HomeA la uneCONGRES DU SOUFISME EN ALGERIE CONTRE LE RADICALISME RELIGIEUX : Que peuvent faire les ulémas ?  

CONGRES DU SOUFISME EN ALGERIE CONTRE LE RADICALISME RELIGIEUX : Que peuvent faire les ulémas ?  


 

Face à la montée du djihadisme sur fond de haine religieuse, les initiatives pour un monde de paix se multiplient. En effet, en plus des mesures prises par les différents Etats pour endiguer le phénomène, les religieux ne restent pas les bras croisés. C’est le cas de ce congrès international soufi qui s’est ouvert, le 18 mai dernier, en Algérie. Mostaganem, c’est à cette ville de la côte Nord-Ouest du pays, que sont réunis en conclave des ulémas et autres érudits de l’islam issus de 50 pays du monde entier. L’objectif de cette rencontre, première du genre, est de créer une instance mondiale du soufisme pour lutter contre le salafisme. Une initiative louable, s’il en est, qui tombe à pic, ce d’autant plus que le monde, depuis les attentats du 11 septembre 2001, fait face à une avalanche d’actes terroristes qui ont fini par dérégler le mode de vie des communautés. Les soufis ont donc vu juste en décidant de s’investir à fond dans ce combat que mène la planète dans son ensemble contre l’intolérance. Car, on ne le sait que trop bien, seule l’acceptation de l’autre dans sa différence peut permettre l’avènement d’un monde de paix et de tolérance, où la voix du muezzin ne dérangera plus le sommeil de l’athée, du paganiste, du boudhiste ou du chrétien. Un monde où le musulman respectera aussi l’autre dans sa différence, se tiendra à ses côtés en toutes circonstances. C’est ce combat qu’entendent mener les soufistes. Et ce combat doit être celui de tous les musulmans qui, chaque jour qui passe, voient leur religion traînée dans la boue par une horde d’obscurantistes et d’extrémistes primaires de tous poils, qui se font malheureusement passer pour la crème de l’islam.

Tant qu’il sera permis à chaque sophiste de faire sa propre lecture du Coran, l’intégrisme aura de beaux jours devant lui

Boko Haram,  Etat islamique, Shebabs, AQMI, Ansar Dine, Al Mourabitoune, les Signataires par le sang,… et on en oublie. Autant de dénominations aussi absurdes qu’insensées de groupes djihadistes qui sont en passe de faire de la planète un enfer sur terre. Faut-il donc laisser le champ libre à ces ingénieurs du mal ? Assurément, non. Et c’est ce qu’ont compris les soufistes qui, par ce congrès mondial contre le radicalisme religieux, montrent la voie à suivre. Du reste, n’est-il pas enfin temps de hiérarchiser l’islam, à l’instar de la religion catholique, avec à la clé, la possibilité d’excommunier tout fidèle qui s’écarte des principes de la religion ? Cela peut paraître difficile, mais ce n’est pas impossible. Car, tant qu’il sera permis à chaque sophiste de faire sa propre lecture du Coran, l’intégrisme aura de beaux jours devant lui,  d’où la nécessité de coordonner et de contrôler les discours dans certains lieux de culte. Cela dit, le congrès international soufi qui referme ses portes aujourd’hui même, 20 mai, à Mostaganem, gagnerait en notoriété, s’il prenait l’engagement d’emboîter le pas au royaume chérifien, en procédant à la formation des imams dans de nombreux pays africains. Cela, on le sait, nécessitera des moyens colossaux, mais au regard de l’urgence du moment, il y a fort à parier que les grandes puissances n’hésiteront pas à cracher au bassinet pour soutenir de telles initiatives. Car, il y va de l’intérêt de tous.

Boundi OUOBA


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