CRISE SECURITAIRE AU BURKINA
« Avec Roch, le Faso va droit dans le mur », selon le CFOP
Le Chef de file de l’opposition (CFOP) a tenu sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire le 5 juin dernier à son siège ; une conférence de presse co-animée par Jean Hubert Bazié, président de l’ESPOIR et Adama Séré, président du RDEBF. Une occasion pour les conférenciers de passer au peigne fin l’actualité brûlante de notre pays, particulièrement la situation sécuritaire qui, selon le CFOP, va de mal en pis sous le règne du président Roch Marc Christian Kaboré. Le CFOP a aussi abordé d’autres sujets non moins importants en rapport avec l’actualité. Selon le CFOP, « avec Roch, le Faso va droit dans le mur ».
L’aggravation de la crise sécuritaire, le bilan du massacre de Yirgou, la suspension de la grève dans le secteur de l’Education, la politisation à outrance de l’Administration, la lutte contre la corruption sont, entre autres, les sujets abordés par les conférenciers Jean Hubert Bazié, président de l’ESPOIR et Adama Séré, président du RDEBF. Abordant la question sécuritaire, les conférenciers ont affirmé que la situation se dégrade au quotidien sans que des solutions idoines ne soient trouvées. Pour preuve, la longueur de la liste des attaques montre clairement que le pays est envahi par les terroristes. Les conférenciers ont cité les cas de Nassoumbou dans le Soum, avec ce que l’on sait déjà, Kompienbiga dans la Kompienga, où les terroristes se vantent même, dans un communiqué triomphaliste, d’avoir occupé le camp pendant des heures.
A cela s’ajoute le cas de Kain- Ouro dans le Yatenga, où, selon le CFOP, on a enregistré le massacre d’une quinzaine de personnes. Les conférenciers ont aussi souligné que ces différentes attaques visent de plus en plus les civils abandonnés à eux-mêmes. Les conférenciers se sont réjouis du succès enregistré par les Forces de défense et de sécurité qui ont neutralisé 146 terroristes. Ils ont tenu à les saluer tout en les invitant aussi à un sursaut patriotique afin de gagner encore plus de victoires éclatantes. Au moment où se tient la réunion des chefs d’Etat du G5 Sahel, les conférenciers ont saisi l’occasion pour exprimer les attentes des populations qui, selon eux, sont fortes. Selon le CFOP, manifestement après 3 ans passés à la tête du Burkina, le constat qui s’impose est que le président Kaboré a fait la preuve qu’il n’a ni la vision ni les capacités pour gérer le pays, surtout en ces temps de turbulences. Pour les conférenciers, le président Kaboré s’est révélé être en réalité le problème : « Roch n’a jamais été la solution, il est le problème central. Avec lui, le Faso va droit dans le mur, notre pays est en train de sombrer. C’est une solution gravissime qui interpelle tous les patriotes. Jamais un régime n’avait autant échoué dans la défense de notre intégrité territoriale », ont-ils conclu. Abordant les crimes de masse de Yirgou et environnants un mois après ces douloureux évènements, le CFOP dit attendre toujours que la Justice arrête et juge les coupables de l’assassinat du chef de Yirgou et de 6 autres personnes et les auteurs du pogrom contre les Peuls. Pour ce qui est de la suspension pour deux mois du mot d’ordre de grève de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), annoncée le week-end dernier, l’Opposition a félicité la CNSE pour son patriotisme et a demandé au gouvernement de respecter enfin ses engagements, afin d’éloigner des enfants du Burkina Faso le spectre d’une année blanche. L’Opposition a aussi souligné qu’à travers ses mémorandums sur le pouvoir du président Kaboré, elle a toujours dénoncé la politisation à outrance de l’Administration caractérisée par la promotion aveugle des militants du MPP, la répression des syndicalistes et des opposants notamment. Selon toujours l’Opposition, le phénomène continue malheureusement et prend même de l’ampleur. La preuve, selon toujours l’Opposition, des agents ont été sanctionnés à travers des affectations abusives. Fort de ce constat, l’Opposition a invité l’Etat à traiter tous les agents de l’Administration de manière égalitaire et selon leurs mérites. C’est, selon elle, la seule voie qui peut assurer au Burkina Faso la confiance en ses institutions et satisfaire le désir de vivre- ensemble des populations dans une paix sociale retrouvée. Pour terminer, le CFOP a tenu à se prononcer sur les cas de corruption aggravée au Burkina. Les conférenciers ont affirmé que lors de la remise de son rapport au président du Faso, le premier responsable de l’ASCE–LC a révélé ce que l’Opposition savait déjà, à savoir l’aggravation de la corruption. Tout en prenant acte de ce constat qui, selon elle, n’étonne guère, elle interpelle le pouvoir sur l’obligation qu’il a de donner suite aux dossiers de corruption ainsi mis à nu et à ne pas se faire le complice du pillage des maigres ressources du pays. A cet effet, l’Opposition a invité la Justice à accomplir son devoir par l’auto-saisine et à rassurer que les premiers parmi les ministres sortants, ont été exemplaires en partant comme ils sont venus, sans avoir abusé des biens de l’Etat.
Ben Issa TRAORE