HomeBaromètreCOMMUNE DE DIABO : Le cri du cœur d’un catéchiste à la retraite

COMMUNE DE DIABO : Le cri du cœur d’un catéchiste à la retraite


Dans la lettre ouverte ci-dessous adressée au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, l’auteur, Soubéiga Vincent, catéchiste à la retraite de son Etat, l’interpelle sur une situation qu’il vit, en rapport avec des travaux de construction d’ouvrages publics. Il demande à être dédommagé. Lisez !

 

Excellence M. le Président du Faso,

Par la présente, nous venons  très respectueusement auprès de votre très haute bienveillance, vous informer d’une situation qui prévaut dans notre commune.

Le village de Yatenga dans la commune de Diabo, province du Gourma,  disposait depuis 1976 d’une retenue d’eau aménagée par la mission Protestante avec le concours des ­­­­­six villages environnants (Sandwabo, Seigha, Poussimtenga, Bagrin, Koaringuili et Yatenga).

La digue de cette retenue  a cédé sous l’effet  des fortes pluies en 2015.

La destruction de cette digue a provoqué l’endommagement du pont de Tiabga sur la route régionale N°23 qui relie la commune de Diabo à Fada N’Gourma et   Gounghin.

Dans le cadre de la réhabilitation de ces deux ouvrages, l’administration communale avec l’appui des ressortissants de la commune de Diabo  avaient saisi le ministère des Infrastructures et de l’eau. Des démarches qui ont permis la réhabilitation du pont de Tiabga sous la transition.

Pour ce qui est de la digue,      le ministre de l’Agriculture de l’époque en la personne de M. François de Salles Lompo avait effectué un déplacement sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts.  A l’issue de cette visite, il s’était engagé à faire qu’il pouvait   en vue de la réhabilitation de la digue.

Des démarches auprès du PNGT ont permis d’obtenir un financement à cet effet.

Grande fut notre joie quand nous avons donc  appris de l’administration communale, qu’un financement  avait été obtenu auprès de la Banque Mondiale et que sa gestion est confiée au PNGT.

Pour la réalisation des travaux, un plan d’action de réinstallation a été élaboré par la région de l’Est/commune de Diabo.

En son point 2, une étude de faisabilité a été menée et a abouti à une notice d’impact environnemental et social. Des rapports techniques et socio-économiques avaient permis d’identifier les acteurs principaux  (exploitants, riverains, groupes d’intérêts spécifiques)  qui seront impactés par les aménagements.

Grandes furent notre surprise et notre déception quand, ce plan d’action de  réinstallation a été transmis à un groupe de personne pour signature. Signature faisant foi d’un consentement à déménager sans aucun dédommagement et ce, dans un délai de douze (12) mois à compter du mois de mai 2018.  Parmi ces personnes nous sommes le seul concerné pour ce déménagement. Octogénaire, j’habite sur cette rive avec ma famille depuis près de soixante (60) ans. Catéchiste à la retraite et ne disposant d’aucune ressource  pour y faire face et ne consentant pas la perte de mes biens, fruit des soixante ans d’investissement et sans dédommagement, nous n’avons donc pas apogée notre signature sur  ce document intitulé « plan d’action de réinstallation » qui nous a été soumis par l’autorité communale.

Hors, lors de l’atelier de restitution du PNGT2 phase 3 tenu à Bobo-Dioulasso pendant deux jours, dont les conclusions des travaux ont été repris par le quotidien l’Observateur Paalga n°9638 du jeudi 28 juin, dont M. Dominique Zongo a déclaré, nous citons : « Nul ne doit être lésé par la réalisation d’un projet ». En détail, il poursuit : « Les réalisations que nous avons faites ont pour objet de répondre aux besoins des populations mais ; surtout sans le moindre impact négatif, c’est à dire sans qu’aucun individu ou groupe d’individus ne soit lésé. Lorsqu’une personne est par exemple obligée de céder son champ pour qu’y soit construite une infrastructure, la sauvegarde environnementale et sociale nous oblige à lui trouver, en étroite collaboration avec la population, un autre espace si possible meilleur que le précédent, pour lui permettre de poursuivre son activité de départ. Ce qui était très important pour nous ».

Dans notre cas, il s’agit d’une concession, des vergers et des champs etc.

Aussi, venons-nous par la présente, vous demander d’intervenir auprès du PNGT et des ministères concernés pour que justice soit faite.

Nous joignons également à notre note, la liste des biens en perdition et ce, au regard des noms de quelques chefs de familles concernées.

Dans l’attente d’une suite favorable à notre requête, nous vous prions de croire, Excellence Monsieur le Président du Faso, à l’expression de notre très haute considération.

 

 

Vincent SOUBEIGA

Catéchiste à la retraite à Yatenga/Diabo

 

 

 

 

 


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