CRISE SECURITAIRE AU BURKINA
Le Mouvement pour le retour de Blaise Compaoré a animé un point de presse le 29 juin dernier à Ouagadougou. Objectif : interpeller l’opinion sur la « nécessité et l’urgence de faciliter le retour des exilés politiques ».
Le constat que le Mouvement pour le retour de Blaise Compaoré fait de la situation sécuritaire du Burkina Faso, sous la gouvernance du président Roch Marc Christian Kaboré, est « chaotique ». Pour cause, la recrudescence des attaques terroristes qui entraînent des morts, des blessées et des déplacés internes. « La mise en œuvre calamiteuse de la politique de défense, marquée par la succession de 3 ministres de la Défense avant la fin du quinquennat et le bruit des bottes de nos FDS réclamant plus de moyens matériels, témoignent du constat d’impuissance du gouvernement », a déclaré Mamadou Abdel Kader Traoré, coordonnateur du mouvement. Pour lui, tout cela constitue un échec de la part du régime en place. A l’en croire, le retour de Blaise Compaoré et de tous les exilés, afin de mettre en marche la machine de la réconciliation et de l’unité nationale, pourrait être un atout majeur dans la lutte contre ce fléau. A cet effet, il a souligné que Blaise Compaoré a manifesté sa volonté de rentrer au bercail dans des conditions apaisées afin d’œuvrer, aux côtés du président en exercice, au retour de la sécurité et à la restauration de l’intégrité territoriale. Et qu’il en était de même pour les trois généraux, en l’occurrence Diendéré, Bassolé et Zida, qui ont aussi exprimé leur volonté de collaborer à l’éradication du terrorisme. Pourtant, a-t-il fait savoir, le régime en place est resté de marbre et pire, s’est contenté de déclarations ambiguës. « Triste orgueil du régime qui se complait dans la carapace orgueilleuse qui cache mal son incapacité pendant que chaque jour compte son nombre de victimes du terrorisme. C’est cruel d’emprisonner des populations innocentes dans une longue et harassante guerre alors qu’une alternative est proposée par la sagesse », s’est-il indigné. Mamadou Abdel Kader Traoré a confié être déçu du silence complice des forces vives de la Nation, qui, dit-il, ont toujours œuvré pour un climat apaisé entre les citoyens et ont toujours prôné le dialogue. Pour cela, le MPRBC en appelle à un sursaut patriotique pour remettre la concorde, le dialogue national inclusif et la réconciliation nationale au centre des préoccupations. Concernant le cas spécifique de l’extradition de François Compaoré, le MPRBC a dénoncé, lors de cette conférence de presse, « l’acharnement politico-judiciaire » que subit ce dernier. « Outre les cas d’arrestations abusives de l’activiste Naïm Touré, de Safiatou Lopez, de Pascal Zaïda, de Denise Auguste Barry, etc., qui décrédibilisent notre système judiciaire, des raisons objectives sur le dossier d’extradition de François Compaoré en lui-même démontrent à souhait que la Justice burkinabè, en son état actuel, n’est pas en mesure de garantir à François Compaoré un procès équitable», a-t-il dit. Pour ce qui est du débat sur la tenue des élections en dépit de l’insécurité qui prévaut dans le pays, le MPRBC soutient qu’il est « impossible » de tenir les élections à la date prévue sans mettre en cause le principe constitutionnel du suffrage universel. Selon le président du mouvement, la question du MPRBC n’est qu’une question de bon sens, car, a-t-il soutenu, si avant de restaurer l’intégrité du territoire, l’on organise les élections en écartant ainsi les citoyens des zones occupées, cela est d’autant grave qu’il s’interprète comme un cautionnement tacite de l’annexion de ces localités au profit de la horde de terroristes. Pour ce faire, le MPRBC a proposé un agenda politique articulé en 3 points (voir encadré).
Frédéric TIANHOUN (Collaborateur)
Les trois points de l’agenda politique du MPRBC
« Ouvrir un dialogue national impliquant toutes les couches socio-politiques, qui aboutira à la mise en place d’une période de recherche et de signature d’un nouveau contrat social au soir du 28 décembre prochain. Ce, eu égard au contexte sécuritaire ; engager le processus de réconciliation nationale et du retour des exilés politiques pendant la période de la recherche du nouveau contrat social ; respecter le calendrier du processus de réconciliation et ne ménager aucun effort pour la restauration de l’intégrité du territoire pendant la même période pour une tenue effective des élections ».