HomeEchos des provincesCOMMUNE RURALE DE DOUNA : La population marche pour soutenir le maire

COMMUNE RURALE DE DOUNA : La population marche pour soutenir le maire


Des habitants de la commune rurale de Douna, localité située à 45 km de Banfora, dans la province de la Léraba, ont battu le pavé le 15 avril 2017 pour, disent-ils, soutenir le maire dans le cadre de la fronde engagée contre lui par les élus locaux du CDP et de l’UPC. Après avoir remis leur message de soutien à l’édile Hamidou Son, les marcheurs se sont déportés chez le chef du village pour lui dire qu’ils s’opposent à toute velléité de division dans la commune de Douna.

 

Le 27 mars 2017, 9 conseillers municipaux de la commune rurale de Douna, située à 45 km de Banfora sur l’axe Banfora-Sindou, ont, à travers une lettre, notifié au maire Hamidou Son qu’ils rendaient leur démission de l’exécutif communal. Il s’agit de 6 élus du CDP et de 3 de l’UPC. Après avoir accusé réception de ladite lettre, le maire Hamidou Son a tenu à informer la population et les militants de son parti qui n’est autre que le MPP. Ceux-ci, à leur tour, ont décidé d’organiser une marche de soutien au maire et au Conseil municipal le 15 avril dernier. Invités par le son du balafon dans la cour de l’école A de Douna dès les premières heures de la matinée, les marcheurs, dont le nombre a été évalué à 250 environ, ont entamé leur procession sur le coup de 9 h. En main, des pancartes dont le contenu des messages fustige l’attitude des conseillers démissionnaires et la gestion de la commune par l’exécutif sortant dont la présidence était assurée par le CDP. « Ne pas participer aux sessions du conseil municipal est un acte d’incivisme », « Que la lumière soit faite sur les parcelles de la zone commerciale et des réserves foncières » ; « Où sont passés les 5 millions du prix COPEGOL de 2013 » ou encore « Les vieux, les femmes et les jeunes de Douna soutiennent le maire et son Conseil municipal » étaient, entre autres, ce que l’on pouvait lire sur les pancartes que les marcheurs, qui ont par moments obligé les usagers de la circulation routière à dévier de leur trajectoire, brandissaient. Toujours au son du balafon, entonnant une mélodie en langue locale, les marcheurs, branchages en main, ont mis le cap sur la mairie où les attendaient le maire Hamidou Son, son premier adjoint Siaka Son qui est l’unique conseiller de la NAFA, le commissaire de police de Douna, Bamba et ses éléments. A leur arrivée, ils se sont trémoussés durant plus d’une dizaine de minutes avant que leur porte-parole ne dévoile l’objet de leur venue. « C’est avec  regret que nous avons appris la démission de 9 conseillers municipaux parce qu’ils n’ont pas obtenu de postes au sein du bureau du Conseil municipal. Nous savons que depuis la mise en place   du Conseil municipal, ces derniers n’ont participé à aucune session dudit conseil et qu’ils ont usé de plusieurs tentatives et stratégies pour empêcher le travail. Ils souhaitent la dissolution du Conseil municipal alors que les 11 autres élus participent régulièrement aux sessions. M. le maire, nous ne doutons pas de votre courage et de l’humilité avec laquelle vous impulsez le développement à Douna. Déjà, à votre compteur, on note la réalisation du CEG du village de Niofila, l’équipement de son CSPS en matériel et la construction d’une aire d’abattage. Pour tout ceci, nous restons mobilisés derrière vous et le Conseil municipal pour la réussite de vote mandat », a-t-il lancé sous des ovations nourries. Réagissant aux propos du porte-parole des marcheurs, le maire a d’abord fait savoir que la mobilisation de ce jour le réconforte, lui et les autres membres du conseil municipal. A l’entendre, la raison avancée par les 9 démissionnaires pour justifier leur décision, est qu’ils ont demandé la mise en place d’un bureau consensuel et que le MPP a refusé. Cela est faux, dira Hamidou Son qui révèle que c’est plutôt les élus du CDP qui avaient mis en place un bureau dans lequel n’existait aucun élu du MPP. Pourtant, fait-il savoir, ce parti totalise 10 conseillers à lui seul. « Ayant constaté que leur stratégie a échoué, ils sont venus pour nous divertir le jour du vote. Malheureusement pour eux, ils sont tombés dans leur propre turpitude. C’est d’ailleurs pourquoi après cette première session de mise en place du bureau, nous avons tenu 3 autres et ils ne sont jamais venus ». S’adressant à ses soutiens, le maire atteste qu’il a déjà rendu compte à la tutelle et qu’il attend la suite qui sera donnée à cette démission collective qui implique même les suppléants. Selon lui, ce renoncement des 9 conseillers est une fuite en avant, car, dira-t-il, « Il faut savoir qu’avant l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, il y avait déjà une grogne dans la commune. Les populations n’étaient pas du tout satisfaites de la gestion de l’exécutif d’alors dont les premiers responsables se retrouvent parmi les démissionnaires ». Et d’attirer l’attention de l’assemblée en disant qu’à l’exception des pancartes de soutien à l’actuel Conseil municipal, l’ensemble des autres messages s’adressent aux leaders du CDP. Avant de clore ses propos, Hamidou Son a rassuré les marcheurs en ces termes : « C’est en toute humilité que je dis que nous attendons la suite qui sera donnée par la tutelle, car je sais que l’article 238 du code général des collectivités  territoriales dit que le quorum pour un conseil municipal est de 20 membres, mais ce n’est pas le cas ici à Douna qui en a 11. Nous pouvons donc poursuivre le travail puisqu’avec leur démission, le nouveau quorum du conseil municipal de Douna devient 6 ». A sa suite, les sages et les deux adjoints du maire ont été invités à prendre la parole. Le premier adjoint au maire, Siaka Son, par ailleurs unique conseiller de la commune issu de la NAFA, se dit déçu de l’attitude des élus du CDP et de l’UPC. « Je ne m’explique pas leur démission. Que l’ancien parti au pouvoir du Burkina Faso, se comporte de la sorte au lieu d’œuvrer à l’enracinement de la démocratie à la base, il faut avouer que c’est tristement décourageant. Ils savent pourtant que seul le verdict des urnes compte. Démissionner, c’est méconnaître le rôle du conseiller et manquer de respect à la population qui les a élus. C’est pourquoi je demande à cette même population de préserver la cohésion qui a toujours existé à Douna », a-t-il clamé. Et pour montrer aux yeux de la population et particulièrement aux marcheurs, que le MPP n’a pas voulu dès le départ mettre les élus du CDP et de l’UPC à l’écart, le deuxième adjoint, Dounfalmé Son, a expliqué lorsqu’il a pris la parole, que des démarches ont été entreprises bien avant la mise en place du bureau du Conseil municipal, dans l’unique option d’impliquer tous les partis politiques présents à Douna, dans la gestion de la commune. « J’ai personnellement été mandaté dès le soir des résultats du scrutin municipal, pour entrer en contact avec les élus des autres partis. Cela, dans le but de voir comment tous pouvaient être représentés dans l’exécutif du Conseil municipal. Malheureusement, les élus du CDP et de l’UPC voulaient tout pour eux seulement. A l’UPC par exemple, avec 3 élus, ils exigeaient le poste de premier adjoint au maire, une présidence de commission et un poste de conseiller régional. Nous leur avons dit que c’était trop, mais ils n’ont pas voulu comprendre », a lancé Dounfalmé Son. De la mairie où ils ont remis leur lettre de soutien, les marcheurs se sont rendus au domicile du chef du village pour rassurer celui-ci que leur marche s’est déroulée sans couac. Ils lui ont surtout dit que Douna est unique et indivisible et qu’ils sont prêts à barrer la route à toute personne dont les actions mettront la cohésion de la commune en péril.

De leur côté,  les responsables locaux du CDP et de l’UPC ont observé le déroulement de la marche à distance. Retranchés dans un maquis de la place d’où ils pouvaient voir les marcheurs, ils ont déclarés que cette marche est un non-sens. « Nous disons simplement que nous ne voulons pas être comptables de la gestion de l’actuelle équipe municipale. Nous nous retirons donc pour laisser  le MPP gérer la commune comme il l’entend, et nous prenons rendez-vous en 2020 avec la population », ont repris en choeur Daouda Kara et André Kara, respectivement SG du CDP et de l’UPC.

 

Mamoudou TRAORE

 

 


Comments
  • C’est vraiment déplorable de voir le développement de mon beau village en branle. Puisse le Seigneur mettre sa main sur cette partie du Burkina

    21 avril 2017

Leave A Comment