CONTRIBUTION DE LA BAD CONTRE EBOLA : Pourvu que les fonds soient bien gérés
Au 16 août 2014, le nombre des victimes de la fièvre hémorragique Ebola s’élevait, en Afrique de l’Ouest, à près de 1 200 victimes, sur les 2 240 cas enregistrés à ce jour.
Alors que les chiffres des décès grimpent de façon vertigineuse, la mobilisation se fait plus grande, face à l’épidémie. Aujourd’hui, l’on peut dire que la prise de conscience est de plus en plus grande, même s’il reste encore beaucoup d’efforts à fournir, en termes de communication, d’information et de sensibilisation.
La BAD démontre que l’Afrique doit apporter sa propre contribution
C’est en cela qu’il faut saluer le geste salutaire de la Banque africaine de développement (BAD) qui a pris la mesure du danger, et a délié le cordon de la bourse pour aider à lutter contre la maladie, dans les pays touchés par le virus comme la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia et le Nigeria. En effet, l’institution dirigée par Donald Kaberuka a accordé une aide de 60 millions de dollars soit environ 30 milliards de FCFA, aux pays frappés de plein fouet par l’épidémie, sous forme d’appui budgétaire devant servir à payer le personnel de santé et équiper les systèmes de surveillance. Quand on sait que ce sont les moyens financiers qui font le plus défaut à nos pays aux économies poussives, on ne peut que saluer le geste de cette institution financière panafricaine qui vient prouver que l’Afrique est capable, quand elle le veut, de répondre présente à certains rendez-vous importants de l’histoire qui engagent sa destinée. De plus, il est bien connu l’adage qui dit : « aide-toi, et le ciel t’aidera ».
Par ce geste, la BAD démontre qu’avant d’attendre l’aide de l’extérieur, l’Afrique dont on a souvent dénoncé le manque de solidarité dans la lutte contre Ebola, doit d’abord apporter sa propre contribution dans un combat qui engage son avenir.
Les gouvernants sont appelés à la vigilance maximale
Par ailleurs, il faut saluer la clairvoyance des dirigeants de la BAD qui ont compris que bien plus qu’un problème de santé publique, Ebola est un véritable problème économique qui risque de déstabiliser des économies africaines déjà bien fragiles, si rien n’est fait.
On espère donc que ce geste fera des émules sur le continent voire ailleurs car, à l’étape actuelle, aucun geste n’est insignifiant et aucune contribution n’est inutile. La mobilisation doit se mener à tous les niveaux et tout le monde doit se sentir concerné, à l’image de George Weah, la star libérienne du football, qui s’est aussi engagé dans la sensibilisation.
Il faut surtout espérer que cette manne financière de la BAD soit utilisée à bon escient, et qu’elle ne soit pas utilisée à d’autres fins. Car ce ne serait pas une première en Afrique, que des fonds alloués à des questions de santé publique, atterrissent dans les poches ou les comptes bancaires d’une race de prédateurs sans vergogne, qui ne se gênent pas de construire leur bonheur sur le malheur des autres, à travers des détournements.
Il faut aussi espérer que dans les pays qui sont pour le moment épargnés, les collectes de fonds lancées pour la prévention trouvent aussi du répondant pour aider à contrer la maladie, car c’est aussi un combat qui mérite d’être mené. Aussi les gouvernants sont-ils appelés à la vigilance maximale, eu égard à l’ampleur de la menace. Quant aux populations, elles sont appelées à une collaboration franche, en respectant scrupuleusement les conseils des personnels de santé et les directives préventives des pouvoirs publics. Cela y va de l’intérêt de tous.
Outélé KEITA