CONCOURS DIRECTS DE LA FONCTION PUBLIQUE : Plus de 900 000 candidats pour 11 096 postes à pouvoir
L’administration des épreuves des concours directs de la Fonction publique session 2017, a débuté le 7 août 2017 sur toute l’étendue du territoire. Le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Clément Pengdwendé Sawadogo, a donné le top de départ à Ouagadougou, au Lycée Nelson Mandela.
Le marché de l’emploi de la Fonction publique est ouvert dans les 13 régions du Burkina Faso. Les épreuves permettant d’accéder directement à la Fonction publique tant convoitée, ont été lancées le 7 août dernier par le ministre de tutelle, Clément Pengdwendé Sawadogo à Ouagadougou qui abrite 384 052 candidats. Et ce sont les candidats de la salle 2, certains plus stressés que d’autres, composant pour le concours direct des conseillers en gestion des ressources humaines, qui ont eu le privilège d’accueillir le ministre pour la découverte des sujets. C’est à 7h 40mn, heure locale, que le ministre en charge de la Fonction publique a ouvert l’enveloppe contenant les sujets ; « C’est top lancé. Bonne chance à tous », a-t-il dit. Relativement à la session 2017, le ministre Clément Pengdwendé Sawadogo a confié que « c’est une grande opération qui concerne 905 166 candidats. Et les concours de la Fonction publique sont déconcentrés dans les 13 régions aussi bien pour le dépôt des candidatures que pour l’administration des épreuves ». Le ministre a tenu à préciser que dans toutes les régions, tout le monde compose au même moment. Et « ceux qui composent pour cette session, se disputent 11 096 postes. Mais ce n’est pas l’ensemble des postes à pourvoir dans l’année, puisqu’après, il y a les concours directs des mesures nouvelles spécifiques qui concernent un certain nombre de ministères. Ces effectifs vont venir compléter le nombre de postes à pourvoir et les chiffres vont s’élever à 20 000 postes qui seront pourvus au titre de la Fonction publique », a-t-il affirmé sans omettre de dire « qu’il y a aussi d’autres concours qui ne sont pas organisés dans la Fonction publique, mais qui s’ajoutent aux offres de postes de la Fonction publique. Par exemple, la Police est en train de recruter plus de 2 000 policiers. Cela fera un effort national de recrutement de nouveaux agents dans plus de 20 000 postes ». Toute chose qui, selon le ministre Clément Pengdwendé Sawadogo, « traduit l’effort extraordinaire que l’Etat burkinabè fait pour amoindrir les angoisses de la jeunesse scolarisée, en particulier, qui a beaucoup de difficultés pour se trouver un emploi ». Comme l’a souligné le ministre, pour la plupart des concours, les épreuves se composent d’un test de niveau et de QCM (Question à choix multiples). « Il y a beaucoup de polémiques autour de cette méthodologie », dit-il.
Mais le ministre a déclaré que « la méthodologie est toujours d’actualité et est difficile à remplacer parce qu’elle offre beaucoup de facilités dans la correction ». Malgré tout, « des débats se posent sur le contenu. Nous avons donc travaillé avec ceux qui composent les sujets pour que lesdits sujets collent davantage à la réalité burkinabè. C’est de cette manière que l’on peut résorber le gap qui est relevé dans cette méthodologie », a-t-il signifié, sans pour autant omettre d’informer que c’est la même méthode qui est utilisée aux Etats-Unis, « mais il n’est jamais établi que dans ce pays, les cadres ou les agents sont de moindre qualité par rapport aux autres ». Après tout, le ministre a relevé que tout dépend du contenu qu’on y met : « S’il est galvaudé, léger, il y aura plus de chanceux qui réussiront que de gens qui ont une maîtrise de connaissance. Donc, il faut faire en sorte que de par le contenu, il y ait plus de maîtrise de connaissance que la chance parce que par la chance, nous risquons d’avoir toutes sortes de personnes dont bon nombre n’ont pas un bon niveau ».
« Les résultats prévus pour septembre prochain »
Côté innovation, le ministre a fait remarquer qu’il n’y a « pas de touche particulière » cette année, d’autant plus que « tout se déroule comme nous l’avons assis depuis l’année dernière. C’est-à-dire avec un nouveau dispositif anti-fraude qui a bien marché l’année dernière et nous espérons que le dispositif va donner les mêmes résultats avec certification complète de la fiabilité ». Mais le ministre a tenu à mentionner qu’« un certain nombre de concours a été ouvert pour les personnes vivant avec un handicap. L’administration des épreuves se fera après la phase massive ».
Concernant les résultats, le ministre a confié que les 905 166 candidats pourront être situés « autour du 10 septembre prochain».
L’administration des épreuves des concours dure au maximum 1 heure. Pendant ce temps, dans la cour, la présence de certaines personnes portant des bébés, soit au dos, soit dans les bras, ne passe pas inaperçue. Et parmi ces personnes, il y a des hommes comme Emmanuel Sérémé. Pour lui, garder son enfant pendant que sa femme compose est sa façon à lui « de soutenir madame ». Selon ses propos, « cela ne coûte rien et dans la famille, il faut se soutenir. Cela ne sert à rien de jouer « au bon moaga » en laissant la bonne dame se débrouiller toute seule avec le petit ; ce n’est pas intéressant (clin d’œil d’un samo envers les mossi) ». Grand-mère Sidibé était aussi chargée de bercer un bébé à peine âgé d’un mois : « Je suis venue garder l’enfant de ma fille afin qu’elle puisse composer. Elle a fini les études il y a longtemps et elle cherche du travail. C’est ma manière de la soutenir ».
Le premier jour, après une quarantaine de minutes des candidats avaient déjà fini et Soumaïla Ouédraogo qui a composé au Lycée Nelson Mandela pour le concours de recrutement de Conseillers en gestion des ressources humaines en faisait partie. « Dans l’ensemble, ça va un peu. Mais comme c’est un concours, on ne peut pas trop se prononcer. Mais il y avait des questions de géographie qui étaient un peu bizarres », laisse-t-il sortir timidement. Tout compte fait, il « garde espoir pour les 7 autres concours pour lesquels il a postulé», contrairement à Rosalie Ilboudo qui a composé au Lycée Philippe Zinda Kaboré pour le recrutement des agents techniques d’élevage. Elle nous confie ceci : « Ce n’était pas mon concours de choix ; donc j’ai coché comme je peux. Mon concours de choix, c’est l’ENAREF, parmi les quatre autres concours pour lesquels je dois composer ». Quant à Mamoudou Kaboré, c’est avec sérénité et une confiance absolue en lui qu’il nous dit tout de go : « c’était propre. Et je pense, à plus de 90%, que je serai admis au concours d’agents techniques d’élevage ». La sérénité n’était pas totalement au rendez-vous, du côté des gérants de kiosques. « Le marché, ça va un peu. Il y a des jours où ça marche et des jours où ça ne va pas », déclare Binta Badini qui propose des sandwichs et de la boisson aux candidats qui composent au Zinda. En tout cas, elle espère faire de bonnes affaires d’ici le 20 août prochain, dernier jour de composition des concours directs de la Fonction publique. « De bonnes affaires », les gérants de parking en feront aussi, si l’on en croit les dires de Piébié Bassolé, gérant de parking au lycée Nelson, qui dit récolter plus de 7 000 F CFA par jour.
Françoise DEMBELE