HomeA la uneCONSEIL NATIONAL DE LA JEUNESSE : Des jeunes remontés contre le ministre Smaïla Ouédraogo

CONSEIL NATIONAL DE LA JEUNESSE : Des jeunes remontés contre le ministre Smaïla Ouédraogo


Le Conseil national de la jeunesse (CNJ) a  animé le 15 janvier 2019, à Ouagadougou, une conférence de presse au cours de laquelle il a dénoncé le « comportement déviant » du ministre en charge de la jeunesse, Dr Smaïla Ouédraogo,  et invité la jeunesse dans son ensemble,  à se tenir prête pour répondre à un mot d’ordre de sit-in dans les jours à venir.

 

La « crise » constatée depuis un certain temps entre le CNJ et le ministre en charge de la jeunesse, Dr Smaïla Ouédraogo, a atteint sa vitesse de croisière à telle enseigne que le premier a décidé de durcir le ton et de mener des actions pour « dénoncer le comportement déviant » du second. Selon le président du CNJ, Moumouni Dialla, malgré les nombreuses médiations de personnalités, les négociations  auprès de leur ministre de tutelle pour un « règlement pacifique de la crise », celui-ci  « n’a pas fléchi ». « Nous sommes à bout de souffle. Lorsque tu négocies,  tu envoies des gens et que tu es fatigué, tu ne peux qu’envisager d’autres voies et c’est ce que nous sommes en train de faire. Notre souhait, c’est la résolution du problème. Dans un premier temps, notre philosophie était qu’étant donné  que Dr Smaïla Ouédraogo est une autorité, un grand frère, il fallait  éviter au maximum de faire un bras de fer avec les autorités ou avec un grand frère. C’est ce qui nous a poussés à demander un certain nombre de médiations et de négociations parce que même si nous avions raison, nous ne devrions pas brandir cela parce que c’est une autorité. Nous avons  travaillé à résoudre le problème au lieu de chercher celui qui a raison. Mais nous avons compris que le ministre n’est pas dans cette dynamique… Il  n’a pas fléchi par rapport à sa position », a déploré Moumouni Dialla. Pour lui, au regard de cette situation, la jeunesse prendra ses responsabilités. A ce titre, il a appelé les associations membres du CNJ, les leaders des mouvements et associations, bref toute la jeunesse burkinabè à se tenir prête « pour répondre au mot d’ordre de sit-in dans les prochains jours, dans les 13 directions régionales afin de dénoncer le comportement déviant et dire non à Smaïla Ouédraogo et à son plan machiavélique ».

 

Le CNJ a son récépissé

 

Pour les conférenciers, leur  ministre de tutelle « est sorti hors de sa mission, abuse de son pouvoir pour plomber l’avenir de la jeunesse ». Ils l’accusent de tout mettre en œuvre pour « nuire à la jeunesse et saper les actions de développement du pays ». « Quand les partenaires arrivent et demandent à rencontrer le Conseil national de la jeunesse au ministère de la jeunesse, le ministre dit souvent qu’il n’y a pas de conseil. Il ne permet pas au partenaire de collaborer avec le CNJ. Toutes nos invitations nationales et internationales qui passent par le ministère sont également bloquées. Soit il envoie un jeune acquis à sa cause ou il refuse carrément de faire représenter le Burkina », a affirmé le président du CNJ qui a cité certaines rencontres sous-régionales ou internationales  auxquelles la jeunesse burkinabè n’était pas représentée ou a été représentée par « un cadre du ministère d’un âge très avancé », notamment aux  états généraux de la jeunesse de Côte d’Ivoire tenus du 9 au 11 janvier 2019. Sans oublier, a-t-il dit, le blocage total de la subvention de fonctionnement du CNJ. Mais pour Moumouni Dialla et ses camarades, ces actions qui visent à hypothéquer l’avenir de la jeunesse ne passeront guère car la jeunesse n’entend pas se laisser faire et ce,  par quiconque, pas « même un ministre aussi puissant soit-il ». « A l’heure où nous vous parlons, nous sommes frustrés du fait que de façon flagrante, abusive, on bloque l’épanouissement d’une association neutre, qui est régie par la loi. Si aujourd’hui, tout est mis en œuvre pour que l’association ne puisse pas avancer, celle-ci mettra tout en œuvre pour pouvoir avancer. Nous restons sur notre position qui est de défendre  l’intérêt de la jeunesse », a martelé M. Dialla pour qui les formes d’actions seront précisées en fonction du terrain et de l’objectif à atteindre. « Ici, il s’agit d’aller revendiquer un droit et le moyen qui va nous permettre d’atteindre notre droit, nous allons le mener. Ça peut être des sit-in, des marches… », a-t-il fait savoir.Cette conférence de presse a été l’occasion pour le président de présenter le récépissé du CNJ obtenu le 9 novembre 2018.Sur la situation sécuritaire devenue de plus en plus préoccupante, les conférenciers ont invité le gouvernement à redoubler d’efforts en  dotant les Forces de défense et de sécurité de moyens conséquents.

 

Colette DRABO

 

 

 


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