HomeA la uneCOOPERATION GERMANO-AFRICAINE  : Olaf Scholz fera-t-il mieux qu’Angela Merkel ?

COOPERATION GERMANO-AFRICAINE  : Olaf Scholz fera-t-il mieux qu’Angela Merkel ?


Olaf Scholz, le Chancelier allemand, a entamé le dimanche 22 mai, une visite dans trois pays africains. Le premier pays qui a eu l’honneur d’accueillir le successeur d’Angela Merkel, est le Sénégal. Après le pays de la Teranga, le dirigeant allemand dépose ses valises au Niger. L’Afrique du Sud sera la dernière étape de sa tournée. Au menu de cette visite qui va durer jusqu’au 25 mai, des questions de coopération économique et de sécurité. La visite d’une telle personnalité, constitue, en elle-même, un événement. Et cela, pour deux raisons essentielles. D’abord, cette visite est la première, en terre africaine, du chancelier qui a succédé à Angela Merkel après le long règne de cette dernière. De ce point de vue, cette visite a une forte teneur symbolique et diplomatique. L’autre argument  qui atteste de l’importance de cette tournée, c’est que Olaf Sholz dirige la première puissance économique de l’Union européenne (UE). Et à l’échelle du monde, l’Allemagne tient un rang respectable. Les trois pays africains dont il foulera le sol, peuvent donc, à juste titre,  s’en glorifier.

 

 

Au delà du Sénégal, cette visite peut se décrypter comme une opération de séduction à l’endroit de tout un continent

 

 

 

 

Cela dit, l’on peut légitimement se poser la question de savoir pourquoi l’Allemagne a jeté son dévolu sur ces 3 pays  africains en particulier. L’on  peut commencer par le pays qui l’a accueilli en premier, c’est-à-dire le Sénégal. Il y a d’abord, le fait que le président de ce pays assure aujourd’hui la présidence de l’Union africaine (UA). Au- delà donc du Sénégal, cette visite peut se décrypter comme une opération de séduction à l’endroit de tout un continent. La deuxième raison qui a pu motiver le nouveau chancelier allemand à effectuer une visite au Sénégal, c’est que ce pays, sous le leadership de Macky Sall, est en plein essor économique. Ce n’est donc pas de manière fortuite, qu’Olaf Scholz a prévu un échange, dans son chronogramme, avec des acteurs économiques de ce pays. La dernière raison du choix du Sénégal pourrait être en lien avec le fait que ce pays est un haut lieu de démocratie, dans cette Afrique de l’Ouest francophone où les coups d’Etat militaires et/ou constitutionnels intervenus dans bien des pays, ont sérieusement porté un grand coup à la démocratie dans cette sous-région.  Le Niger, qui est la deuxième étape de la visite d’Olaf Scholz, est loin d’être un cancre de la démocratie. Bien au contraire, il peut se vanter d’être un sanctuaire de cette valeur, et cela grâce à Mahamadou Issoufou et à son successeur, Mohamed Bazoum. Et comme le chancelier allemand entend, au cours de sa visite africaine, aborder les questions de sécurité, entre autres, le choix du Niger s’impose. C’est pourquoi Olaf Scholz a rendu visite aux troupes allemandes engagées au sein du programme européen de formation, dont la mission a été prolongée jusqu’à mai 2023 par les parlementaires allemands. Le chancelier allemand bouclera sa visite africaine par l’Afrique du Sud, mercredi prochain.

 

 

L’Allemagne est une force économique qui peut véritablement aider l’Afrique à sortir la tête hors de l’eau

 

 

Non seulement ce pays est un espace de démocratie, mais aussi il est la principale économie du continent. Derrière donc la dimension, peut-on dire, touristique de sa visite dans ce pays, pourrait se cacher la volonté de la première puissance d’Europe de faire des affaires juteuses avec le pays de Nelson Mandela. Sous son prédécesseur, Angela Merkel, le continent noir représentait seulement 2 à 3%  des exportations allemandes. Et les parents pauvres de ce maigre partenariat économique, étaient les pays d’Afrique francophones. En réalité, en dehors de l’Europe, la coopération allemande était plus tournée vers les Etats-Unis et l’Asie, sous la gouvernance de Merkel. D’où la question de savoir si Olaf Scholz fera mieux que son illustre prédécesseur en matière de coopération germano-africaine. Il faut le Souhaiter. Car, l’Allemagne est une force économique qui peut véritablement aider l’Afrique à sortir la tête hors de l’eau, et cela dans tous les domaines. L’autre raison est que la coopération allemande a un caractère pragmatique. Et très souvent, elle répond aux préoccupations des plus vulnérables de la population. En atteste le projet de centrale solaire photovoltaïque qu’elle a financé en partie à Diass au Sénégal et dont l’inauguration a eu lieu le 22 mai dernier par Olaf Scholz et Macky Sall. Et c’est près de 33 000 ménages modestes qui seront tirés de la pénombre dans laquelle ils végétaient. Mais que ce soit avec l’Allemagne, la France ou encore la Russie, les Africains  doivent retenir que la main qui donne est toujours au dessus de celle qui reçoit. Or, il est de notoriété publique que l’Afrique croit dur comme fer, que c’est en tendant la sébile aux autres qu’elle va se tourner vers le développement. Donc, on peut objectivement dire que l’Afrique est mal partie, pour plagier un peu l’ingénieur agronome français, René Dumont. Ce dernier, en effet, critiquant les choix de modèles de développement des pays d’Afrique au Sud du Sahara, avait titré ceci : « L’Afrique noire est mal partie ». Et c’était juste au début des indépendances. Soixante ans après, quand on regarde de près la nature de la coopération de l’Afrique avec les autres, et quand on tient compte de l’état d’arriération de ce continent, on ne peut que donner raison à l’agronome français.

 

« Le pays »

 


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