CONSTRUCTION DU MEMORIAL THOMAS SANKARA : 2 octobre, début de la collecte des fonds
Les membres du Comité international Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) ont animé une conférence de presse, le 28 septembre dernier, à Ouagadougou. Objectif : faire le point des préparatifs des activités du lancement officiel de la campagne de mobilisation des ressources pour la construction d’un mémorial en l’honneur du père de la Révolution burkinabè ainsi que la commémoration du trentième anniversaire de l’assassinat de celui-ci. Les conférenciers ont appelé tous ceux qui ont porté Sankara et son œuvre dans leur cœur à contribuer à la réalisation du gigantesque projet, pour honorer la mémoire de l’Homme du 4 Août 1983.
Le 2 octobre 2017, au Stade municipal de Ouagadougou, sera officiellement lancée la campagne de mobilisation des ressources pour la construction du mémorial Thomas Sankara, selon les membres du Comité international dudit mémorial. Cette date historique, à laquelle Thomas Sankara a prononcé le discours d’orientation politique de la révolution en 1983. L’évènement sera placé sous le très haut patronage du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui fera le déplacement du stade, selon les conférenciers. La campagne de mobilisation des fonds en faveur de la construction du Mémorial Thomas Sankara vise à promouvoir l’initiative individuelle de se sacrifier pour honorer la mémoire de l’Homme du 4 août 1983. « Rendre le citoyen promoteur et bailleur de fonds de toute initiative tendant à promouvoir le développement », selon un des conférenciers qui a ainsi cité Thomas Sankara. Le CIM-TS, s’inspirant de l’initiative du Président Sankara qui a lancé le programme « Effort populaire d’investissement » à l’époque, veut amener le peuple burkinabè, les amis du Burkina et les citoyens du monde entier à se mobiliser franchement pour le succès de l’évènement, en l’occurrence la réalisation effective du mémorial Thomas Sankara, selon les mots du Secrétaire général adjoint du CIM-TS, Touwendenda Zongo. La souscription populaire est déjà en marche à cet effet, et à ce jour, outre la contribution de Burkinabè, 700 000 F CFA sont reçus par exemple de Nigériens, et les contributions continuent d’être reçues. Une écolière à Ouagadougou a tenu à donner sa part de contribution symbolique de 200 F CFA, avant de regagner son école à l’internat, le 1er octobre prochain, se passant ainsi de son goûter de 2 matinées, selon les membres du CIM-TS. Un geste qui montre, à leur avis, que la question du mémorial Thomas Sankara est une question de conviction et de volonté. Des outils comme le transfert d’argent, mobile money, les transferts bancaires ou le crowdfunding sont développés pour la collecte de fonds. Ainsi, il y a pour les transferts Mobicash, le 60 52 17 18, pour les transferts Orange Money le 76 72 14 18 ou 76 71 94 24 et le transfert bancaire sur le compte RIB ECOBANK BF083 0001714174394160107.
En réaction aux propos de François Compaoré qui a dit de Sankara qu’il était plus théorique que pragmatique en politique, les conférenciers ont fait savoir que François Compaoré est très mal placé pour juger la valeur intrinsèque de Thomas Sankara. François fait de la pure affabulation, le Burkina Faso s’est plus développé en 4 ans, développement stoppé par les rectificateurs qui ont, aussitôt après, fait du pays un pays où la corruption, la mal gouvernance, la gabegie et la prévarication ont été érigées en système de gouvernance., selon Touwendenda Zongo. Pour Sam’S K le Jah, Smockey, Blaise et François Compaoré ont été très pragmatiques en politique, en tuant les gens au Burkina.
Sankara a donné au Burkina son identité et son drapeau
« Le père de la révolution burkinabè a donné au pays son nom et son drapeau, il est important que tous honorent sa mémoire », a indiqué l’artiste rappeur Smockey, membre du CIM-TS, qui a signalé au passage qu’un monument érigé en la mémoire de Kwame N’Krumah au Ghana, fait la fierté du peuple ghanéen, tout comme en Corée du Nord. Des mémoriaux qui sont sources d’entrée de devises pour les pays en question, à son avis. « Construisons un grand mémorial pour le grand homme que fut Thomas Sankara », a-t-il souligné. Et d’ajouter que Sankara ne doit pas être mort pour rien, il doit inspirer la jeunesse burkinabè et au-delà, et nous devons honorer sa mémoire ainsi que d’autres héros nationaux comme Norbert Zongo. Concert à l’affiche le soir du 2 octobre au Stade municipal avec des artistes du Burkina, du Mali et de la Côte d’Ivoire, conférence publique avec John Jerry Rawlings à l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo, leçon de cinéma de Haïlé Gerima aux journalistes sont, entre autres, des grands faits en prélude à la commémoration du trentième anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara.
Lonsani SANOGO