HomeA la uneCONSENSUS      AUTOUR DU CHOIX DU NOUVEAU PRESIDENT DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE  

CONSENSUS      AUTOUR DU CHOIX DU NOUVEAU PRESIDENT DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE  


Depuis 2018, la communauté musulmane était dans une dangereuse zone de turbulences au point qu’on  a craint un crash. Pendant cette longue période, en effet, la Oummah a été profondément divisée. D’un côté, il y avait ceux qui ne juraient que par le président en exercice de la Communauté musulmane, El Hadj Abdoul Rasmané Sana. Et de l’autre, ceux qui ne reconnaissaient que l’autorité du président intérimaire, issu du congrès de Bobo-Dioulasso. La tension entre les deux camps a dégénéré par moments en des affrontements physiques. La grande Mosquée, qui est par définition un haut lieu de spiritualité et de paix, a été malheureusement ainsi transformée parfois, en un endroit de pugilat et d’injures publiques. Bref, la paix sociale en avait pris un coup. Résultat, beaucoup de démarches ont été entreprises par des femmes et des hommes de paix pour que la Oummah retrouve la paix et l’unité. L’on peut dire que c’est chose faite depuis le samedi 23 octobre dernier. Ce jour-là, en effet, la Communauté musulmane a tenu son 13e congrès ordinaire à la salle de conférences de Ouaga 2000, autour du thème suivant : « Quelles réformes pour une communauté musulmane rénovée, unie, réconciliée, actrice de paix et de cohésion sociale ? ». Ce congrès, qui a vu la participation effective des deux camps qui se regardaient en chiens de faïence, a accouché du choix d’El Hadj Moussa Koanda pour diriger désormais la communauté musulmane. La cerise sur le gâteau a été que son choix s’est fait à l’unanimité. Pour une belle surprise, c’en était une. Car, rien que ce jeudi 21 octobre, le chef de file d’un des camps en conflit, menaçait de ne pas répondre présent au congrès unitaire du 23 octobre dernier.

 

On peut saluer l’ensemble des membres des deux bureaux qui étaient en conflit

 

Cela avait suscité des frayeurs au sein des fidèles. Il a fallu la dextérité, le sens de la négociation et du compromis de personnalités volontaires pour que tout rentre finalement dans l’ordre. Et c’est le lieu de les remercier et de leur rendre hommage. Car, par là, elles ont contribué à éteindre un incendie qui aurait pu embraser, au-delà de la communauté musulmane, la communauté nationale. Et par ces temps où les terroristes cherchent à anéantir le pays, une guéguerre au sein de la communauté musulmane, pourait provoquer des fissures dans lesquelles les forces du mal n’hésiteront pas à s’introduire pour faciliter leurs basses besognes. A ce que l’on dit, l’un des outils utilisés par le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, médiateur de la crise, a été la parenté à plaisanterie. Les Burkinabè de toutes les confessions religieuses doivent s’en inspirer au cas où leurs confessions religieuses respectives viendraient à être exposées à des crises. De façon générale, la réconciliation qui vient d’être opérée au sein de la communauté musulmane, est un pas vers la réconciliation nationale. Mais cela suppose que les uns et les autres qui ont fumé publiquement le calumet de la paix, ont été sincères. En tout cas, Alassane Bala Sakandé leur a craché, droit dans les yeux, ses vérités. Et l’assistance semblait d’accord avec lui. La vérité, dit l’adage, « rougit les yeux mais ne les crève pas ». Outre les personnalités qui ont travaillé dans la discrétion à l’apaisement au sein de la communauté, l’on peut saluer l’ensemble des membres des deux bureaux qui étaient en conflit. Par leur renoncement, leur grandeur d’esprit, ils sont parvenus à sauver une situation dont le dénouement positif n’était pas gagné d’avance, eu égard aux enjeux qu’elle impliquait. C’est pourquoi il faut souhaiter que l’esprit de consensus qui a prévalu lors de ce 13e congrès, soit perpétué. Ce défi, le nouveau président doit absolument le relever. Le premier test dans ce sens va consister à faire un bon casting des membres de son équipe. En tout cas, le congrès l’a mandaté à faire en sorte que les membres du bureau exécutif qui vont l’accompagner dans sa mission, soient désignés sur la base « d’une large consultation et de façon inclusive ». Il reste à souhaiter qu’Allah Le Tout- Puissant lui donne la sagesse qu’il faut pour que plus jamais la communauté musulmane ne s’offre en spectacle au Burkina et au monde, comme elle l’a fait ces trois dernières années.

 

Sidzabda


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