HomeA la uneCRASH D’UN AVION DE LA COMPAGNIE AIR ALGERIE:Les parents des passagers s’attendent au pire

CRASH D’UN AVION DE LA COMPAGNIE AIR ALGERIE:Les parents des passagers s’attendent au pire


Dans la matinée du jeudi 24 juillet, le monde entier apprenait avec tristesse et stupéfaction, la disparition d’un avion de la compagnie aérienne Air Algérie. L’avion qui a décollé de Ouagadougou à 1h 17, heure locale, à destination d’Alger, a perdu le contact avec la tour de contrôle du Niger qui avait pris le contrôle de l’aéronef à 1h 38 TU. 15 heures après sa disparition, la cellule de crise mise en place au Burkina et dirigée par le général Gilbert Diendéré, a rencontré les parents des passagers installés à l’aéroport international de Ouagadougou pour leur donner les informations qu’elle a à sa disposition. Et c’est dans la plus grande tristesse que les parents ont appris que l’avion aurait fait un crash. Une situation qui ne les étonne pas car ils disent s’attendre au pire.

 

« Ma petite amie, de nationalité suisse, est venue passer les vacances ici au Burkina Faso. Elle a fait 3 semaines et hier, elle devait rentrer en Suisse. Je l’ai accompagnée à l’aéroport et je suis resté jusqu’aux environs de 1h, heure à laquelle le vol algérien au bord duquel elle se trouvait, a décollé. Elle devait faire une escale à Alger pour prendre un autre avion pour rentrer en Suisse. D’habitude, c’est aux environs de 4h qu’elle m’envoie un message ou qu’elle m’appelle pour me dire qu’elle est arrivée à Alger. Mais ce matin, j’ai attendu en vain son message, jusqu’à 5h. C’est là que j’ai tenté de la joindre en vain ; je lui ai laissé un message qui ne passait également pas. Je me disais que c’est son portable qui avait peut-être un problème. Mais je suis tombé à la renverse lorsque je suis arrivé au bureau et que j’ai lu sur le net que l’avion a disparu. Rapidement, je me suis rendu à l’aéroport pour vérifier si c’était bien la compagnie algérienne et, malheureusement, c’était bel et bien l’avion dans lequel se trouvait ma petite amie », racontait, les larmes aux yeux, Justin Yarga, journaliste à Burkina 24. Tout comme lui, ils étaient nombreux les parents des passagers de ce vol AH 5017, qui étaient dans la déception totale à l’aéroport international de Ouagadougou où une salle leur a été réservée. Selon le communiqué du gouvernement, 110 passagers et 6 membres d’équipage étaient à bord de cet aéronef qui devait relier Ouagadougou à Alger. Selon la liste provisoire communiquée par la compagnie algérienne, il y aurait 51 Français, 27 Burkinabè, 8 Libanais, 6 Espagnols, 6 Algériens, 5 Canadiens, 4 Allemands, 2 Luxembourgeois, 1 Camerounais, 1 Nigérian, 1 Ukrainien, 1 Suisse, 1 Malien, 1 Belge, 1 Egyptien et 1 Roumain. Parmi les Burkinabè, se trouvait le neveu du médiateur du Faso qui était en partance pour la France, avec son épouse et ses quatre enfants. Où est donc passé l’avion ? « Un habitant du Mali nous a appelé tout à l’heure (aux environs de 15h TU), pour dire qu’il aurait vu l’avion s’écraser à Gossi, en territoire malien. C’est une information que nous sommes en train de vérifier parce que nous venons de l’avoir », a répondu le général Gilbert Diendéré, responsable de la cellule de crise installée dans la matinée du 24 juillet, pour rechercher les traces de l’avion.

Les responsables de la compagnie algérienne au Burkina ont aussi disparu

Il confie qu’ils ont pris des dispositions pour envoyer un avion survoler la zone en vue de localiser éventuellement l’avion. Aussi, a-t-il fait savoir : « Nous avons fait décoller un hélicoptère pour aller chercher l’informateur sur place et aller éventuellement dans la zone pour vérifier l’information ». Pourquoi l’informateur n’a-t-il pas alerté les autorités du Mali où l’avion se serait écrasé ?  A voulu savoir un parent des passagers. Le général répondra que c’est parce que la zone est plus proche du Burkina que l’informateur a appelé les autorités du Burkina et non celles du Mali. «J’étais sûr que l’avion s’est écrasé et même la cellule de crise le sait ; elle veut tout simplement nous cacher l’information », a martelé Justin Yarga qui confie qu’il s’attendait au pire. Un avis partagé par tous les parents des passagers qui étaient dans la salle. Ils ont par ailleurs dénoncé le manque de communication de la part des responsables de la compagnie algérienne. Ils ont fait, en effet, savoir au général Diendéré que, depuis 8h du matin, ils sont laissés à eux-mêmes. « Personne ne vient nous dire quoi que ce soit. Ils ont aussi disparu. Cela est inadmissible », a tempêté Justin Yarga. Une colère tout à fait compréhensible, selon le général Gilbert Diendéré qui a reconnu que c’est parce que les responsables de la compagnie ont failli qu’il s’est déplacé pour venir leur donner les dernières informations. « Normalement, ce n’est pas notre rôle de faire cela », a dit le président de la cellule de crise qui a promis faire venir les responsables de la compagnie. Quelques temps après son départ en effet, la responsable de la compagnie au Burkina s’est présentée aux parents des passagers. Elle s’est fondue en excuses et a promis de les tenir au courant de l’évolution des recherches.

Aux dernières nouvelles, l’épave a été retrouvée, mais il n’y aurait aucun survivant.

Yannick SANKARA

 


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