPS et de la DGCMEF.
Ainsi donc, par le seul bon vouloir d’agents publics, d’autres agents recrutés en bonne et due forme depuis le 12 novembre 2015 pour servir et non pour être abandonnés dans la nature et devant être immédiatement disponibles pour servir l’État et offrir le service public, sont sans boulot et l’administration de destination est entravée dans son fonctionnement. Cette situation incompréhensible dure maintenant seize (16) mois. Et ce n’est pas seize (16) jours ni seize (16) semaines de pertes en termes de rendement pour la Fonction publique de notre pays et qui plus est, il s’agit d’agents devant exercer dans le domaine plus que stratégique de la recherche. Pire encore, ce sont seize mois de diète noire pour les étudiants que nous sommes, désormais sans bourse ni aide publique, alors qu’il nous faut, comme tout citoyen, faire face à nos obligations et besoins existentielles. Sans ignorer l’incertitude liée à l’avenir et l’angoisse du sort qui sera réservé à notre carrière prise en otage et mise en pointillés. Il conviendrait de faire savoir que dans cette situation qui s’apparente à une vraie traversée du désert dans un tunnel obscur, un des nôtres et décédé sans avoir obtenu son engagement dans la Fonction publique. Le défunt laisse derrière lui un enfant et une famille. Et à la suite du destin tragique, son sort a été vite scellé par ceux qui tenaient nos dossiers qui, sans autre forme de procès, l’ont retiré du lot parce qu’il serait devenu caduc alors même que tout ce qui est arrivé est imputable à l’incurie et à la négligence des uns et des autres. Mais que faire? Voici une situation révoltante. Mais face à l’injustice atroce que nous les vivants subissons, nous nous imaginons difficilement que justice puisse être encore rendue à un mort.
Alors, que nous reste-t-il à faire s’il faille crier à gorge déployée sur la place publique et monter jusqu’à des autorités pour rechercher une intervention à chaque étape du circuit emprunté par le dossier ? Où sont donc les valeurs de la Fonction publique? Faut-il trouver des problèmes à ce dossier à chaque étape du circuit de traitement ? Ou alors faudrait-il, après l’implication voulue sans effet du Premier ministre, recourir au président du Faso en personne pour trouver une solution définitive ? Autrement, si l’autorité hiérarchique humaine ne semble plus représenter grand-chose aux yeux de certains administrateurs pour qu’ils ne s’exécutent pas, peut-être nous faudrait-il nous tourner vers Dieu le père.
Excellence monsieur le Premier ministre,
Nous pensons qu’à présent, 72 heures au plus suffiraient largement pour parachever le traitement de ce dossier et permettre notre prise de service. Nous sommes à bout de souffle et n’entendons pas continuer injustement à être torturés moralement et perdre tout goût à être dans notre propre pays et à le servir avec patriotisme et dévouement.
Nous demandons à entrer en service le plus tôt possible, pour pallier le problème de manque de personnel du CNRST, chose qui handicape sérieusement son fonctionnement.
Nous demandons également qu’on apporte réparation à notre situation, vu le préjudice subi car seize mois (16) mois d’attente pour une prise de service, les dommages causés sont énormes. En outre, nous plaidons auprès de vous par devoir moral et humanisme, la cause de notre collègue disparu en décembre 2016 soit après une année d’attente forcée dans les couloirs de l’administration publique.
Recevez Excellence monsieur le Premier ministre l’expression de notre haute considération
Porte-parole du comité de suivi du dossier des 57 agents recrutés
Modibo CAMARA
CAMARA
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C’est vraiment déplorable cette indignation et cette frustration infligé à ces agents par l’administration Burkinabé. C’est très révoltant
14 février 2017