HomeOmbre et lumièreCRISES A REPETITION AU SEIN DE CERTAINS CONSEILS MUNICIPAUX : En finir avec la pagaille !

CRISES A REPETITION AU SEIN DE CERTAINS CONSEILS MUNICIPAUX : En finir avec la pagaille !


Certains conseils municipaux, au lieu d’être la solution aux préoccupations des populations, sont en passe de devenir le problème. Le mal avait atteint un tel niveau de gravité que l’Etat avait opté pour la dissolution de bien de conseils municipaux. La reprise des élections, on se rappelle, avait coûté la quinine aux contribuables burkinabè. Des milliards de F CFA, en effet, avaient été injectés, malgré le fait que les temps sont durs, pour procéder à la reprise des élections aux fins de mettre en place de nouvelles équipes municipales. L’on avait eu la faiblesse de croire que par là, la sérénité serait de retour dans les mairies à problèmes et que les autres mettraient un point d’honneur à éviter les crises. Hélas, voilà que ça recommence dans certains conseils municipaux. Le cas le plus emblématique est celui du conseil municipal de Saponé où des conseillers sont vent debout à l’effet de s’offrir le scalp du bourgmestre. Peu avant ce cas, c’est le conseil municipal de Banfora qui était en ébullition. Aujourd’hui, c’est le conseil municipal de la commune de Gourcy qui est sur la sellette. La tête du premier responsable est même mise à prix, puisqu’il est question d’une motion de défiance pour l’éjecter de son fauteuil. Au delà de ces cas, la probabilité est forte que bien d’autres conseils municipaux couvent des crises. Ça commence à faire trop, d’où la nécessité d’en finir, peut-on dire, avec la pagaille qui s’est invitée dans certains conseils municipaux. Il est vrai qu’en démocratie, l’on ne peut pas empêcher que par moments, les débats soient houleux au sein des conseils municipaux. Mais de là à les transformer en sanctuaires d’intrigues et de guerre de personnes, il y a un pas que malheureusement certains conseils municipaux n’ont eu aucun scrupule à franchir. Si ce sont les textes qui présentent des insuffisances de nature à permettre à ces dérives de prospérer, il est impératif de les toiletter pour arrêter la chienlit.

 

Le temps est venu de sévir

 

Si ce sont des individus qui, par indiscipline, s’adonnent à ces pratiques en foutant la merde dans les conseils municipaux, l’Etat a l’obligation de durcir le ton à leur endroit. Car, ces conseillers indélicats sont en train de prendre en otage les populations. Il faut absolument les empêcher de nuire davantage. Car, en plus de constituer une entrave au développement local, ils renvoient une image désastreuse de la décentralisation au Burkina Faso aux partenaires intérieurs et extérieurs qui sont susceptibles d’aider à tirer nos communes vers le haut. S’il est vrai qu’il y a des conseillers dont le comportement s’apparente à celui du berger lépreux, c’est- à-dire incapable de traire la vache mais prompt à renverser la calebasse de lait, il faut avoir le courage de reconnaître que certains maires prêtent aussi le flanc. En effet, bien de responsables de mairies sont ainsi faits, qu’ils confondent leurs structures à leurs jardins potagers. Ils récoltent les fruits à leur seul profit, quand et comme ils veulent. Ce faisant, ils faussent l’esprit de la décentralisation. Car, ce concept ne rime pas avec gestion solitaire et opaque. Il implique la participation et le consensus. In fine, il s’agit de travailler dans le sens de l’intérêt général. Ce principe est malheureusement le cadet des soucis de certains maires. En réalité, dans certaines communes, les maires sont de véritables satrapes locaux qui utilisent leur fonction pour s’enrichir. Ils sont d’autant plus confortés dans cette posture que bien des municipalités, aujourd’hui, bénéficient d’importantes mannes de la part d’unités économiques installées dans leur ressort territorial. Et l’impunité faisant le reste, ils ne se fixent aucune limite dans leur posture de prédateurs des biens de la communauté. Le temps est venu de sévir contre cette race de maires. Il suffit de leur appliquer la rigueur de la loi pour faire comprendre à tous que le mandat de conseiller tout comme la fonction de maire est avant tout un sacerdoce. Par ce fait, l’on rendrait nos conseils municipaux plus vertueux en dissuadant tous ceux qui considèrent l’engagement politique comme un business.

 

SIDZABDA

 


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