HomeA la uneDEFAITE HUMILIANTE DU BURKINA FASO FACE AU CAMEROUN POUR LA TROISIEME PLACE: Ah, les Etalons peuvent tuer !

DEFAITE HUMILIANTE DU BURKINA FASO FACE AU CAMEROUN POUR LA TROISIEME PLACE: Ah, les Etalons peuvent tuer !


La désillusion était totale chez les Burkinabè, samedi dernier, après l’égalisation du Cameroun à trois buts partout à quelques minutes de la fin de la petite finale, au stade Amadou Ahidjo de Yaoundé. Alors qu’on s’acheminait vers une victoire nette et sans bavure des poulains de Kamou Malo, les Lions indomptables sont allés chercher l’égalisation et la victoire finale avec les tripes, en plantant, coup sur coup, trois banderilles dans la crinière des Etalons complètement amorphes. Qu’on ne revienne pas ici au Burkina nous dire, avec des visages ravagés par la commisération, que la défaite est excusable, ou qu’on doit reporter l’exclusivité de la responsabilité de cette débâcle sur des mômes inexpérimentés qui se sont bercés d’illusions en croyant, évidemment à tort, que les Lions camerounais ont perdu de leur superbe après leur élimination en demi-finale contre l’Egypte. Quel manque de jugement et de hauteur de vue de la part du staff technique burkinabè ! Tout le contraire de l’encadrement camerounais qui a eu un éclair de lucidité après le deuxième but-gag encaissé par André Onana, en faisant entrer dès le début de la deuxième mi-temps, les deux flèches de l’équipe que sont Vincent Aboubacar et Karl Toko Ekambi. Et ce qui devait arriver arriva, avec ce retournement de situation au terme d’un scénario époustouflant, qui a vu le Burkina Faso enregistrer l’une des défaites les plus traumatisantes de son histoire sportive. Alors que le Cameroun était dans un pétrin indémerdable, le jocker du jour et capitaine-courage à l’efficacité explosive, Vincent Aboubacar pour ne pas le nommer, a profité par deux fois de la fébrilité défensive des Etalons pour servir de catalyseur à la résurrection de son pays, en toute fin de match.

Une introspection collective nous permettra de corriger les lacunes

Pourtant, personne ne voyait les Lions indomptables revenir au score après la déculottée de trois buts à zéro en faveur du Burkina, alors qu’il restait à peine vingt minutes à jouer. C’est dans ce laps de temps pourtant que les Etalons ont sombré, et il faudra des mois, voire des années à leurs supporters, pour expier cette funeste soirée qui ressemble, à bien des égards, à celle non moins calamiteuse du 27 février 1998 qui avait vu notre Onze national s’effondrer comme un château de sable face au Congo-Kinshasa en match pour la troisième place, dans les ultimes minutes du temps règlementaire. Cette fois-ci, il y a manifestement eu une erreur de coaching, et l’entraineur Kamou Malo pourrait ne jamais se la pardonner ni être pardonné pour cela. Cette défaite au goût particulièrement amer face au Cameroun, samedi dernier, ouvrira fatalement les vannes à des critiques de plus en plus virulentes contre le staff technique et notamment contre le sélectionneur, sur qui de nombreux Burkinabè commencent à taper dur pour son schéma tactique assez confus, son choix des hommes et sa stratégie de jeu inadaptée. Car, pour une équipe dont on dit du bien et qui a fait sensation au cours de cette CAN, c’est au mieux problématique, au pire carrément honteux que de se laisser coiffer au poteau de cette manière par un adversaire qui avait plié l’échine jusqu’à la 70è minute. Les critiques n’épargnent pas non plus le capitaine de l’équipe, Bertrand Traoré qui en a pris pour son grade, à cause de sa prestation jugée très moyenne au cours de ce tournoi. Des Burkinabè encore groggys par le ‘’samedi noir’’ veulent savoir, en effet, ce qui n’a pas marché dans le dispositif pour qu’on en arrive à ce naufrage collectif en fin de partie. Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête de nos canassons pour qu’ils baissent la garde, face à des lions affamés qui se produisent sur leurs propres installations ? Etaient-ils grisés par ce score fleuve de trois à zéro dont personne ne rêvait au début du match, au point de vouloir humilier leurs vis-à-vis en oubliant qu’un fauve blessé est plus que jamais dangereux ? Pourquoi le staff burkinabè n’a-t-il pas calmé les ardeurs de ces jeunes Etalons euphoriques, en leur demandant de casser le rythme du match et de conserver le ballon le plus longtemps possible ? Pourquoi n’avoir pas tout de suite ‘’bétonné’’ la défense après l’entrée en jeu des deux attaquants camerounais réputés pour leur efficacité offensive ? Autant de questions dont les réponses pourraient apaiser les cœurs et amoindrir les frustrations suite à cette bérézina de Yaoundé, même si cela n’arrangera certainement pas les affaires de ce vieux Bwaba de Passakongo, dans la zone périurbaine de Dédougou, qui, par dépit, a malencontreusement démonté la mandibule gauche de son épouse, en mimant une frappe lourde et non cadrée de Hassane Bandé. Un dégât collatéral qui illustre l’onde de choc ressentie par tous les Burkinabè au coup de sifflet final, mais qui ne doit pas nous faire oublier les leçons et les conclusions à tirer très vite, de cette mésaventure au Cameroun, afin d’éviter ce qui est en passe de devenir une sale habitude des Etalons, celle de se cabrer pour le malheur de leurs supporters, au moment où on s’y attend le moins. Cette introspection collective nous permettra de corriger les lacunes et de nous projeter plus sereinement vers les prochaines compétitions, notamment la 34 édition de la Coupe d’Afrique des nations prévue pour se dérouler chez nos voisins et frères ivoiriens, en 2023.

Hamadou GADIAGA


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