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CRISE SECURITAIRE AU SAHEL


Tant qu’il se menait sur d’autres théâtres, il était vu comme un phénomène trop lointain des pays africains pour inquiéter outre mesure. Et pourtant, il a fini par atterrir en plein milieu du Sahel, à la faveur de l’incursion djihadiste de 2013 au Mali, stoppée in extremis par la France de François Hollande qui a déployé les grands moyens pour arrêter la horde d’islamistes enragés qui fondaient, depuis la Libye, tels des rapaces, sur la capitale malienne avec la ferme intention d’installer leurs pénates à Bamako. Lui, c’est le terrorisme qui, en moins d’une décennie, a poussé des ramifications  dans toute la bande sahélo-saharienne et sévit aujourd’hui dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger qui souffrent le martyre avec des attaques plus meurtrières les unes que les autres,  au point que des populations désemparées ne savent plus à quelle armée se vouer. Le dernier fait en date est l’attaque, le 14 novembre dernier du détachement de la gendarmerie d’Inata au Burkina Faso, qui a coûté la vie à une cinquantaine de personnes.

 

C’est à se demander si les terroristes ne sont pas actuellement en campagne dans ces trois pays

 

Deux jours plus tard, les forces du mal se sont livrées à des orgies sanglantes au Niger où une vingtaine de civils étaient massacrés, le 16 novembre à Bakorat dans la région de Tahoua, C’est à se demander si les terroristes ne sont pas actuellement en campagne dans ces trois pays, dans leur croisade meurtrière. Quoi qu’il en soit, c’est un sale temps pour les populations du triangle de la mort, à la frontière commune entre ces trois pays, obligées de vivre la peur au ventre, dans la hantise permanente du danger et dans la crainte de la prochaine attaque. La question fondamentale est la suivante : quand prendra fin la spirale de ces violences aveugles contre des populations innocentes et surtout d’où viendra le salut pour les pays du Sahel engagés dans une si longue guerre contre un ennemi aux desseins encore largement obscurs ? La question est d’autant plus fondée que dans cette guerre d’usure où les adversaires se rendent coups pour coups, la bête venimeuse a jusque-là fait preuve d’une capacité extraordinaire de rebondissement chaque fois qu’on la croyait mortellement touchée au flanc, face à des armées nationales qui sont aussi montées en puissance.

 

 

Cette nouvelle attaque devrait être un moment d’introspection et d’interrogations sur la meilleure stratégie à apporter

 

 

Cela dit, tout porte à croire qu’il y a encore d’énormes efforts à faire pour trouver la bonne formule puisque le mal persiste, et nos soldats continuent de tomber dans des embuscades, quand ils ne sautent pas sur ces dangereux engins explosifs appelés IED, dans leur mission de protection des populations. Quand on ajoute à cela le fait que la collaboration pleine et entière des populations, est loin d’être totalement acquise en raison de la pression des terroristes sur ces mêmes populations, il y a de quoi se convaincre que la lutte contre le terrorisme est moins une question d’hommes que de stratégie pour contrer l’adversaire. A preuve, malgré le changement de têtes aux ministères de la Défense et de la Sécurité, le Burkina peine toujours à trouver la parade. En tout état de cause, ces nouvelles attaques viennent rappeler, une fois de plus, la nécessité de toujours garder l’arme au pied.

 

« Le Pays »

 


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