HomeEchos des provincesCOMMUNE DE TOUGO : On a frôlé le pire

COMMUNE DE TOUGO : On a frôlé le pire


Tougo et Rassomdé, deux villages de la commune de Tougo dans la province du Zondoma, distants d’environ cinq kilomètres, ont vécu deux journées chaudes les 14 et 15 novembre 2016. Une récolte d’une dizaine de charretées de mil sur un terrain litigieux en est la cause et, n’eût été la prompte réaction des Forces de défense et de sécurité (FDS), les habitants des deux localités se seraient affrontés avec toutes sortes  d’armes blanches et les dégâts auraient été énormes.

 

Tout a commencé le lundi 14 novembre dernier lorsque les élèves de Rassomdé, refoulés à la « frontière » des deux villages, n’ont pas eu accès au lycée et au Collège d’enseignement général  (CEG) de Tougo, chef-lieu de la commune. Le marché et le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Tougo sont également restés fermés aux habitants de Rassomdé. La situation qui prévaut est due à un litige foncier qui dure depuis près de trois ans entre le village de Rassomdé et le quartier Toghin de Tougo. Cette fois-ci, il est question d’une récolte d’une dizaine de charretées de mil sur le terrain contesté, nous a-t-on dit.  Et le maire de Tougo, Jean-Noël Relwendé Belem, de préciser que le dossier est pendant en justice; avant de nous rassurer que des concertations sont en cours pour une sortie de crise. Pour en savoir davantage, nous empruntons  la route reliant Tougo à Rassomdé. Saîdou Belem aurait cultivé sur le même champ litigieux qu’un autochtone de Rassomdé et à la fin,  tout le mil aurait été récolté et stocké à Rassomdé. Alors, les habitants de Tougo se sont dit prêts à en découdre avec leurs voisins pour entrer en possession de ladite récolte. Saïdou Belem nous a confirmé les dires de ses camarades et renchéri, feuille en main, que ses arrière-grand-parents y ont cultivé avant lui.

Nous nous sommes rendus à Rassomdé. Là également,  la mobilisation n’était pas négligeable. Les commerces  et l’école primaire sont fermés.  Le chef du village étant en déplacement à Ouahigouya, c’est  Lassané Ouédraogo, ex- deuxième adjoint au maire de Tougo et ressortissant de Rassomdé, qui a été désigné par ses pairs pour nous relater les faits. « C’est suite à la mésentente  entre les deux exploitants  que le chef du village a pris la responsabilité de retirer le champ. Nous nous y sommes tous rendus, avons semé et désherbé et c’est en toute logique que nous avons récolté le fruit de notre travail », nous a-t-il dit. Toutefois, reconnaît l’un d’eux, une délégation de Tougo a aussi semé dans ledit champ. Des propos repris par Naaba Tanga de Rassomdé, à son retour de Ouahigouya. Malgré la médiation du maire, du préfet Ousmane Dicko et de Naaba Bouli, et la présence de deux gendarmes,  chaque camp continuait son avancée vers l’autre. Dès lors, l’affrontement était imminent.  C’est ainsi qu’est arrivé un détachement du commissariat de police de Gourcy, avec le directeur Pascal Ilboudo aux commandes. Les protagonistes se regardaient en chiens de faïence. Les policiers se sont interposés et les tractations ont continué. Quelque temps après, des instructions tombent venant du côté de Ouahigouya et disant que la récolte devait être transférée en terrain neutre, plus précisément à Gourcy, en attendant le délibéré. Le Naaba Tanga de Rassomdé, toujours en route, a ordonné par téléphone l’exécution de la décision à ses partisans. La population, sortie nombreuse, a exigé que le butin reste à Tougo et a même menacé d’incendier le camion. Commence alors une autre concertation. Le Tengsoaba et le Toog-Naaba  de Tougo se joignent aux premiers médiateurs et au FDS. Finalement, c’est à 19 heures 05 mn que le convoi démarre pour Gourcy. Aux dernières nouvelles et au moment où nous tracions ces lignes, le 16 novembre dernier,  toutes les interdictions étaient levées et la récolte fut remise à la brigade territoriale de Gendarmerie, en attendant le dénouement judiciaire de l’affaire. Ainsi, n’eût été la perspicacité des médiateurs du jour et l’intervention des FDS, le pire serait arrivé.

                                                                   P.B.Winninmi ILBOUDO (Correspondant)

 

 

 

 


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  • Ces genres de situation

    3 mai 2017
  • Ces genres de situa

    3 mai 2017

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