HomeOmbre et lumièreCONTROLE DES PRIX DES FOURNITURES SCOLAIRES : Le ministère du Commerce à la traque des commerçants véreux

CONTROLE DES PRIX DES FOURNITURES SCOLAIRES : Le ministère du Commerce à la traque des commerçants véreux


Le lancement officiel des opérations de contrôle des prix « rentrée scolaire » a eu lieu à Ouagadougou en milieu de matinée du 1er octobre 2018 au ministère en charge du commerce. C’est le ministre du Commerce, Harouna Kaboré, qui a procédé audit lancement en présence des acteurs de la direction générale du Contrôle économique et de la répression des fraudes ainsi que des acteurs des médias.

L’opération de contrôle des prix est en cours depuis le 19 septembre dans les 13 régions du Burkina, a confié le ministre Harouna Kaboré pour qui, le « contrôle spécial des fournitures scolaires » vise à « endiguer l’action néfaste de certains commerçants de mauvaise foi qui profitent de cette période de forte demande pour renchérir les prix des articles scolaires et écouler des produits de qualité douteuse ». C’est pour permettre donc aux élèves et étudiants, aux parents notamment, ainsi qu’à l’ensemble des consommateurs de vivre cette rentrée 2018-2019 en toute quiétude, que le ministère a initié ce contrôle spécial des prix, à entendre le ministre. Qui sont concernés par ces contrôles ? A entendre le ministre Kaboré, il s’agit de l’ensemble des acteurs comme les importateurs, les grossistes et les détaillants des fournitures. Mais, les contrôles s’effectuent sur tous les articles scolaires tels les livres, les cahiers, les sacs, les stylos, les crayons, etc. Pour toucher du doigt la réalité sur le marché, le ministre, accompagné d’une délégation de contrôleurs, s’est rendu dans une papeterie dénommée « HUET Servicing Papeterie », non loin du grand marché de Ouagadougou. Une opération de contrôle surprise chez le grossite, Antoine Azard. Le constat, c’est que les factures d’achat ne sont pas disponibles et les prix des articles ne sont pas affichés. Raison pour laquelle le ministre a demandé au grossiste de se conformer à la règlementation en matière de commerce des articles de fournitures scolaires. Après quelques échanges entre le ministre et les agents de la papeterie sur les opérations de vente, suivis de quelques recommandations à leur endroit, la délégation s’est rendue dans une autre boutique où sont exposés des sacs, des fournitures scolaires, des ensembles géométriques. Le responsable, Idrissa Soudré, donne les différents articles ou fournitures en sa possession, avec les différents prix non affichés toutefois.

Des sanctions pécuniaires en fonction de la lourdeur de la fraude

Des cartons d’ardoises, des sacs d’écolier, des cahiers, des livres, des gourdes, des boîtes de craie et des ensembles géométriques sont rangés soigneusement ou exposés à l’attention des clients. Lorsque la délégation de contrôleurs demande à voir les factures, Idrissa Soudré leur confie qu’il n’en a jamais été question lors de ses achats. « On ne nous a jamais remis de facture », insiste-t-il, quand bien même il reconnaît que cela est une infraction. « On ne peut pas avoir des factures avec les Libanais sauf si on est grossiste », précise-t-il. Lorsqu’on lui demande pourquoi les prix ne sont pas affichés, il confie ignorer que cela était obligatoire. Avant de partir, la délégation lui laisse une note indiquant qu’il doit se rendre à la direction générale du Contrôle économique et de la répression des fraudes, muni de son registre de commerce et des factures d’achat. Comme c’est le cas pour d’autres commerçants. S’il salue l’initiative du contrôle des prix, le détaillant indique toutefois qu’il est important que les contrôleurs regardent aussi du côté des Libanais pour comprendre pourquoi ceux-ci ne délivrent pas de factures à bien des acheteurs de fournitures scolaires. Dans la libraire « Planète bureautique informatique » à Dapoya, les fournitures sont bien rangées alors qu’au dehors, les sacs, les gourdes et autres articles sont bien accrochés à l’attention des clients. Là aussi, les prix ne sont pas affichés. Quand on demande pourquoi, le responsable de la librairie fait comprendre qu’il a ouvert il y a deux semaines et était dans la dynamique d’affichage des prix des différents articles. Il lui est demandé d’afficher les différents prix. A en croire Komikiyoaba Joanny Nakelsé, directeur du Contrôle économique et de la repression des fraudes, les acteurs qui ne respectent pas la règlementation seront réprimés, et les pénalités ou sanctions vont de 5 000 à 5 000 000 de F CFA pour les petites sanctions et les gros acteurs encourent des pénalités de l’ordre de 500 000 à 500 000 000 de F CFA en fonction de la lourdeur de la fraude. Il justifie le choix de la période de contrôle par le fait que c’est en cette période que la demande est très forte et les commerçants, en règle, sont motivés par l’appât du gain.

Lonsani SANOGO


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