HomeA la uneDECES DE L’ANCIEN PRESIDENT AMERICAIN, JIMMY CARTER : L’Afrique perd un grand humaniste et un faiseur de paix

DECES DE L’ANCIEN PRESIDENT AMERICAIN, JIMMY CARTER : L’Afrique perd un grand humaniste et un faiseur de paix


L’ancien président américain, Jimmy Carter, est décédé. Comme une luciole qui disparait dans les ténèbres, il s’est éteint le 29 décembre dernier à son domicile de Plains, en Géorgie, parmi les siens, à l’âge de cent ans. Une longévité qui montre à souhait la générosité de la nature à l’endroit de ce vieil homme qui aura vécu utile pour lui-même et pour les autres. En tout cas, ce n’est pas un hasard, encore moins une faveur si, en 2002, il recevait le Prix Nobel de la paix pour ses efforts en faveur d’une résolution pacifique des conflits. Toujours est-il qu’en quatre ans de pouvoir, l’ancien président démocrate qui a régné sur la plus puissante nation au monde, de 1977 à 1981, a su laisser de lui l’image d’un homme hautement charismatique. Une image qui le suivra jusque dans sa tombe, au moment où affluent de toutes parts, les hommages à l’endroit de l’illustre disparu qui a su inscrire durablement son nom dans l’histoire du monde.

 

Un homme d’Etat « exceptionnel » qui a marqué l’histoire par son engagement en faveur de la démocratie

 

Et dans ce florilège de témoignages, on peut retenir celui du président américain, Joe Biden, qui a annoncé des funérailles nationales dans la capitale fédérale Washington, et qui, au-delà de « l’ami très cher », reconnait en son célèbre devancier de très longue date, « un dirigeant extraordinaire, un homme d’Etat et un humaniste ». L’Elysée, pour sa part, salue « un grand médiateur, ardemment attaché aux droits de l’Homme » et « qui ne cessa jamais d’œuvrer à l’apaisement du monde ». Et le continent noir n’est pas en reste puisque le président congolais, Félix Tshisekedi, a tenu à saluer un homme d’Etat « exceptionnel » qui a marqué l’histoire par son engagement en faveur de la démocratie, de la paix et des droits humains. De son côté, le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a joint sa voix au concerto mondial pour souligner le « rôle important » de l’ancien locataire de la Maison Blanche qui a été l’artisan des accords de Camp David pour le retour de la paix entre l’Egypte et Israël. En rappel, ces accords censés mettre un terme au conflit israélo-égyptien, ont été signés en septembre 1978 par le président égyptien, Anouar el-Sadate et le Premier ministre israélien, Menahem Begin, sous la médiation du président américain, Jimmy Carter. Il y a aussi son implication dans le dossier de la Rhodésie où il a refusé de soutenir le gouvernement raciste dans un contexte d’apartheid érigé en système de gouvernance dans cette partie de l’Afrique australe. Toujours est-il que ses efforts ont mené aux pourparlers de Lancaster House, à Londres en Angleterre, qui déboucheront plus tard, sur les premières élections libres du nouvel Etat. C’est dire si avec la disparition de Jimmy Carter, l’Afrique perd non seulement un faiseur de paix qui aura pesé dans la résolution de plusieurs conflits en sachant parfois se reconnaître dans le combat de certains peuples africains contre la ségrégation raciale.

 

Le 39ème président des Etats-Unis d’Amérique avait souhaité vivre assez longtemps pour voter pour Kamala Harris

 

Mais aussi un grand humaniste dont la Fondation œuvre inlassablement sur le continent noir et ailleurs dans le monde, dans des domaines aussi divers que la santé publique en vue de l’éradication de maladies, l’humanitaire en faveur des sans-abris et des personnes défavorisées, que les droits humains et la surveillance des élections, tout en faisant la promotion d’élections libres et équitables. C’est dire le lourd héritage que James Earl Carter Jr, de son vrai nom, laisse à son pays et à la postérité, dans une Amérique qui fait encore face à bien des défis et où la question du racisme, pour ne citer que celle-là, reste encore éminemment préoccupante. Pour le reste et pour l’histoire, le 39ème président des Etats-Unis d’Amérique avait souhaité vivre assez longtemps pour voter pour Kamala Harris dans la course à la succession de Joe Biden, à la faveur de la présidentielle du 5 novembre dernier.  Mais son vote  gardera un goût d’inachevé avec la défaite de l’égérie de son parti, qui ne sera pas la première femme à s’installer au Bureau ovale, après sa défaite face au milliardaire républicain, Donald Trump. Lequel, dans son hommage, a fait part de son « plus grand respect » pour l’illustre disparu qui « a travaillé dur pour que l’Amérique soit meilleure ». Un hommage qui sonne comme un défi pour l’iconoclaste président républicain qui signera, dans quelques jours, officiellement, son retour à la Maison Blanche après l’avoir quittée huit ans plus tôt.

 

« Le Pays »

 

 


No Comments

Leave A Comment