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CORONAVIRUS EN AFRIQUE


Lorsque le terrible virus s’est déclaré pour la première fois en Chine, il était difficile d’imaginer que trois mois après, il s’imposerait à l’ensemble du monde au point de constituer un véritable casse-tête pour le gouvernement de chaque pays. Pour y faire face, les uns et les autres sont en train de mettre en place une batterie de mesures préventives. Le continent africain n’est pas en marge de ce mouvement de riposte contre le coronavirus. Ainsi, dans les plus grands aéroports africains, les mesures de prévention sont renforcées à l’image du Nigeria, première puissance économique de l’Afrique, qui a déployé des dispositifs de détection de température corporelle des passagers. En République démocratique du Congo (RDC), toutes les personnes venant de l’étranger, sont soumises à un contrôle à l’aéroport. En Ouganda et au Burundi, l’on assiste à des mises en quarantaine des voyageurs en provenance des pays à risques. Au Burkina, après l’interdiction des grands rassemblements et autres marches, le gouvernement vient de procéder à la fermeture de tous les établissements scolaires et universitaires pour compter du 16 au 31 mars 2020.

Les populations peuvent s’installer dans la certitude qu’elles ne sont pas effectivement concernées par le coronavirus

Bref, un peu partout en Afrique, à l’instar de ce qui se passe en Europe et au-delà, l’heure est à la prise de mesures drastiques et courageuses pour prévenir le mal ou, à défaut, réduire ses conséquences. Et l’on peut saluer tous les gouvernements qui ont mis un point d’honneur à s’inscrire de manière affichée dans cette politique préventive. En tout cas, comme le dit l’adage, « mieux vaut prévenir que guérir ». Cette sagesse trouve toute sa pertinence en ce qui concerne le coronavirus . En effet, depuis que le scélérat virus dicte sa loi à la planète, avec son corollaire de morts enregistrés surtout en Asie, en Amérique et en Europe, l’humanité  a le regard tourné vers le monde des scientifiques et autres chercheurs dans l’espoir que ces derniers trouveront au plus vite un traitement. En Afrique, pendant que pratiquement tous les gouvernements, les uns après les autres, sont en train de prendre des mesures pour prévenir la pandémie, l’on assiste à l’émergence de discours tenus par certains scientifiques ou prétendus tels qui invitent les populations à ne pas céder à la panique. Et le principal argument brandi par ces derniers est que le climat de l’Afrique n’est pas favorable au coronavirus. A les entendre, en effet, au-delà de 20°, le virus ne peut pas tenir. Ces genres de discours peuvent faire mal à l’Afrique. Ils peuvent notamment annihiler tous les efforts qui sont en train d’être faits pour prévenir le mal. Car, à force d’entendre des discours rassurants, les populations peuvent s’installer dans la certitude qu’elles ne sont pas effectivement concernées par le coronavirus. Dès lors, elles peuvent développer des comportements qui ouvrent davantage la voie au coronavirus. Déjà, en Afrique, l’on a du mal à faire adopter par les populations, certaines mesures élémentaires pour des raisons essentiellement d’ordre culturel. Il ne faut donc pas en rajouter à la difficulté de traquer le coronavirus en Afrique, en tenant un discours scientifique susceptible de semer davantage la confusion dans les esprits des populations.

L’évolution du mal est aussi inquiétante en Afrique

De ce point de vue, ces discours rassurants doivent être déconstruits parce que paradoxalement, ils sont inquiétants. Et dans un continent qui est déjà en proie à la superstition du fait de l’ignorance de la plupart de sa population, la déconstruction de ces discours scientifiques se pose comme un préalable. C’est pourquoi les gouvernements doivent utiliser les supports et les canaux les plus appropriés pour anticiper. Car, plus ces dernières sont informées comme il le faut, plus elles peuvent être disposées à être réceptives aux messages des gouvernants. Dans cette lutte généralisée engagée par pratiquement tous les Etats africains pour contrer le virus, il faut obligatoirement associer les responsables religieux et les chefs coutumiers. Et effet, ces personnalités sont très écoutées par les populations sous nos tropiques. Et c’est heureux que le Vatican et l’Arabie Saoudite aient déjà sonné le tocsin en édictant des mesures préventives chez eux. Quelque part, cette posture peut aider à faire comprendre à certains fidèles que face au coronavirus, la prière seule ne suffit pas. Macky Sall, le président du Sénégal, a déjà invité les responsables religieux de son pays à accompagner le gouvernement dans la riposte contre le virus. Les responsables religieux des autres Etats africains sont donc interpellés. Car, l’évolution du mal est aussi inquiétante en Afrique. Et il n’est pas exclu que cela exige un jour la fermeture des lieux de culte. Il faut donc déjà préparer les esprits à cette éventualité. Il faut d’autant plus le faire que tout ce qui touche à la foi est très sensible en Afrique. Une sagesse de chez nous dit d’ailleurs ceci : « Aide-toi et le Ciel d’aidera ».

« Le Pays »


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