HomeA la uneCOUP D’ETAT AU BURKINA, UN MOIS APRES : Le plus dur reste à faire

COUP D’ETAT AU BURKINA, UN MOIS APRES : Le plus dur reste à faire


24 janvier 2022-24 février 2022 ! Voilà un mois, jour pour jour, que le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et ses frères d’armes, regroupés au sein du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), ont arraché le pouvoir des mains de Roch Marc Christian Kaboré, avec pour objectif de reconquérir les parties du territoire occupées par les Groupes armés terroristes (GAT) et de mettre fin à la mauvaise gouvernance. Plus de quatre semaines après le coup d’Etat, compris, toléré et accepté par l’opinion nationale, que retenir des premiers pas des nouveaux maitres du Faso ? Sur ce plan, plusieurs pas ont été posés sur le sol du pays des Hommes intègres par les militaires : la mise en place de la Commission technique d’élaboration de textes et de l’agenda de la transition, qui a remis les conclusions de ses travaux, hier, 23 février 2022. Pour le moment, le contenu de ce rapport n’a pas été dévoilé. Mais on sait seulement que les membres de la commission proposent l’organisation d’assises nationales pour adopter le document. Au titre des actions entreprises par le MPSR, il y a aussi la réorganisation de l’armée et la nomination de nouveaux chefs militaires ; la prestation de serment du nouveau président du Faso, Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba ; les concertations tous azimuts avec les principaux acteurs de la vie nationale et la rencontre avec les émissaires de la communauté internationale.

 

Les urgences sont là, et la population burkinabè commence à s’impatienter

 

La principale préoccupation exprimée aujourd’hui 24 février 2022, est celle de savoir si ces actes posés par la junte au pouvoir durant ces 30 derniers jours, ont permis ou permettent d’aller dans le sens voulu et souhaité par les militaires eux-mêmes et par le peuple burkinabè. Pour le moment, il semble prématuré d’apporter une réponse définitive à cette problématique et de juger le Lieutenant-colonel Sandaogo et ses camarades. Mais, les urgences sont là, et la population burkinabè commence à s’impatienter.  Une population prise en tenaille entre les balles assassines des terroristes et les difficultés socio-économiques auxquelles les militaires ont promis des réponses appropriées. En tout cas, eux qui ont renversé Roch pour « prendre leurs responsabilités », sont conscients que les urgences n’attendent pas. Crise sécuritaire, crise sanitaire, crise alimentaire,…Le pays des Hommes intègres est totalement cerné ! Ainsi, les hommes en treillis qui se sont donné les lourdes responsabilités d’apporter les « réponses » sont attendus au pied du mur par des populations en détresse. En fait, les Burkinabè craignent que le temps « perdu » pour asseoir le pouvoir de Damiba ne profite aux terroristes pour pousser leurs tentacules sur la totalité du pays. En tout cas, l’on ose espérer que les militaires ont mis à profit ces trente jours dans les couloirs du palais de Kosyam pour réfléchir aux meilleures solutions capables d’inverser la tendance meurtrière qui commence à enserrer dangereusement le pays des Hommes intègres.

 

Michel NANA


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