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CRISE SECURITAIRE AU BURKINA


Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a procédé, le 17 juin 2019 à Ouagadougou, à l’installation officielle de la Commission d’élaboration de la Politique nationale de défense et de sécurité (CE-PONADS) marquant également l’acte de lancement officiel des activités de ladite commission. Forte de 101 membres, cette commission pluridisciplinaire a la lourde mission de doter le pays d’un référentiel qui permettra d’offrir les moyens à l’Etat pour assurer la protection des Burkinabè et du territoire national. La cérémonie d’ouverture présidée par le chef de l’Etat, a enregistré la présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, et de membres du gouvernement.

Le forum national sur la sécurité tenu en 2017 avait recommandé l’élaboration d’une politique nationale de sécurité. Hier 17 juin, ce fut chose faite avec l’installation officielle de la Commission d’élaboration qui sera chargée de doter le pays d’un référentiel devant offrir les moyens à l’Etat pour assurer la protection des Burkinabè et du territoire national. Outre l’installation officielle, la cérémonie a servi aussi de cadre au lancement des activités de la commission. Une cérémonie qui constitue « un moment décisif pour un Burkina Faso confronté à une dégradation inédite du contexte sécuritaire ». Créée par décret le 19 décembre 2018, cette commission, selon son coordonnateur, le colonel-major Théodore Palé, « a pour mission d’élaborer, dans un délai de 100 jours, en conformité avec les orientations du Conseil supérieur de la défense nationale, la politique de sécurité nationale du pays ainsi qu’un projet de loi sur la réorganisation de l’architecture générale de sécurité nationale ». A l’en croire, elle est composée d’un comité de supervision présidé par le ministre de la Sécurité et coprésidé par les ministres en charge de la défense et de la justice, d’un comité scientifique (6 experts en sécurité et 6 chercheurs universitaires) chargé de la direction des travaux, d’un comité plus élargi regroupant des représentants des ministères, différents groupes socioprofessionnels, syndicats, OSC et d’un secrétariat.  Pour le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré, président de la CE-PONADS, face à la situation sécuritaire qui est mise à rude épreuve, le pays s’est engagé à élaborer une politique nationale de sécurité par un processus consultatif inclusif qui prenne en compte les préoccupations, les attentes et les aspirations profondes des populations. D’où la pluridisciplinarité de la commission, et le processus d’élaboration sera basé sur des approches holistiques mettant l’accent sur le besoin de réponses collectives et multisectorielles.

Une opportunité unique pour la réconciliation nationale

« Il s’agit de questionner tous les secteurs de la vie de la Nation : économique, alimentaire, sanitaire, environnemental, personnel, communautaire et politique et de proposer une vision de notre sécurité nationale permettant de promouvoir notre vivre-ensemble, de préserver nos valeurs et intérêts nationaux consensuels », a affirmé le ministre Compaoré. Au regard de l’immensité de la mission, le ministre a exhorté l’ensemble des membres à « travailler en ayant à l’esprit que nous posons les jalons d’une nouvelle approche de notre sécurité commune ». « C’est donc une tâche noble et exaltante qui exigera de nous, abnégation et sacrifice car il y va de l’intérêt supérieur de la Nation », a déclaré le président de la CE-PONADS. Le président du Faso a, pour sa part, indiqué que la politique de sécurité nationale qui sera élaborée et adoptée, constitue le début d’un chantier de réformes que le peuple burkinabè doit nécessairement entreprendre. « Cette politique retracera notre vision pour une sécurité durable, reflètera nos valeurs, nos intérêts nationaux et aussi la manière de les préserver et de les promouvoir », a affirmé le chef de l’Etat, ajoutant que « cet appareil sera respectueux des doits humains et enraciné dans l’Etat de droit ». Selon le président du Faso, c’est la première fois que le pays « se donne l’espace et les moyens de se doter d’une vision malgré l’ampleur inégalée des menaces sécuritaires en général et des harcèlements terroristes ». C’est pourquoi il a encouragé les membres à « persévérer dans cet effort historique et à s’ouvrir à des consultations populaires élargies à l’ensemble de nos régions pour répondre au mieux aux attentes des femmes, hommes et jeunes ». Présent à la cérémonie, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a exprimé sa compassion au peuple burkinabè éprouvé par les multiples attaques. Il a aussi exprimé sa reconnaissance aux Forces de défense et de sécurité « qui luttent sans relâche contre un ennemi insaisissable ». A son avis, l’élaboration d’une politique nationale de sécurité est un « rendez-vous historique pour le Burkina Faso » et va constituer « une opportunité unique pour la réconciliation nationale ».

Colette DRABO


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