CRISE AU SEIN DE LA FEDERATION DE TENNIS : Le droit de réponse de Modibo Sanogo
Dans notre édition du 17 décembre dernier, nous publions un écrit du sieur Christian Zongo, en guise de droit de réponse à un groupe de tennismen qui réclamait son départ de la tête de la fédération. Dans son droit de réponse, il avait cité un certain nombre de personnes dont Modibo Sanogo qui, par ce droit de réponse, veut aussi donner sa version des faits. Lisez !
Dans une parution du quotidien le pays N° 6001 du jeudi 17 Décembre 2015, j’ai lu un droit de réponse de Christian Yves Zongo, président de la Fédération burkinabè de tennis signé par son Secrétaire Général en la personne de Souleymane Yaméogo, où mon nom a été cité. Dans cette lettre, les deux dirigeants m’accusent d’intelligence avec des joueurs, notamment Jonas Kagambega pour déstabiliser la fédération. Je viens, par la présente, user de mon droit de réponse face à ce que je considère comme de la pure provocation.
J’ai effectivement servi le tennis burkinabè comme directeur technique national en 2005, poste duquel j’ai dû démissionner le 1er Mars 2007 pour des raisons liées à la personnalité du président et sa confusion entre les tâches administratives et techniques, et pour diverses autres raisons.
En tant qu’ex-joueur, dans le milieu tennistique depuis exactement 31 ans, coach de niveau 2, et ayant occupé des postes administratifs, critiquer la fédération et faire une analyse profonde de différents mandats, aussi bien sur le plan tennistique qu’administratif est un exercice pour lequel l’association avec un joueur n’est pas nécessaire.
Aujourd’hui Christian Zongo me sort de ma retraite sportive, en disant que je me suis reconverti au « tennis business », terme abusivement utilisé par lui et qui traduit encore sa non maîtrise des contours de ce sport.
L’activité qu’il appelle « tennis business » et qui est traduite dans son droit de réponse comme étant la rémunération à l’heure d’enseignants de tennis, est une activité tout à fait normale pratiquée même par des membres de son bureau parmi lesquels son secrétaire général Souleymane Yaméogo, qui donne des séances payantes dans des écoles de Ouaga 2000. Donner des cours rémunérés est pratiqué dans tous les clubs du Burkina Faso et du monde.
Ainsi donc, pour transposer et faire comprendre, les enseignants font de « l’enseignement business » selon l’analyse de Christian Zongo puisqu’ils sont rémunérés. Donner un cours de tennis, c’est aussi transmettre ou enseigner.
L’écrit objet de ce présent droit de réponse, traduit l’attitude connue de Christian Zongo, consistant à diviser et à isoler les principaux acteurs, dont certains n’ont que pour seul métier le tennis qu’ils exercent depuis plus de 40 ans, en menant des campagnes de désinformation et de dénigrement auprès de leurs responsables (responsables d’hôtels pour la plus part) qui ne connaissent pas bien la discipline avec pour seul objectif une main mise sur la fédération de tennis.
Entraîner ou coacher, enseigner ou transmettre est une profession noble. Mais, pendant que les autres fédérations d’Afrique et du reste du monde font la promotion du métier d’entraineurs qui est une source de lutte contre le chômage des jeunes, chez nous, la FBT cherche à plonger les entraîneurs dans la mendicité ; tout cela à des fins électoralistes et pour des postes au comité olympique national.
Ainsi donc, la signature de la pétition demandant la démission de Christian Zongo ainsi que celle de tout son bureau marque ma désapprobation de cette politique au regard de la cause noble des acteurs. Cette initiative des jeunes acteurs de ce sport est si fondée que certains membres du bureau fédéral, notamment le chargé de projet et le secrétaire général à l’organisation et d’autres encore que nous ignorons ont rejoint la liste par leur démission.
Il est très important de noter, que suite à un entretien d’environ une heure avec le Secrétaire Général Souleymane Yaméogo à son bureau et sur sa demande le 23 Décembre 2015 à partir de 14 h 45mn, celui-ci dit ne pas se reconnaître dans la correspondance objet de ma réponse, et affirme par conséquent n’être pas signataire de ce droit de réponse qu’il n’a pu voir qu’une semaine après la parution du journal. Que comprendre par cette cacophonie ?
Pour un renouveau, la démission de ce bureau fédéral est une condition nécessaire.
Dans le droit de réponse, Christian Zongo (puisque le SG n’est pas signataire et que des membres de la fédération se désengagent de l’écrit) dit que : « la dernière participation du Burkina à la CAN date de 2001. Pendant donc une dizaine d’années sous son mandat le Burkina n’a participé à la CAN qu’une et une seule fois, malgré les invitations que nous recevons comme toutes les fédérations d’Afrique.
Malgré cela, une génération de joueurs, remportant pas mal de tournois de la sous-région et qui n’ont pas été formés par la fédération est arrivée à faire du Burkina-Faso vice-champion d’Afrique (classement jamais obtenu par notre pays) en 2014. Et « ce Président » ose dire que ce résultat de vice-champion d’Afrique a été obtenu parce que les ténors africains n’y étaient pas ; critique démotivante et susceptible de briser tout le travail psychologique des entraîneurs de ces différents joueurs.
Dans la même lancée, il s’acharne sur le joueur Jonas Kagambega, cherchant même à lui nuire alors que dans la logique des choses, tout président doit chercher à protéger ses poulains à l’image d’un père de famille.
Il est inadmissible qu’un dirigeant, même dans un sport amateur cherche à dénigrer des joueurs qu’il est sensé promouvoir.
S’il est possible de ne pas être un technicien aguerri pour coordonner les actions d’une association sportive, irriter les meilleurs entraîneurs du pays, « tirer » sur le plus grand club(en terme de terrain, de nombre de joueurs, d’entraîneurs et de joueurs de talents.), dénigrer les performances de son équipe nationale vice- championne d’Afrique, essayer de détruire le numéro 1 national Jonas Kagambega à travers la presse, publier un droit de réponse en voulant le faire endosser par son secrétaire général, prétendre faire du tennis développement et ne pas réussir à répondre aux invitations des compétitions de petites catégories dans la sous-région, est-ce une manière de promouvoir cette discipline ? Dans une telle situation, le tennis peut-il progresser ?
Il serait souhaitable que le ministère des Sports et des loisirs se saisisse de façon urgente du problème des acteurs de ce sport, qui parait être l’expression d’un ras-le-bol, afin de le régler de façon définitive et éviter à l’avenir, l’amateurisme au sein de la fédération pour que le tennis burkinabè puisse rayonner à nouveau.
Modibo SANOGO
Ex-Directeur technique de la fédération burkinabè de tennis
E-mail : [email protected]
Tel : 70239557