CONSTRUCTION DE LYCEES SCIENTIFIQUES AU BURKINA
Le gouvernement a vu juste
Il y a quelque chose qui a retenu mon attention ces derniers jours. Il s’agit de la volonté affichée par le gouvernement d’ériger un lycée scientifique dans tous les 13 chefs-lieux de régions que compte le pays. Déjà, à Bobo-Dioulasso dans les Hauts-Bassins et Ouagadougou dans la région du Centre, les travaux de construction desdits établissements ont été lancés. Toute chose qui traduit la volonté du gouvernement de joindre l’acte à la parole. C’est tout à son honneur. Car, comme on le sait, l’accent, pendant des années et des années, a été mis sur l’enseignement général si fait que vous verrez des licenciés, maîtrisards et doctorants qui ne savent même pas placer une puce dans leur téléphone portable. Cela pour dire qu’ils ne savent rien faire de leurs propres mains. Et là, je sais de quoi je parle. Je peux vous citer des exemples. Mais comme d’habitude, je préfère que les intéressés se reconnaissent dans mon propos. Ces gens-là aiment pourtant les débats où ils sont capables de théoriser à longueur de journée. Or, ils oublient que notre monde à évolué. On s’en fout des théories ou de la philosophie. On veut le concret. C’est pourquoi je tire mon chapeau au gouvernement qui a pris toute la mesure du péril. Les filières scientifiques n’étaient pas valorisées dans notre pays ; ce qui explique que, de plus en plus, on assiste à un manque criard d’enseignants en mathématiques, SVT ou physique chimie. Moi qui vous parle, j’en sais quelque chose. Car j’ai fait tout mon cursus scolaire sans professeur de SVT. Avais-je d’autre choix que de m’intéresser à la littérature rien qu’à la littérature ? Assurément non ! Voyez-vous ? Ce n’est pas simple. Le gouvernement a vu juste. Notre pays a besoin d’ingénieurs capables de trouver des solutions innovantes afin de booster son développement. Et la réalisation de ces lycées scientifiques en cours permettra d’atteindre cet objectif.
Le tout n’est pas de construire des lycées scientifiques
Je rêve déjà du jour où j’entendrai dire que des chercheurs burkinabè ont trouvé un système qui permet de fabriquer du carburant avec du maïs, par exemple, comme c’est le cas aux Etats-Unis. J’avoue que je pleurerai de joie. Mais je précise là que je veux des chercheurs qui trouvent et non pas des chercheurs qui se promènent avec de gros sacs et qui passent toute leur carrière à chercher sans rien trouver. Ce genre de chercheurs-là, je n’en veux plus. Cela dit, je voudrais dire un mot au gouvernement. Le tout n’est pas de construire des lycées scientifiques. Il faut non seulement les équiper en termes de matériel de recherche mais aussi faire en sorte qu’il y ait des enseignants qualifiés. Je le dis parce que je sais qu’il y a des lycées professionnels publics qui vivotent, tant ils manquent de tout. Il n’y a ni laboratoire ni le nombre d’enseignants requis. Ceux qui doutent de mes propos pourront venir me voir, et je leur en donnerai des exemples. Moi, je ne parle pas dans le vide. J’ai toujours la preuve de ce que je dis. Cela dit, j’attends le gouvernement au tournant. Lorsqu’on aura fini de construire les différents lycées scientifiques, je me ferai le plaisir d’aller à la rencontre des élèves et de leurs enseignants pour connaître leurs préoccupations.
« Le Fou »