HomeA la uneCONSTRUCTION DE L’AMBASSADE D’ARABIE SAOUDITE AU BURKINA : Des travailleurs dénoncent « des licenciements abusifs »

CONSTRUCTION DE L’AMBASSADE D’ARABIE SAOUDITE AU BURKINA : Des travailleurs dénoncent « des licenciements abusifs »


 

Des travailleurs licenciés du chantier de construction de l’ambassade d’Arabie Saoudite au Burkina se sont réunis le 19 janvier 2015, à la Bourse du travail à Ouagadougou, pour manifester leur mécontentement. Ces derniers ont estimé qu’ils ont été victimes de licenciements abusifs de la part des tâcherons qui les avaient employés sur le chantier.
« Des licenciements abusifs » ; c’est ce que des employés du chantier de construction de l’ambassade d’Arabie Saoudite au Burkina ont reproché à leurs employeurs lors de la rencontre qu’ils ont eue le 19 janvier dernier à la Bourse du travail. Pour eux, c’est après avoir réclamé auprès des tâcherons qui les avaient employés sur le chantier de meilleures conditions de vie et de travail, qu’ils ont été licenciés sans autre forme de procès. « Nous étions en train de réclamer de meilleures conditions de travail pour tout le monde sur le chantier et pour cela, nous avons observé un arrêt de travail. Nous avons rencontré les tâcherons qui sous-traitent avec l’entreprise mère Alqasabi, une entreprise saoudienne. Nous avons aussi eu des discussions avec l’avocat de l’entreprise Alqasabi», a expliqué Mahama Bidiga, représentant des employés du chantier. A en croire ce dernier, suite à cet entretien, un compromis avait été trouvé et le procès-verbal qui a été établi stipulait qu’à partir du 1er février, un certain nombre de points allaient être réglés. « Au lieu de cela, c’est une décision de licenciement qui nous est parvenue. 54 travailleurs sur les 93 qui avaient observé l’arrêt de travail ont été licenciés le 15 janvier dernier », a indiqué le représentant des travailleurs. Pour Mahama Bidiga, cette forme de licenciement n’est ni plus ni moins qu’un licenciement abusif, car l’employé a invoqué l’article 69 du code du travail qui stipule que le contrat à durée indéterminé peut cesser en cas de faute lourde, sous l’appréciation de la juridiction compétente. Mes collègues et moi, a-t-il poursuivi, n’avons commis aucune faute professionnelle si ce n’est de réclamer de meilleures conditions de travail sur le chantier. En outre, les travailleurs ont estimé que les tâcherons n’appliquent pas le code du travail, vu qu’ils n’ont pas été employés sous un quelconque contrat. « Aucun contrat n’a été signé pour nous dire que nous sommes liés à l’entreprise pour telle ou telle durée », a relevé Mahama Bidiga. Et de poursuivre que dans leurs revendications, il était question de les rétablir dans leurs droits, à savoir, un contrat de travail, la déclaration à la Caisse nationale de sécurité sociale, la sécurité sur le chantier, etc. Pour Olivier Guy Ouédraogo, secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB), ce type de licenciement est une atteinte aux libertés syndicales, dans la mesure où ce sont les travailleurs qui protestaient qui ont été licenciés. « Il y a aussi un non-respect manifeste de la législation du travail. Maintenant, nous irons à l’Inspection du travail pour montrer que c’est un licenciement abusif qui ne trouve sa seule source que dans le fait que ces travailleurs sont syndiqués », a-t-il conclu.

Adama SIGUE


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