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DEGRADATION DE LA SITUATION SECURITAIRE AU BURKINA


Depuis quelque temps, j’observe une dégradation de la situation sécuritaire dans notre pays. En témoignent les récentes attaques enregistrées dans le Sahel, plus précisément à Seytenga où des dizaines de personnes ont été froidement abattues par des groupes armés. Je n’oublie pas le calvaire qu’ont vécu des populations de Koumbri qui, pour sauver leur peau, ont dû plier bagage pour rejoindre Ouahigouya. Dans le même temps, trois Occidentaux dont deux Espagnols et un Irlandais qui s’étaient retrouvés dans la région de l’Est dans le cadre de la réalisation d’un documentaire, ont été enlevés avant d’être exécutés par leurs ravisseurs. Et ce n’est pas tout. Près de trente civils ont été massacrés en début de semaine en cours par des hommes armés arrivés par colonnes entières à motos. Voyez-vous ? La violence liée au terrorisme est quasi quotidienne dans notre pays. Tant et si bien que certains partenaires n’hésitent pas à classer le Burkina comme zone rouge. Ont-ils tort ? Assurément, non ! Je le dis parce que je sais qu’il y a des parties du Burkina qui sont sous coupe réglée des terroristes. Mais beaucoup de nos compatriotes qui vivent à Ouagadougou, ne connaissent pas la réalité du terrain. Il faut faire un tour dans le Sahel ou le Nord ou encore dans les profondeurs de l’Est, pour se rendre compte de la gravité de la situation ; tant les groupes armés se croient en terrain conquis. Puisque de peur de représailles, les populations locales ont fini par se soumettre à leur diktat. Elles obéissent aux conditions à elles imposées et ce, pour s’éviter des humiliations et dangers liés au déplacement d’une zone à l’autre. Les uns et les autres ont dû voir cette vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, dans laquelle on voit des hommes armés, à visage découvert, en train de conclure un cessez-le-feu avec des populations locales avec en tête leur chef coutumier.

 

J’en appelle à la responsabilité de tous les Burkinabè

 

Je connais même des endroits où les populations ne souhaitent même plus voir des éléments de Forces de défense et de sécurité (FDS) de peur que leur présence n’attire des groupes armés. Voyez-vous ? Tout se passe comme si, petit à petit, les terroristes étaient en train de gagner les cœurs des populations. Toute chose qui me fait craindre pour demain. Car, à l’allure où vont les choses, je me demande comment l’on pourra arriver à renverser les tendances, c’est-à-dire à chasser les terroristes des zones occupées et reconquérir l’intégrité, ou du moins ce qu’il en reste, de notre territoire. Je ne suis pas pessimiste. Ceux qui me connaissent savent que c’est l’un des caractères que je déteste le plus chez un être humain. Mais, par moments, quand j’analyse froidement la situation, je finis par écraser une larme en voyant que mon pays, jadis présenté comme un havre de paix, n’est pas aujourd’hui loin d’un enfer sur terre. C’est pourquoi j’en appelle à la responsabilité de tous les Burkinabè. Taisons nos divergences et autres considérations pour unir nos forces afin de sauver notre nation en péril. Soit dit en passant, je rends un vibrant hommage aux FDS qui, au péril de leur vie, ont permis à notre pays de tenir debout. Accompagnons-les dans ce combat périlleux contre l’ennemi commun. Car, nous avons l’obligation de léguer un Burkina de paix à la génération future comme nous l’ont légué nos devanciers. Dans le cas contraire, nous répondrons tous devant le tribunal de l’Histoire.

 

« Le Fou »


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