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CORONAVIRUS EN AFRIQUE


Apparu en fin décembre dernier en Chine, le Covid-19 s’est rapidement répandu à travers le monde où aucun pays n’est à présent épargné. Au 14 mars dernier, on comptait plus de 150 000 cas dans le monde, avec plus de 5 700 décès dans 137 pays. Et les chiffres ne cessent de grimper avec chaque jour, la découverte de nouveaux cas. C’est dire si le nouveau coronavirus a une capacité de propagation très rapide qui peut, à la limite, surprendre même dans les pays développés. C’est ce qui, de prime abord, pourrait, entre autres, justifier que l’Europe soit aujourd’hui l’épicentre d’une maladie qu’elle a pourtant vu venir d’Asie. Et l’Afrique qui compte parmi les régions les plus démunies de la planète, n’est pas non plus épargnée. Même si, avec quelque deux cents cas connus pour l’instant, l’ampleur de la maladie est loin d’être aussi importante qu’en Asie ou en Europe. Mais les conséquences sont déjà importantes.

Rien ne dit que dans les conditions actuelles, il n’y a pas, sur le contient, des cas de coronavirus qui s’ignorent eux-mêmes

Car, entre restriction de liaisons aériennes, fermetures de frontières, d’établissements scolaires et universitaires dans de nombreux pays comme au Burkina Faso, au Gabon, en Algérie, en Mauritanie, et interdiction de rassemblements publics qui signifient, dans bien des cas, arrêts de certaines activités (cinématographiques, culturelles, sportives, etc.), la pilule est difficile à avaler pour certains acteurs qui se voient ainsi momentanément privés de leur gagne-pain quotidien. Et dire que le virus n’en est qu’à ses débuts sur le continent noir! Qu’en sera-t-il alors si la situation devait devenir plus critique ? En vérité, tout le monde a peur qu’en raison de son dénuement, l’Afrique ne puisse pas faire convenablement face à la maladie. Et à l’étape actuelle où malgré les dispositifs de surveillance dans les aéroports, des cas non déclarés ont pu échapper à la vigilance et se retrouver au sein des populations, rien ne dit que dans les conditions actuelles, il n’y a pas, sur le continent, des cas de coronavirus qui s’ignorent eux-mêmes. C’est pourquoi il est impératif d’intensifier les campagnes de sensibilisation pour espérer contenir le mal dans des proportions supportables. C’est dire si l’urgence aux mesures préventives pour éviter l’arrivée du virus dans les pays qui n’ont pas encore connu de cas déclarés, et surtout pour éviter sa propagation dans les pays déjà atteints, se justifie amplement. C’est même de là que pourrait venir le salut de l’Afrique, en attendant que la situation soit entièrement sous contrôle. Il appartient donc aux gouvernants africains de se montrer proactifs et aux citoyens de faire preuve de civisme et de responsabilité en suivant les consignes de prévention édictées par les autorités sanitaires. Ne pas hésiter surtout à aller au dépistage quand on sait que l’on a été en contact avec des personnes fortement suspectes ou même avérées. Car, à l’inverse du Sida à une certaine époque, on ne peut pas dire que le coronavirus est une maladie de la honte.
En tout état de cause, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’effroyable virus est en passe de devenir la terreur du XXIè siècle.

Si la maladie tarde trop à être maîtrisée, on peut craindre un bouleversement voire un effondrement de l’économie mondiale

En quelque trois mois, il est en train de bouleverser l’ordre économique mondial, avec des indicateurs peu rassurants dans tous les pays du monde où entre mesures drastiques de restrictions et instinct de survie à la limite du repli sur soi-même, les yeux et tous les espoirs sont tournés vers la science d’où est censé venir le salut. En attendant, ils risquent de ne pas être nombreux à échapper aux effets dévastateurs d’un virus qui est encore loin d’avoir livré tous ses secrets, encore moins d’être totalement maîtrisé. C’est dire si le Covid-19 est loin d’avoir dit son dernier mot. Bien au contraire, avant même d’avoir atteint son pic de nuisance, ce virus dont on dit qu’il est une nouvelle souche encore en étude, a déjà causé pas mal de dégâts. Des secteurs comme les transports, le tourisme, les activités culturelles, sportives, éducatives, le commerce sont déjà fortement impactés sans qu’on ne sache pour quelle durée. Mais l’espoir est permis. Car, autant il y a des infections, autant on annonce aussi par endroits des guérisons dont plus de 4300 en Iran, sur 12 729 cas de contamination dont 611 décès. Le souhait, à présent, c’est que le taux de létalité puisse être maintenu à un faible degré voire anéanti.  En attendant, tout porte à croire qu’il y aura un avant et un après Covid-19. Et si la maladie tarde trop à être maîtrisée, on peut craindre un bouleversement voire un effondrement de l’économie mondiale, qui risque d’être fatal à bien d’autres entreprises. C’est cela aussi, l’autre défi de ce virus qui engage le monde entier, dans une sorte de course contre la montre. Car, plus vite la pandémie sera maîtrisée, mieux cela vaudra et la vie pourra reprendre. Autrement, ce serait peut de dire que le monde court inexorablement à la catastrophe. Et l’Afrique qui est déjà à la traîne et tire le diable par la queue en matière de développement, pourrait en payer encore le prix fort au risque de voir même la queue du diable lui filer entre les doigts.

« Le Pays »


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