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CONFIRMATION DE LA PEINE DE 12 MOIS DE PRISON INFLIGEE A JEAN-PIERRE BEMBA PAR LA CPI


Une décision qui conforte Kabila

Attendu avec beaucoup de suspens, le verdict en appel de la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaire de subornation de témoins contre Jean-Pierre Bemba, n’aura pas un grand effet sur le cours des événements en République démocratique du Congo. En effet, la Cour a confirmé hier, 17 septembre 2018, la peine de 12 mois de prison infligée en première instance à l’ex-chef de guerre congolais en lui réimposant une amende de 300 000 euros. Mais, étant donné que l’homme avait déjà passé plusieurs années en détention, la Cour considère que la peine d’emprisonnement a été purgée. Autrement dit, Jean Pierre Bemba qui jouit actuellement d’une liberté provisoire, ne retournera pas en prison. Mais en dépit de cette décision, l’on peut être certain d’une chose, le pouvoir de Kabila qui s’était précipité pour invalider sa candidature en se basant sur sa condamnation en première instance, ne reviendra pas sur sa décision. L’on peut même dire que cette confirmation de la peine de Bemba conforte Kabila qui menaçait de se retirer du traité de Rome si la CPI venait à acquitter Mobutu miniature, entendez par là Jean-Pierre Bemba. C’est donc peu de dire que le locataire du palais de marbre a désormais un solide alibi pour empêcher définitivement l’un de ses plus farouches adversaires de prendre part à la présidentielle de décembre prochain. Et l’on a l’impression que Bemba a vite compris les choses, puisqu’il s’est résolu à s’effacer au profit d’un candidat unique de l’opposition et d’œuvrer à lui garantir la victoire. La balle est donc désormais dans le camp de l’opposition. En tout cas, si elle tient à faire mordre la poussière au dauphin de Kabila, elle se doit de trouver un candidat unique pour la bataille du 23 décembre. Mais y parviendra-t-elle ? Rien n’est moins sûr. Par contre, ce qui semble certain, c’est que la confirmation de la peine de Bemba sonne comme un coup de pouce à la galaxie Kabila qui était à la manœuvre pour empêcher le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) d’aller à la conquête du fauteuil présidentiel. Etant donné que le verdict de la CPI va dans le sens souhaité par Kabila, va-t-il continuer à menacer de se retirer du traité de Rome? On attend de voir. Du reste, c’est tout de même curieux que le régime congolais qui a applaudi des deux mains l’arrestation et l’inculpation de Jean-Pierre Bemba en son temps, et qui a aussi contribué à la poursuite par la CPI, de Germain Katanga et Thomas Lubanga, pour ne citer que ces deux, se retrouve aujourd’hui à remettre en cause la crédibilité de cette Cour.

Joseph Kabila peut se frotter les mains

Mais on le sait, si Jean Pierre Bemba avait été acquitté, cela aurait relancé le débat sur sa candidature à la prochaine présidentielle. S’il réussissait à se mettre dans les starting-blocks pour la course à la présidentielle, il aurait été le super favori. A présent, le président Kabila est train de faire feu de tout bois pour transmettre le pouvoir à son dauphin, Emmanuel Ramazani Shadary. Maintenant que tout porte à croire que les poids lourds comme Bemba et Moïse Katumbi ont été définitivement mis hors course à la présidentielle de décembre prochain, Joseph Kabila peut donc se frotter les mains avec l’assurance d’avoir ouvert un boulevard à son dauphin.

« Le Pays »


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