CRISE SECURITAIRE AU BURKINA FASO : En avant toute ! En marche vers la victoire finale !
Encore quelques heures et, quelque part dans les allées mornes et silencieuses du cimetière du Temps, sera dressée l’épitaphe de l’année 2022. A l’instar de ses devanciers, l’an 2022 ira s’évanouir dans les épaisses et obscures brumes du Néant. Comme dans une course de relais, 2022 transmettra le témoin à 2023 dont l’entrée en scène sera célébrée à travers le monde, à divers degrés d’intensité festive et d’effervescence contagieuse. Mais au pays qui a vu naitre beaucoup d’entre nous, Voltaïques ou Burkinabè, l’esprit ne sera évidemment ni aux réjouissances, ni à la fête encore moins à la joie. Tant sur la passerelle qui jette un pont entre l’année finissante et celle qui va bientôt éclore, défile en continu l’effroyable spectacle des périls. Et Dieu seul sait quand sonnera enfin pour notre pays, la délivrance ! On croise les doigts. Car, toujours aux prises avec les sulfureux vents maléfiques provoqués par les ingénieurs du Mal mus par Thanatos, le Burkina cherche, et c’est le moins que l’on puisse dire, la voie du salut. Mais l’espoir est permis.
Le rêve de voir la vermine écrabouillée, s’inscrit désormais dans le champ du possible
Du moins, si l’on se réfère aux quelques informations fraiches et encourageantes qui nous parviennent du front. Comme celles relatives à la reprise de Solenzo par les Forces de défense et de sécurité (FDS), au terme d’une opération de sécurisation de la ville qui était sous coupe réglée des terroristes. L’on peut croire que le rêve de voir la vermine écrabouillée, anéantie, s’inscrit désormais dans le champ du possible. Et pour cause : une véritable opération de nettoyage des repaires terroristes a déjà été entamée, même si l’option des nouvelles autorités semble être de communiquer peu et de frapper fort. Et il faut croire que ces « âmes damnées » contre lesquelles le tout-Burkina est en croisade depuis quelque huit ans, n’ont encore rien vu, du moins si elles persistent dans leur folie meurtrière qui apparait, de toute évidence, comme un combat sans issue. En tout état de cause, le « révolté » chef de l’Etat, Ibrahim Traoré, n’avait pas l’air de badiner, dans son adresse à la Nation, prononcée à l’occasion de la 62e année d’accession de notre pays à l’indépendance. Après avoir martelé quelques semaines plus tôt, que « le Burkina Faso est en guerre », eh bien, il remet une couche en soulignant que « cette bataille est à son préambule ». A cœur vaillant, rien d’impossible ! Alors, en avant toute ! En marche vers la victoire finale ! Mais d’ores et déjà, chapeau bas aux vaillantes FDS et aux braves Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui, engagés sur le front, et au péril de leur vie, jurent de rendre à la Patrie, son honneur et sa gloire. Une patrie au pronostic vital, hélas, engagé, et face auquel il urge qu’il lui soit administrée une thérapie de choc. L’an 2022, comme les précédents, n’aura pas été épargné par la violence inouïe et bestiale terroriste avec ses effets induits en termes d’exodes massifs de populations, estimés à un peu moins de deux millions de personnes déplacées.
Plaise au Ciel que 2023 propulse enfin ce pays sur une trajectoire plus paisible et moins agitée
Qui ne se souvient de l’électrochoc national de Gaskindé, en référence à l’attaque terroriste d’un convoi de ravitaillement en partance pour la ville de Djibo (région du Sahel), survenu le 26 septembre dernier ! Une tragédie aux bilans matériel et humain lourds, qui aurait été la goutte d’eau de trop à avoir fait déborder le vase. Sans doute ce drame n’a-t-il pas été étranger à l’éviction du président Paul-Henri Sandaogo Damiba, le 30 septembre 2022. A l’infamie de Gaskindé, il faut aussi ajouter l’abomination de Seytenga, perpétrée quelques mois plus tôt, dans la nuit du 11 au 12 juin 2022 dans la province du Séno (région du Sahel). Et la liste n’est pas exhaustive. Plaise alors au Ciel que dans notre quête d’un Burkina meilleur, 2023 propulse enfin ce pays sur une trajectoire plus paisible et moins agitée, qui laisse derrière nous le terrible souvenir de l’ogre avide de sang humain. Cela dit, sur un tout autre front, la lutte contre la corruption, véritable boulet au pied de la Nation, est parallèlement enclenchée, foi du président Ibrahim Traoré. Une bataille qui, à en croire le premier magistrat du pays, devrait être déterminante dans le lancement de « la bataille du côté économique ». Assurément, cette croisade contre la corruption, a tout son sens, tant le phénomène continue d’être un poison à la fois pour l’économie et la sécurité burkinabè. Pour le reste, on ose croire que le jeune capitaine parviendra à sortir de… son béret, des solutions de génie. En attendant, l’on s’en voudrait de ne pas interpeller les dirigeants actuels, sur la nécessité de trouver, ici et maintenant, une réponse au survol inquiétant de faucons dans le ciel déjà grisâtre de la libre expression des citoyens, et sur les menaces qui planent sur la liberté de presse au Burkina. Et ce, au regard des appels lancés sur les réseaux sociaux, aux meurtres de journalistes. Le Burkina Faso à la réputation désormais surannée de « Pays des hommes intègres », a-t-il, à ce point, touché le fond ? En tous les cas, un réarmement éthique et moral s’impose. Le président du Faso ne croit pas si bien dire quand il assène que le combat pour l’indépendance totale passera, en sus des armes, par l’attention que nous porterons désormais à nos valeurs et à nos comportements. Vivement que son message soit entendu 5/5 ! En attendant, à l’orée de cette nouvelle année, les Editions « Le Pays » souhaitent le meilleur à toutes et à tous.
Cheick Beldh’or SIGUE, Directeur général, Directeur de publication des Editions
Chevalier de l’Ordre national