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CORONAVIRUS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE


De Wuhan en Chine à Lagos au Nigeria en passant par Milan en Italie, c’est le long trajet que vient d’effectuer le coronavirus ou covid 19, du nom de cette pathologie qui a fait, à ce jour, 2000 morts, si l’on en croit les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est la preuve, pour ceux qui en doutaient encore, que l’éternuement d’un Wuhanais peut troubler le sommeil d’un paysan au Sud du Sahara. Les tenants du déterminisme n’ont peut-être pas tort quand ils affirment qu’il existe un rapport de cause à effet entre les évènements qui se déroulent d’un bout à l’autre de l’univers.
Cela dit, après l’Egypte et l’Algérie, le Nigéria devient ainsi le troisième pays africain à être touché par le coronavirus. Il s’agit, en effet, d’un citoyen italien qui est rentré de Milan et qui a été testé positif dans le laboratoire de virologie de l’hôpital universitaire de Lagos. Il y a donc des raisons d’être très inquiet, quand on sait que Lagos où a été signalé le premier cas du coronavirus en Afrique subsaharienne, est l’une des métropoles les plus peuplées de la sous-région ouest-africaine, connue pour ses activités commerciales très intenses. A cela s’ajoute la vulnérabilité du système sanitaire du Nigeria tout comme de la plupart des pays africains. Déjà, après le Nigeria, un nouveau cas a été détecté et confirmé au Sénégal. C’est dire donc que le risque de voir le coronavirus se propager en Afrique subsaharienne, est bien réel, à moins que les dirigeants ne prennent toute la mesure du péril en mettant en place des systèmes de surveillance épidémiologique très rigoureux. Et c’est bien là que le bât blesse. Car, quand on sait que bien des pays, en Afrique subsaharienne, tirent déjà le diable par la queue, on peut douter de l’efficacité de certains dispositifs de surveillance qui peuvent se révéler défaillants.

Il ne faut pas passer le temps à louvoyer

En tout cas, la menace est si grande que l’on gagnerait à changer bien des habitudes qui ne facilitent pas la prévention du Covid 19 en Afrique où certains restent encore très attachés à certaines valeurs sociales. C’est en cela qu’il faut saluer les mesures prises par quelques pays qui ont vite fait d’interdire certaines manifestations publiques, quoi que cela aie un impact économique négatif sur le quotidien des populations qui vivaient déjà dans la précarité. Mais ne dit-on pas qu’aux grands maux, il faut de grands remèdes ? Surtout que dans le cas d’espèce, l’OMS a déclaré la maladie comme étant la « plus grande urgence sanitaire » mondiale. Mieux, elle a sonné le tocsin en appelant les pays non encore touchés à prendre des dispositions, tant la menace est réelle. Il ne faut pas passer le temps à louvoyer au risque de mettre en péril l’humanité tout entière. Cela dit, s’il y a des raisons d’être inquiet, il faudra toutefois faire preuve de retenue. Car, il faut le reconnaître, l’Afrique a su faire preuve de résilience face à un autre virus qu’est Ebola qui, pendant près de deux ans, a fait des ravages. Des précautions ont été prises si bien qu’en dehors des pays où est apparu le virus comme la Guinée, le Libéria et la République démocratique du Congo, aucun cas n’a été signalé dans un autre pays du continent. Gageons donc que l’on opposera la même vigilance au coronavirus dont d’aucuns disent qu’il ne résiste pas à la forte chaleur tropicale.

Boundi OUOBA


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