HomeA la uneCOUPE DU MONDE QATAR 2022  : L’Afrique doit désormais se donner plus d’ambitions  

COUPE DU MONDE QATAR 2022  : L’Afrique doit désormais se donner plus d’ambitions  


Débutée le 20 novembre dernier, la Coupe du monde Qatar 2022 connaîtra son apothéose le 18 décembre prochain. La finale opposera la France, championne en titre et désireuse d’aligner un second sacre mondial, à l’Argentine qui court après le titre depuis la consécration de la bande à Diégo Maradona, il y a 36 ans. Une équipe sud-américaine qui voudrait offrir une sortie par une porte dorée à sa star planétaire du moment, Lionel Messi qui, à 34 ans, a déjà annoncé que ce match sera le dernier de sa carrière internationale avec l’Albiceleste en Coupe du monde. C’est dire si la rencontre de ce dimanche est une finale qui promet d’être épique entre deux grandes nations de football à la recherche, chacune, d’une troisième étoile. Mais avant, la petite finale opposera l’équipe surprise du mondial, le Maroc, à la Croatie, ce samedi, dans un match qui devra, cette fois-ci, désigner un vainqueur après leur confrontation en match de poule, qui s’est soldée par un score de parité. Un match pas seulement pour l’honneur, mais aussi pour la médaille de bronze qui permettra au vainqueur de terminer sur la troisième marche du podium.

 

Pour l’Afrique, il y aura un avant et un après Qatar 2022

 

C’est dire si les Lions de l’Atlas, qui ont écrit l’histoire en tant que première équipe africaine à atteindre le carré d’as d’une Coupe du monde, ont l’occasion de se consoler de leur défaite en demi-finale face à la France. Question de terminer sur une bonne note, une aventure qui, au-delà du monde arabe, aura rempli de fierté et fait rêver de nombreux Africains et relevé le visage de tout un continent qui gagne ainsi en notoriété dans une compétition où il a assez joué les figurants. C’est dire si pour l’Afrique, il y aura un avant et un après Qatar 2022 ; tant la performance du Maroc, qui a changé le regard du monde sur le football africain, sonne pour le continent noir comme un appel à croire en ses propres potentialités. Car, remporter le trophée de la Coupe du monde est désormais du domaine du possible. Mais il faut y croire pour pouvoir y arriver. C’est la leçon que le Royaume chérifien donne au reste du continent noir. C’est pourquoi l’Afrique doit désormais se donner plus d’ambitions. Cela passe par une bonne organisation du football à la base. A commencer par une bonne structuration et une bonne administration de nos clubs, la formation des jeunes, la professionnalisation des championnats nationaux qui brillent encore par trop d’amateurisme, l’investissement dans des infrastructures de qualité, pour offrir aux joueurs, les meilleures conditions de réussite et d’épanouissement dans une discipline sportive qui a déjà tiré de nombreux jeunes d’ici et d’ailleurs, de la précarité. Une discipline qui a aussi prouvé qu’en plus d’occuper sainement la jeunesse, elle peut être un véritable moyen de lutte contre la pauvreté. A l’heure du bilan, on peut déjà tresser des lauriers au Qatar qui a réussi le pari de l’organisation et de la sécurité pour offrir au monde, l’une des plus belles Coupe du monde de son histoire.

 

C’est une belle fête du football qui consacrera un beau champion

 

Non seulement sur le plan organisationnel avec des infrastructures ultra modernes qui défient la nature et le climat du désert, mais aussi sur le plan du jeu qui était d’un niveau assez relevé. Le spectacle était donc au rendez-vous avec des sportifs qui sont allés au bout de l’effort pour faire vibrer le nombreux public qui n’a pas marchandé sa présence dans les tribunes. Si l’on ajoute à cela, l’ambiance dans les rues de Doha, on peut dire que le Qatar a réussi sa Coupe du monde même si le résultat sportif n’a pas suivi pour son équipe qui a été éliminée au premier tour suite à ses trois défaites en autant de sorties. La petite monarchie pétrolière du Golfe aura néanmoins réussi à faire taire certaines critiques avec l’engouement des spectateurs et des téléspectateurs, qui aura contribué à amenuiser l’écho du boycott auquel appelaient des personnalités et pas des moindres du football mondial.   Au bout du compte, on peut dire que Doha s’en sort plutôt bien en termes d’image dans l’organisation de cette Coupe du monde qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis son attribution controversée sur fond de soupçons de corruption, jusqu’à son lancement dans les conditions que l’on sait. C’est donc une belle fête du football qui consacrera un beau champion le dimanche prochain. Quant au continent africain, il devra savoir tirer leçon d’une participation plutôt mitigée ; tant la performance du Maroc qui a tutoyé de grandes nations du football mondial pour se hisser dans le quatuor final de cette compétition, semble constituer l’arbre de la réussite qui cache mal la forêt des insuffisances d’un continent qui a vu trois de ses représentants sur cinq, rentrer prématurément à la maison à l’issue du premier tour et un quatrième qui n’est pas allé au-delà des huitièmes de finale. Car, seul le travail paie et l’essentiel n’est plus de participer. Il faut aussi gagner.  En tout état de cause, avec les progrès nets montrés par le Maroc, les Africains ont compris que la Coupe est désormais à portée de main, et surtout au bout de l’ambition.

 

« Le Pays »


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