HomeA la uneCRISE AU SEIN DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE AU BURKINA FASO  

CRISE AU SEIN DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE AU BURKINA FASO  


La guerre de succession au sein de la communauté musulmane vient de franchir une nouvelle étape avec ce qui est arrivé le week-end dernier à Ouagadougou. En effet, le président sortant, Abdourahmane Sana, soutenu par ses partisans,  a refusé de passer le témoin au nouveau président du comité permanent provisoire, Oumarou Kouanda qui devrait entrer en fonction le 17 avril dernier. Il en a résulté des échauffourées qui ont conduit à l’intervention des forces de l’ordre et à des interpellations. L’on peine donc à enterrer la hache de guerre au sein de la Umma burkinabè et ce, malgré les médiations entreprises par des personnes de bonne volonté comme le Médiateur du Faso ou de hauts responsables des religions sœurs. Cette situation est pour le moins déplorable et il faut se dépêcher d’éteindre au plus vite cet incendie avant qu’il ne fasse davantage des ravages. Et pour cause. D’abord, cette discorde ternit l’image de la communauté musulmane parce qu’elle est contraire aux valeurs de paix, de tolérance et de cohésion que prône l’Islam. Il faut même craindre que cette situation n’apporte de l’eau au moulin de ceux qui profitent des amalgames et confusions sur l’Islam dans ce contexte sous-régional marqué par des attentats terroristes. Ensuite, cette querelle de succession est lourde de tous les dangers pour la paix sociale au Burkina Faso. L’on sait, en effet,  que beaucoup de nos concitoyens qui fréquentent les mosquées, ne sont pas forcément  les plus instruits et peuvent être facilement instrumentalisés de façon à commettre des actes répréhensibles. A laisser pourrir la situation, il y a un risque réel qu’elle dégénère et aboutisse à des violences comme on l’a vu de par le passé. Enfin, cette bagarre ouverte rame à contre-courant de la nouvelle orientation donnée par le chef de l’Etat et qui fait de la réconciliation entre Burkinabè, une priorité.

 

Manifestement, ce qui est en jeu, ce sont plus les intérêts personnels que les intérêts de la religion

 

Mais  que faire pour sortir de cet engrenage qui peut être mortel ? « Force doit rester à la loi », est-on tenté de dire. La communauté musulmane est régie par des textes qui sont connus du ministère en charge des cultes et il suffit seulement de les respecter. S’il y a une divergence dans l’interprétation de ces textes constitutifs, il faut recourir à la Justice pour trancher le débat. Ceux qui refuseront de se soumettre à la loi, devront, à partir de ce moment, répondre de leurs actes devant le juge. Parallèlement à cette solution administrative ou judiciaire, les autorités coutumières et religieuses ne doivent ménager aucun effort pour faire fumer le calumet de la paix par les deux camps. Car, il faut le dire, l’idéal dans la résolution de cette crise, serait un compromis accepté de tous les protagonistes. Cela dit, la communauté musulmane doit tirer leçon de ce spectacle qui expose les linges sales de la famille dehors. Elle doit prendre toutes les garanties pour ne laisser accéder à d’aussi hautes fonctions au sein de la Umma du Burkina Faso, que des personnes d’une probité morale irréprochable et qui n’ont d’autres ambitions que de servir la cause de l’Islam. Car, manifestement, ce qui est en jeu, ce sont plus les intérêts personnels que les intérêts de la religion. Il faut donc prendre toutes les mesures nécessaires pour écarter ceux qui prennent la présidence de la communauté musulmane comme une caverne d’Ali Baba. Ce serait un pas qualitatif dans la prévention de ces conflits à répétition, que rencontre la faitière des musulmans du Burkina Faso.

 

Sidzabda 

           


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  • Il suffit que l’auteur de l’article se relise avant de publier.

    20 avril 2021

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