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CORONAVIRUS AUX USA


La pandémie du Covid-19 qui sévit dans le monde, n’épargne pas les grandes puissances. Pire, elle frappe durement ces pays-là avec les taux de mortalité et d’infections les plus élévés. New-York, la plus grande métropole des USA, accueille des milliers d’immigrés. C’est justement-là que nous enregistrons le plus de Burkinabè. Avec une densité de 28 000/km2, New-York est loin la ville la plus concentrée. Les chiffres font peur et la psychose gagne du terrain. La ville qui était très bouillante s’est vidée au fil du temps, donnant l’air d’une ville fantôme. Dimanche, jour de Pâques, le pays était à l’arrêt et de nombreuses églises étaient désertes en raison des mesures mises en place pour éradiquer l’épidémie qui a fait plus de 22 105 morts, près de 560 402 personnes contaminées et 32 634 guéries.

Les Afro-Américains semblent être touchés de par la pandémie, et un nouveau sondage reflète un taux élevé. Les communautés africaines enregistrent également de plus en plus de malades et de décès.

Au total, l’Etat a enregistré 189 415 personnes testées positives dont 9 Burkinabè, soit plus de 9 385 cas de décès. Il faut noter que parmi ces 9 cas, on enregistre 4 personnes guéries. Ce nombre ne reflète pas la réalité vu que beaucoup de nos compatriotes présentent les symptômes mais n’ont pas pu être testés. En cette même date, on a enregistré plus de 758 décès dus au coronavirus. Ce nombre de décès quotidiens est depuis plus de 6 jours, dans la frange de 700. Le gouverneur CUOMO a instruit la population de rester chez elle afin de ralentir la propagation de la maladie, mais certains immigrants bravent ces mesures pour sortir travailler. Les ressortissants des pays africains font partie de cette catégorie qui ne respecte pas les consignes. lls sont tous préoccupés par leur situation financière au risque même de leur vie. Si le gouverneur a ralenti les autres domaines d’activités, le transport, la livraison et la logistique ont été classés comme travaux de première nécessité, donnant droit à tous ceux qui veulent travailler, à pouvoir le faire. C’est un travail à haut risque mais nombreux sont les Burkinabè qui s’exercent dans ce domaine du transport (TAXI) et de la livraison.

Askia Boukari SIGUE, depuis NEW-YORK

Témoignages de deux soeurs atteintes du Covid-19

Mme Alima Nikiema

Je viens, par le présent post, vous parler du Covid-19. J’ai contracté le virus…et je reviens de loin, de très loin même. Tout commencé le mardi 24 par une sensation forte de froid, comme si j’étais dans un enclos frigorifique. Je tenais à peine sur mes jambes. J’étais tétanisée ( ceux/celles qui ont été victimes de morsure de scorpion, sauront de quoi je parle). Ma température corporelle était comparable à celle d’une fournaise. Un violent mal de tête s’empara de moi. J’étais effondrée et déboussolée. Ma gorge à son tour me lâchait. Une toux sèche et violente. A chaque toux, j’avais l’impression de perdre ma tête. Sous l’effet de la douleur, je voulais juste me séparer d’elle (ma tête) si ça pouvait me soulager de ces douleurs atroces. Mes muscles, mes articulations, j’avais l’impression qu’un camion-remorque de 18 tonnes m’était passé dessus. Mon odorat finit par me lâcher, plus rien; bien avant, immédiatement, je mis mes enfants à l’abri et commençai mon confinement. Avec le peu de forces , c’était une question de survie, je parcourais Facebook et les pages dédiées à la maladie. Des conseils lus et reçus, je me suis mis au thé au citron, eau chaude au citron, cocktail de l’ail gingembre au citron. Je me retranchais dans ma douche pour inhaler la vapeur qui se dégageait du vick et de l’eau bouillante matin et soir. En quarantaine et seule, la femme forte, pleine de vie et d’énergie désespérait de jour en jour. S’il faut mourir, mieux vaut le faire à l’hôpital qu’à la maison. Alors résignée, je composai le 911( urgence). Me voici aux urgences et testée positive. J’ai juste bénéficié d’un médicament contre la fièvre. Après quoi, on me déchargeait et me priais de rentrer chez moi me mettre en quarantaine et boire beaucoup d’eau parce que mon cas n’était pas grave. Effectivement, mon cas n’était pas grave par rapport à ce que j’ai vu et vécu aux urgences. A même le sol, sur les chaises, faute de lit, les malades sont sous perfusion sur place. Des cris stridents aux sanglots des malades, des docteurs aux personnels soignants débordés et ne sachant pas à quel saint se vouer… Ce qui s’y passe est apocalyptique. A mon âge, je ne sais pas combien de fois j’ai pleuré seule dans ma chambre. Cette maladie fait très très mal. Elle te ronge tout le corps. Et pire, pas de remède. Je demande à Allah de nous protéger tous. Si j’ai eu le courage de ce post, c’est pour vous dire que la maladie est réelle et sévit, et nul n’est épargné. Svp, prenez vos précautions, arrêtez de travailler, restez chez vous. Protégez-vous et protégez les autres.
Allah facilite pour tous”.

Oumou Dakyo

“Je suis allée faire du sport et au retour, je sentais des maux de tête et ma gorge a commencé à me grater un peu. Je suis rentré me coucher et la fièvre et le froid ont pris le dessus. Je sentais également la fatigue et j’ai dit à mon mari de m’accompagner aux urgences et une fois sur place, on m’ a reçue dans une salle isolée avec un personnel médical bien équipé, chose qui m’a fait peur. Après la série de questions-réponses, ils ont pris ma température qui était très élevée. Ils m’ont donné deux comprimés pour faire baisser la fièvre et ils m’ont renvoyée à la maison avec pour instruction de rester en quarantaine. C’est le lendemain soir qu’ils ont appelé mon mari pour lui signifier que mon test était positif. Désespérée, j’ai commencé à me poser de multiples questions à savoir où est-ce que j’ai pu piquer cette maladie. La question de savoir si j’allais mourir m’a effleuré l’esprit. Mais depuis hier (10 avril) je me sens mieux et j’ai pu préparer ma bouillie et également prier ; choses que je ne pouvais pas faire il y a quelques jours.”


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