HomeEchos des provincesCRISE AU SEIN DU CONSEIL MUNICIPAL DE BANFORA : Dépitée, Mme le gouverneur verse des larmes

CRISE AU SEIN DU CONSEIL MUNICIPAL DE BANFORA : Dépitée, Mme le gouverneur verse des larmes


Inquiétée par la rumeur persistante qui faisait cas d’éventuels troubles dans la ville de Banfora par rapport à la motion de défiance que faisaient signer certains hommes politiques contre le maire Aboubacar Héma, le gouverneur des Cascades, Léontine Zagré, a convoqué une rencontre d’urgence de personnes-ressources, le 1er juillet 2017. Au moment où elle plaidait auprès de celles-ci pour qu’elles pèsent de tout leur poids afin d’éviter que des drames ne surviennent, le gouverneur a fondu en sanglots et la rencontre a été levée.

 

Dans la nuit du 30 juin 2017, le gouverneur des Cascades, Léontine Zagré, entourée de ses plus proches collaborateurs que sont le haut-commissaire de la Comoé, Salimata Dabal, et le SGR, Aboubacary Traoré, ainsi que des autorités en charge de la sécurité, ont tenu une rencontre qui s’est poursuivie jusqu’à 23h au gouvernorat. Au sortir de cette rencontre, une réunion d’urgence a été convoquée pour le lendemain et les participants ont été saisis au téléphone autour justement de 23h, le 30 juin 2017. Comme prévu, le lendemain 1er juillet 2017 à 9h, les participants, au nombre desquels il faut retenir les opérateurs économiques, les coutumiers, les religieux, les responsables des partis et formations politiques ainsi que des membres d’OSC et la presse, étaient mobilisés. Ils ont attendu, juste le temps que Léontine Zagré accompagne à la nouvelle mairie, l’ambassadeur de la République de Côte-d’Ivoire, arrivé à Banfora où il devait s’entretenir avec les ressortissants de son pays.  Le message du gouverneur est directement porté à la connaissance de l’assistance après qu’elle eut fait un bref rappel des règles qui encadrent la gouvernance démocratique et la décentralisation dans notre pays. Selon Léontine Zagré, un certain nombre de personnes,  supposées engagées dans la signature de la motion de défiance contre le maire Aboubacar Héma, ont porté plainte dans la journée du 30 juin 2017 parce qu’elles sont, selon elles, victimes de menaces tant sur leur personne que sur leurs biens. « En tant qu’autorités en charge de la région, je dis qu’il ne faut pas attendre que le drame se produise avant d’agir. Voilà pourquoi j’ai demandé à vous rencontrer pour qu’ensemble, nous trouvions les voies et moyens pour préserver la paix et la cohésion dans la commune de Banfora », a lancé en substance Léontine Zagré. A l’entendre, cette crise ne doit pas se régler dans la rue ni dans la violence, comme l’imaginent certains. « C’est au sein du Conseil municipal », a-t-elle fait noter. A la suite du gouverneur, le haut-commissaire, Salimata Dabal, a indiqué que chaque participant à cette rencontre peut contribuer à sa manière à trouver une issue heureuse à cette crise. Sur ce ton, la parole a été donnée aux participants, mais les différentes interventions ne répondaient pas aux soucis qui animent l’autorité. En effet, au lieu de proposer des actions allant dans le sens d’apaiser la situation comme le souhaite le gouverneur, la plupart de ceux qui ont pris la parole ont plutôt expliqué et rappelé les faits et gestes des acteurs impliqués dans la crise qui est née dès l’élection du maire en 2016. Certains ont même voulu justifier leur position. Du coup, Léontine Zagré s’est vue obligée de repréciser l’objet de la rencontre en disant aux participants qu’il ne s’agit pas d’un tribunal, mais plutôt d’un cadre pour trouver les moyens de préserver la paix. En réaction à l’intervention d’un participant qui a laissé entendre que personne n’a le monopole de la violence, le gouverneur a fait savoir que pour sa part, il s’agit, au cours de cette rencontre, de juste lancer un cri du cœur. « La concertation n’est pas une preuve de faiblesse. Sinon, nous avons les hommes et les moyens d’agir », a-t-elle dit. Puis de poursuivre en relevant que c’est en tant que personnes-ressources que les participants sont invités à peser de tout leur poids pour régler la crise qui secoue actuellement le Conseil municipal. C’est en prononçant ces mots que, sous l’émotion, le gouverneur n’a pas pu contenir ses larmes. Sur ces entrefaits, elle met un terme à la rencontre tout en espérant que son appel a été compris. Du coup, une délégation est vite constituée parmi les participants pour la rencontrer dans son bureau. Pendant ce temps, les autres attendaient. A leur retour, l’Abbé Christophe Traoré qui en faisait partie, explique qu’il s’est agi pour eux de demander pardon au gouverneur et de la remercier du fait qu’elle porte tant la région des Cascades dans son cœur au point de fondre en larmes lorsqu’elle s’aperçoit qu’elle (la région) court de grands risques. « Nous l’avons rassurée, en votre nom à tous, que chacun dans sa base, va œuvrer pour préserver la paix qui lui est tant chère », a confié l’Abbé Traoré.

 

Mamoudou TRAORE

 

 


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