DECORATIONS DE FDS POUR HAUTS FAITS DE GUERRE : Une dynamique à renforcer
Le 22 mai dernier, le Chef de l’Etat, le lieutenant- colonel Damiba, s’est déplacé à Bourzanga, localité située dans la province du Bam, à l’effet de saluer la vaillance des hommes du détachement militaire, pour leur riposte vigoureuse suite à l’attaque terroriste contre leur camp. Le chef suprême des armées ne s’est pas contenté de mots pour exprimer la satisfaction de la Nation ainsi que la sienne à l’endroit des « boys » du lieutenant Béogo. Il les a aussi décorés de la Croix du combattant. Cette distinction a été faite aussi le 23 mai dernier à quinze (15) sous-officiers de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) pour leur « bravoure et leur engagement dans la lutte contre le terrorisme ». Il faut rappeler que ce sont les éléments de cette unité, qui avaient réagi avec vigueur à une embuscade tendue par des terroristes sur l’axe Kaya-Dori. Cinq (5) gendarmes y avaient perdu la vie. Le 24 mai dernier, ce sont sept (7) militaires de l’Armée de l’air qui ont reçu, à leur tour, la médaille de la Croix du combattant sous la présidence du ministre d’Etat, ministre de la Défense, le Général de brigade Barthélemy Simporé. Ces récipiendaires, parmi lesquels des pilotes, ont été distingués pour leur bravoure et leur engagement lors d’interventions aériennes qui ont permis d’engranger des résultats significatifs sur le terrain des opérations. Avant tout commentaire, il n’est pas superflu de dire un mot sur l’histoire de la Croix du combattant. Cette distinction est une décoration honorifique française créée en 1930 à l’intention des poilus (combattants) de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Par la suite, la Croix du combattant a été décernée aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et d’autres conflits impliquant l’armée française.
Pour tirer le moral vers le haut, on ne peut pas faire l’économie des motivations
Le Burkina, ancienne colonie française, a hérité de cette tradition. Ainsi, sous Roch Marc Christian Kaboré, à l’occasion du 61e anniversaire de l’armée nationale, 60 éléments des Forces armées nationale ont été décorés de la Croix du combattant. Lors des deux guerres contre le Mali (1974 et 1985), des militaires burkinabè avaient également reçu cette distinction pour leurs hauts faits de guerre. Le lieutenant- colonel Damiba n’a fait donc que poursuivre une tradition qui existait dans l’armée. Mais le contexte sécuritaire que vit notre pays, donne davantage d’éclat à cette distinction. De ce point de vue, on peut féliciter les nouvelles autorités pour avoir reconnu le mérite des militaires qui se sont véritablement investis et illustrés dans la lutte contre le terrorisme. Certes, les décorations à titre posthume ont aussi de la valeur, mais le fait de décorer des militaires, pour leurs hauts faits de guerre, pendant qu’ils sont encore en vie, peut contribuer à doper de manière significative, le moral de la troupe sur le théâtre des opérations. C’est pourquoi la décoration des militaires qui se sont héroïquement illustrés dans la lutte contre le terrorisme, est une dynamique à renforcer. Et aucun Burkinabè ne s’insurgera contre cela ; tant tout le monde est conscient que la Nation doit être reconnaissante envers ses fils et ses filles, qui sont disposés à la défendre et cela, quelle que soit l’adversité à laquelle ils font face. De ce point de vue, on peut suggérer que l’on élargisse ce genre de distinctions pour hauts faits de guerre, aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Car, au sein de ces derniers, il y a des combattants qui se sont également illustrés avec vaillance dans la lutte contre le terrorisme et cela, malgré leurs conditions de vie et de travail particulièrement difficiles. La Croix du combattant est un grand symbole. Mais l’on peut suggérer à l’Etat d’aller au-delà, de sorte à permettre aux récipiendaires d’avoir des avantages considérables et palpables aussi bien dans leur carrière que dans leur vie. En tout cas, il faut absolument envisager toutes les mesures susceptibles d’augmenter la motivation des militaires déployés sur le théâtre d’opérations. Toutes les mesures susceptibles d’amener les combattants à se transcender, doivent être portées, par exemple, par l’Assemblée législative de transition. En tout état de cause, l’on peut affirmer sans grands risques de se tromper, que l’élément le plus déterminant dans toutes les guerres, est le moral de la troupe. Et pour tirer le moral vers le haut, on ne peut pas faire l’économie des motivations.
Sidzabda